Le 31 décembre 1959 à ORAN (Algérie) j’étais enfant de Michel CINGAL, gendarme ayant servi en Allemagne, en Indochine, à Madagascar et depuis septembre 1954 en Algérie….
Le 1er janvier 1960 mon père mourait en service commandé, il avait 35 ans et laissait une veuve âgée de 31 ans avec 6 enfants âgés de 12 à 2 ans ; avec mes frères et sœurs je devenais Orphelin de Guerre . En février 1960 avec mes frères et sœurs nous étions adoptés par la France et devenions Pupilles de la Nation.
A la mort de notre père, le service social de la Gendarmerie du Calvados a aidé notre mère à trouver un emploi à la ville de Caen où elle y a fait carrière. SEULE, elle nous a élevé dans la dignité, le respect de la République et toujours dans le travail. Sur 4 garçons, 3 ont fait carrière dans la Gendarmerie et servi, au grès des unités ou appels à volontaire dans divers pays étrangers, tantôt à Djibouti, au Rwanda, en Bosnie, en Centrafrique ou en Afghanistan etc.. Nous aurions pu être dispensés du service militaire mais nous avons préféré suivre les traces du « Père », servir la France et honorer son drapeau. Des blessures en service commandé nous en avons eu et la Médaille Militaire nous a été décerné.
PUPILLE DE LA NATION, nos Gouvernants ne semblent pas savoir que nous existons et ils nous ignorent, nous dédaignent, nous méprisent ou nous humilient en public comme madame DARRIEUSSECQ, ministre en séance à l’Assemblée lorsqu’elle est interpellée par les Députés messieurs GOSSELIN et DI FILIPPO. Affligeants ont été sa réponse et son comportement, travail bâclé….honteux.
PUPILLE DE LA NATION, nous ne quémandons pas l’aumône, nous demandons à être traités équitablement, nous avons tous un point commun : la perte d’un parent du fait de la guerre et qui toute notre vie nous a manqué.
C’est comme si c’était hier !!… j’avais 12 ans je me revois au pied du lit où le corps de mon père, mort, est allongé dans sa tenue, un gendarme me chuchotte doucement à l’oreille : « tu peux embrasser ton papa tu ne le reverras plus », je l’ai fait, je ne comprenais rien, je ne réalisais pas ce qui se passais, ma mère était digne, nous étions abattus.
Alors quand je visionne l’intervention de madame DARRIEUSSECQ à l’Assemblée j’ai honte d’être Français, je n’en crois pas mes yeux, je pourrais me monter haineux, injurieux envers cette ministre, non je suis peut être un « Petit chose », un oublié de la République, je suis un Orphelin de Guerre digne, respecteux des Institutions. Alors je me dis : madame la Ministre avec votre formation de médecin allergologue votre arrivée au Ministère ne vous a-t-elle pas rendue « allergique » aux Orphelins de Guerre et Pupille de la Nation que nous sommes ??… Nous avons la chance d’être compris et soutenus par des Elus Député (es) et Sénateurs (trices) et je les en remercie vivement.
Madame DARRIEUSSECQ je vais terminer mon exposé avec une pensée pour Claude François en vous disant tout bonnement et avec un certain mépris : « Pauvre petite fille riche ».
Salutations amères
Sylvestre CINGAL
Salut je sens tout ce que tu as dit moi aussi je suis un Puppille de la nation mon père est mort en 1960 moi je suis né en 1960 et il m’a laissé un bébé de 3 mois ma mère était mineur âgés de 17 ans en ce moment là il fallait partir dans un autre endroit ils ont dit à ma mère il faut partir sinon ils vont te tuer avec ton fils en aparté une autre wilaya toujours en Algérie on est resté là-bas après j’ai grandi ma mère elle a beaucoup souffert elle a pris une maladie de cancer du sein à l’âge de 47 ans elle est morte je me suis trouvé tout seul ni père ni mère sauf mes enfants et ma femme mais j’ai encore changé une autre wilaya parce que à chaque fois les gens me dit le fils de harkis alors j’ai changé notre ville et encore mes enfants à peine viens de grandir je me suis trouvé encore harceler maintenant j’ai l’âge presque 62 ans j’ai aucun à venir en Algérie et j’ai aucun droit ici mais mes enfants ils peuvent même pas obtenir nationalité algérienne paternelle et merci de mon écouter et bon courage