Discours de Monsieur Franck Leconte

Cérémonie marquant le 85e anniversaire de l’Appel du 18 juin 1940

Caen, le 18 juin 2025 – stèle du Général de Gaulle

Discours prononcé par Franck LECONTE

Président du comité Fidélité Gaulliste de Normandie

 

« Avec le temps, la portée de l’Appel du 18 juin 1940 n’a cessé de croître dans la réalité aussi bien que dans les représentations qui en étaient construites. C’est bien parce qu’il a prononcé les mots « irrévocables » que le Général a tenu bon par la suite, dans la fidélité à la ligne qu’il s’était fixée pour la France.

Nous l’avons vu au cours des cérémonies qui nous ont rassemblées en 2021, 2022, 2023 et 2024, chaque 18 juin de guerre fut l’occasion d’une célébration anniversaire. En 1941, au Caire, le Général rappelait : « Le 17/06/1940 disparaissait à Bordeaux le dernier Gouvernement régulier de la France… Le lendemain naissait la France Libre. » Un an plus tard à l’Albert Hall à Londres, devant une assistance saisie, il concluait son discours par ces mots : « Oui ! Depuis deux années, la vague n’a cessé de battre en brèche la France qui combat. Mais, invinciblement, la France Combattante émerge de l’océan. Unis pour combattre, nous irons jusqu’au bout de la Libération nationale ».

Le 18/06/1943, à Alger, il célébrait l’union tout en insistant sur l’antériorité de l’Appel et de « la croix de Lorraine » qui, trois ans plus tôt, seule, a incarné « la guerre dans l’indépendance, la volonté de demeurer libre, la fidélité aux engagements de la France ». L’année suivante, il rappelait aux membres de l’Assemblée consultative provisoire que l’anniversaire du 18 juin symbolisait « le rassemblement national pour la guerre et pour la grandeur » et affirmait : « Si l’Appel du 18 juin a revêtu sa signification, c’est simplement parce que la Nation française a jugé bon de l’écouter et d’y répondre, c’est parce que, malgré ses malheurs, l’Honneur, la Victoire, la Liberté, demeuraient au fond de son instinctive volonté. Mais puisqu’il est démontré que c’est bien dans les voies indiquées il y a quatre ans que le pays entend accomplir sa libération et sa rénovation, il appartient à tous ceux qui le servent, et d’abord à son Gouvernement, d’être fidèle à ses intentions ».

Et le 18/06/1945, il y a aujourd’hui 80 ans, l’anniversaire de l’Appel était pour la première fois silencieux pour le Général. Silencieux mais glorieux, donnant ainsi lieu à deux jours de célébration, dont le défilé de la Victoire à Paris, en présence du Sultan du Maroc et du Général Eisenhower, et où les Français Libres, c’est-à-dire ceux des premiers jours, ont eu la première place, notamment Leclerc et sa fameuse 2e Division blindée.

Cette année 1945 est celle de la Victoire. Elle est aussi la première de l’après-guerre, c’est-à-dire celle d’un retour progressif à une gestion civile et normale des affaires publiques. Malgré toutes les difficultés de l’époque, s’y déploie une ardente Volonté : celle du Général, bien décidé à rétablir l’Etat et la grandeur de la France.

La Patrie a enfin été libérée avec le concours des forces françaises. La République est restaurée dans sa légitimité et l’on se souvient de la rapidité avec laquelle a été mise en place une administration nationale, à la suite de la visite du Général à Bayeux, le 14/6/1944. Cette bataille pour l’indépendance et la dignité nationale fut gagnée haut la main en Normandie. Nulle part, l’AMGOT ne parut et partout les hommes de la clandestinité entrèrent dans les préfectures et les mairies.

En ce mois de juin 1945, le Général, qui préside un Gouvernement d’Union nationale, a fixé un nouveau cap pour la France, irrigué par deux exigences supérieures : que la République émane de la souveraineté nationale ; que la République assure l’indépendance de la Nation par la force de l’Etat.

En premier lieu, il s’agit donc de restaurer la grandeur de la France et son rang dans le monde.

Dans l’action continue du Général pour rendre à notre pays son statut de grande puissance, 1945 est une année capitale. En quelques mois, la France est associée au règlement du problème allemand et elle y disposera d’une zone d’occupation. En avril, à l’occasion de la Conférence de San Francisco, elle devient membre permanent du Conseil de sécurité des Nations-Unies. En mai, à Reims puis à Berlin, elle est cosignataire de l’acte de reddition des armées du Reich, et en septembre, de l’acte de reddition du Japon.

Ensuite, il s’agit de proposer au pays des institutions renouvelées, fortes et efficaces. Au final, c’est le Peuple, seul, qui devra en décider.

Dans son discours radiodiffusé du 12/07/1945, le Général s’adresse à la Nation libérée et victorieuse : « C’est au pays qu’il appartient de dire si les instances de la 3e République ont cessé d’être valables. Ce n’est pas le Peuple français qui les a jetées par terre. C’est l’invasion et ses conséquences. Nul n’est qualifié pour décréter maintenant qu’elles sont caduques au départ, ou bien qu’elles ne le sont pas, excepté le Peuple lui-même ».

Après la Libération, l’influence croissante des partis qui reprennent leurs jeux, amène le Général à souhaiter un Etat qui soit autre chose « qu’une faible coalition d’intérêts », c’est-à-dire un exécutif fort et indépendant, un arbitre qualifié s’appuyant sur un solide corps de fonctionnaires, d’où la création en 1945, de l’ENA.

Durant cette année, fort de son capital de confiance populaire, De Gaulle prend, dans les directions les plus variées, des initiatives qui annoncent une profonde transformation du fondement, de l’appareil et du fonctionnement de l’Etat : c’est la route des temps nouveaux annoncée à Brazzaville.

Force est de constater que le 18/06/1945, la France, que l’on avait voulu chasser de l’Histoire cinq années plus tôt par le renoncement, le défaitisme, la trahison, y est miraculeusement et magnifiquement revenue par l’épopée gaullienne.

Dans la vie d’un Peuple, chaque action entre en compte pour l’avenir. Et l’action d’un homme seul le 18/06/1940, a décidé du sort de la France et de la dignité du Peuple français.

Chaque 18 juin, formons donc le vœu de nous souvenir de ces différentes étapes qui ont permis au Peuple français, en se plaçant sous le signe de la croix de Lorraine, de rester debout et fier.

Chaque 18 juin, inclinons-nous devant les vertus de courage, d’initiative, d’honneur dont ont fait preuve le Général de Gaulle et avec lui, les Français Libres et les Résistants.

Chaque 18 juin, sur la pente que doit continuer de gravir la France, écoutons toujours cette voix qui n’a qu’un seul but, qu’une seule volonté, nous guider vers les sommets ! »

La FNAPOG était représentée par Henri Paturel Président de la fédération de Normandie, vice-président national.

 

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