Mesdames, Messieurs les Sénateurs,

Parce que nous respectons les valeurs de notre République, notre éthique n’étant pas que mot, nous avons opté pour la discrétion dans l’immédiat, concernant la réponse à la lettre adressée par Madame la Ministre au Député Éric Alauzet représentant les Députés élus par les citoyens que nous sommes, pour représenter la Nation, voter les lois et contrôler l’action du Gouvernement.
Mais notre colère est grande devant ce que l’on pourrait considérer comme un manque de respect nous affectant directement.
Serait-ce un énième « copier-coller » adressé à nos Parlementaires dont nous avons coutume, en réponse aux questions écrites qui accompagnentnotre combat depuis 2005 ?
Serait-ce une réalité, eu égard aux multiples estimations réalisées qui prendrait en compte désormais, notre taux de mortalité vu notre moyenne d’âge, notre vulnérabilité, l’espérance de vie volée après la perte d’un Parent ?
Plus que jamais ceci démontre l’importance d’obtenir un recensement ou une numérisation des services censés être en charge des Anciens Combattants, des Pupilles de la Nation et Orphelins de guerre de tous les conflits, tel que le préconise la proposition de loi portée par le Sénateur Cédric PERRIN, proposition de loi dont vous êtes acteurs par votre signature !
Nous vous devions une parfaite information en vous redisant notre gratitude pour votre action.
Dans le courrier signé par Madame la Ministre, justifiant une nouvelle fin de non- recevoir, il est rappelé que des estimations concernant notre recensement ont été réalisées en 1998, 2007, 2013, 2014.
Nous étions selon une note présentée au Conseil d’Administration de l’ONAC VG le 20 octobre 2014, 200 600 orphelins de guerre supposés encore en vie en 2018, projection faite avec un taux de mortalité qui paraît bien fantaisiste pour nos tranches d’âge !

« Or, le 13 octobre 2020, Madame la Ministre indique que nous sommes estimés être 26 000 Orphelins de la seconde guerre mondiale ! »

Depuis de longues années, nous contestons ces résultats et nous nous affirmons entre 35000 et 40 000 laissés pour compte par l’État Français, lequel nous a adoptés, dont nous revendiquons la Parentalité et qui n’a pas cessé de clamer nous avoir aidés jusqu’à nos 21 ans ! Puis ponctuellement par des aides facultatives sous condition de ressources, plafond, barème et avis de commission ! Comme pour tous les ressortissants des Offices.
Nous rappelons qu’un enfant adopté l’est tout au long de sa vie : l’adoptant lui doit assistance et en cela nous pensons à ces jeunes Pupilles qui aujourd’hui nous rejoignent et qui après 21 ans subiront notre sort !

Le même courrier évoque en 2019 un accompagnement financier de 1780 Pupilles Majeurs !!!!!

Ce 26 000 que nous serions ou ces 200 600 estimés ?

A nouveau les décrets de 2000 et 2004 servent de référence, ces décrets nous ont écartés d’une réparation au motif que seuls les « Morts » par actes de barbarie ont été reconnus !!!!
DONT ACTE !

Or nous demandons réparation et capacité de résilience pour tous les « Adoptés » de tous les conflits mondiaux !
Il est temps désormais de reconnaître notre souffrance, de réparer nos « enfances cabossées » par la mort du Père, au nom de la liberté de notre Pays, liberté bien fragile en ces temps mouvementés.
Préjudice reconnu désormais comme 2 années d’espérance de vie en moins (cf. écrits de Boris Cyrulnik dans le rapport sur l’importance de la présence du Père dans les 1000 premiers jours de l’enfant).

Recensement et numérisation des services d’ailleurs souhaités par Madame la Directrice de l’ONACVG et bien des Directeurs de Service pouvant ainsi justifier l’utilisation des crédits programmés chaque année et le maintien des services de proximité auprès de nos populations vieillissantes : Anciens Combattants, Veuves de guerre, Pupilles Orphelins majeurs, Pupilles Orphelins mineurs.
Cette réparation ne pèserait pas sur les finances de l’État ainsi que le montre l’extrait du rapport qui indique 150 millions économisés du fait entre-autre de la disparition des populations mentionnées durant ces dernières années.
http://www.assemblee-nationale.fr/dyn/15/rapports/cion_fin/l15b3011-a7_rapport-fond

Dès lors, pourquoi nous refuser encore cette réparation que l’on attend depuis 2005 !
Devant cette invraisemblable valse des chiffres qui n’ont donné de réalité que l’étude faite après la première guerre mondiale puisque comme le dit Madame la Ministre il n’y a eu que des estimations,devant les excédents budgétaires constatés, votre proposition de loi ne peut qu’aboutir et nous serons partie prenante d’un groupe de travail étudiant les règles et les modalités à venir.
Le coût invoqué, les moyens à déployer, la confidentialité des données, ces arguments nous ne pouvons plus les accepter.
Vous connaissez notre attachement aux valeurs de la République, nous ne pouvons pas admettre ces incohérences, ces injustices, ce manque d’égalité du citoyen devant la constitution de notre Pays.

Par respect pour nos Pères,
Par respect pour ce que vous représentez,

Soyez assurés de notre respectueuse considération

Christiane Dormois
Vice-Présidente FNAPOG
Présidente Nationale par intérim

Eléments constitutifs

Courrier du Député Eric Alauzet

Réponse de Madame la Ministre

Questions écrites et réponses parlementaires

Réponse de la CNIL concernant le recensement 

Rapport commission Assemblée Nationale du mardi 2 juin 2020

Extrait de la commission des Finances

Evolutions des crédits de la Mission depuis 2015

Aller au contenu principal