Virginie Ghesquière, née à Deûlémont près de Lille dans le Nord de la France en 1768 est un soldat qui s’enrôla dans l’armée napoléonienne →→ à la place de son frère.
Lorsque son frère, de constitution chétive et peu apte à endurer les « fatigues de la guerre » doit satisfaire à ses obligations militaires, elle obtient de ses parents de pouvoir partir à la place du jeune conscrit dont elle endossa l’uniforme. La ressemblance était saisissante, le frère et la sœur étaient jumeaux. Elle y sert pendant 6 années et passe de simple soldat à celui de caporal, de fourrier puis de sergent.
Elle est incorporée dans le 27e de ligne et prend part à différentes campagnes.
Elle restera 6 années au service au sein de la grande armée
Lors de campagne du Portugal en 1808, leur ligne est enfoncée par les Anglais, isolant le colonel commandant le 27e de ligne, blessé à la jambe et dont la monture avait été tuée par le même projectile. Tous le croient ←← mort. Virginie Ghesquière, à la faveur d’une trouée pratiquée à la baïonnette dans les rangs anglais exhorte ses camarades : « Allons le relever, et montrons à ces cadets-là à qui ils ont affaire ».
Ils partent à trois chercher la dépouille de leur colonel mais deux sont tués en chemin et seul Ghesquière parvient à l’arbre où git la dépouille du commandant. Seule, elle ne parvient pas à la hisser sur son cheval. Les menaçant de son arme, elle interpelle deux Anglais, blesse l’un d’entre eux puis le second et leur intime l’ordre de l’aider à placer le corps sur le cheval avant de les ligoter et de les attacher à la queue de son cheval.
Cet étrange aréopage arrive à l’ambulance →→. Le chirurgien prend en charge le colonel et s’écrie : « Mais il n’est point mort ! ». Et le voici bientôt qui rouvre les yeux, il empoigne le jeune sergent qui lui a sauvé la vie pour le remercier et celui-ci pousse un cri de douleur. Il est lui aussi blessé. On veut le soigner, on lui demande d’ôter sa chemise, il refuse… Le chirurgien agacé lui enlève lui-même sa chemise et découvre « un sein rond et blanc comme une jolie fille ». La voilà démasquée !
Le Général Jean-Andoche Junot informé de cette action d’éclat rencontre la jeune fille et lui décerne la croix de la légion d’honneur ↑↑ avant de lui remettre son congé pour lui permettre de rentrer chez elle.
Elle serait ainsi la première femme à recevoir cette distinction selon le journal de l’Empire →→ du 31 octobre 1812 ?
Quelle femme, quelle héroïne ! Elle n’avait pas peur de se battre ni de voir le carnage et le sang sur les champs de bataille ! Une 2ème Jeanne d’Arc !
Seuls quelques ch’tis connaissent son histoire et ses prouesses ainsi que la remise de la Légion d’honneur dans le premier quart du 19ème siècle. Fait rarissime pour une femme à cette époque et de vivre aussi longtemps après de si dures épreuves …!