Le transport de troupes ou de marchandises en temps de guerre a toujours été complexe, et si les chevaux ont longtemps été le moyen de transport privilégié, les guerres modernes ont montré que la bicyclette pouvait se révéler un atout précieux. L’armée française fut la première à mettre officiellement en service des bicyclettes en 1887, mais les Britanniques auraient été les premiers à envisager d’utiliser des vélos sur les champs de bataille, avec notamment des unités de cyclistes comme éclaireurs lors d’exercices sur le terrain en 1885.
C’est cependant au cours de la Seconde Guerre mondiale que le vélo a véritablement fait ses preuves. La guerre des tranchées de la Première Guerre mondiale avait essentiellement rendu les bicyclettes superflues, mais les combats plus mobiles de la Seconde Guerre mondiale représentaient une tout autre réalité. Au début de la Seconde Guerre mondiale, l’armée allemande a utilisé des vélos pour envahir la Norvège et la Pologne. De l’autre côté du globe, l’armée japonaise utilisa plus de vélos que toute autre nation, notamment lors de l’invasion de la Malaisie, où des milliers de soldats entrèrent à vélo dans Singapour. L’utilisation du vélo était un moyen plus facile et plus rapide que les autres véhicules pour transporter les militaires au front, en raison d’une pénurie de carburant. Pour l’armée japonaise, cependant, le carburant n’était pas le seul problème. Comme le caoutchouc était rare, les soldats devaient rouler sur les jantes s’ils venaient à crever.
Soldats japonais à vélo pendant la Seconde Guerre mondiale. Source de l’image : runs and co.
Vélo pliant BSA Airborne
L’une des innovations les plus intéressantes dans le domaine des vélos militaires fut la bicyclette aéroportée BSA créée en 1942. Ces vélos furent spécialement conçus pour les soldats parachutistes britanniques. Ce vélo pouvait être replié et attaché à l’avant de la tenue du parachutiste et il était suffisamment compact pour être emporté avec soi lors du saut. Les roues étaient attachées à une corde de suspension de parachute, ce qui permettait de sauter d’un avion en toute sécurité avec le vélo. Lors de l’atterrissage, le parachutiste pouvait utiliser la sangle d’attache rapide à l’avant pour détacher le vélo. Après avoir déplié son vélo BSA Airborne, le soldat pouvait alors se déplacer.
Militaire avec son vélo pliant Airborne. Source de l’image : The BSA and Military Bicycle Museum
70 000 vélos pliants aéroportés ont été produits par la société Birmingham Small Arms Company entre 1942 et 1945. Ils furent principalement utilisés par l’infanterie britannique et canadienne lors du Débarquement du 6 juin 1944 et à Arnhem lors de la deuxième vague d’assaut. On ne sait pas exactement combien de vélos ont été utilisés, puisque les seules témoignages subsistants sont des photographies.Bien que ces vélos n’aient pas été utilisés aussi intensivement que le prévoyait le projet initial, ils représentaient tout de même une alternative plus rapide et plus efficace que la marche à pied. À partir 1944, la mise en service des jeeps militaires a rendu ces bicyclettes moins importantes. important.
Pourquoi ces vélos intéressent-ils les collectionneurs ?
Après la Seconde Guerre mondiale, alors que l’Europe souffrait d’une pénurie de carburant, les civils utilisaient les derniers vélos militaires pour leurs déplacements quotidiens.Aujourd’hui, les vélos authentiques de la Seconde Guerre mondiale sont devenus extrêmement rares.Par rapport à d’autres véhicules militaires, les bicyclettes ont été produites en quantités relativement faibles, et la plupart des vélos militaires sur le marché ne sont pas complets ou d’origine.
Soldat sur un vélo pliant BSA durant la Seconde Guerre mondiale. Source de l’image : The BSA and Military Bicycle Museum.
Les vélos d’origine de l’armée américaine sont parmi les véhicules militaires les plus rares, en particulier ceux en bon état. La production standardisée des vélos de l’armée américaine a démarré en 1942 et ils étaient officiellement utilisés pour « assurer le transport du personnel engagé dans des services d’estafette ou de courrier ». Cependant, la plupart des militaires (estafette ou non) utilisaient des vélos pour se déplacer entre les différents campements car ils étaient bon marché, efficaces et rapides.
On ignore le nombre exact de vélos militaires encore en circulation et les vélos militaires se trouvent pour la plupart dans des musées ou des collections privées. Les vélos pliants BSA Airborne ne sont pas les plus chers, bien que leur prix de départ soit d’environ 2000 € en moyenne. Et de nombreux collectionneurs recherchent les précieux vélos de l’armée suisse et de leurs homologues suédois – deux nations qui ont créé des régiments d’infanterie à vélo et ont donc investi massivement dans les vélos à usage militaire.
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