Bitche | Patrimoine culturel Républicain Lorrain
La citadelle de Bitche, une forteresse imprenable
Traces du XIIe siècle
La première fortification des lieux date de 1680, lorsque Louis XIV charge l’architecte Vauban de transformer cet ancien château dont les traces remontent au XII e siècle et à l’intérêt stratégique certain. Mais dix-sept ans plus tard, l’ensemble est détruit suite au traité de Ryswick, qui contraint les Français à rendre la Lorraine au duc Léopold 1er. Ce n’est qu’à la fin des années 1730, et jusqu’en 1754, que de nouveaux travaux sont entrepris, dirigés cette fois par Louis de Cormontaigne sous les ordres de Louis XV, gendre du duc de Lorraine Stanislas Leszczynski. La Lorraine devait être rattachée à la France à sa mort, ce qui sera le cas en 1766. « La citadelle ressemble alors à celle que l’on connaît aujourd’hui », indique Cyrille Fritz, directeur des lieux. En se replaçant dans le contexte de l’époque, il préfère employer le terme fort ou château. « Avant le XIXe siècle, la citadelle désignait une ville entière fortifiée », précise-t-il.
Teyssier ne cède rien
Ouvrage militaire destiné à protéger la frontière, la citadelle connaît deux faits d’armes. Le premier en novembre 1793, en pleine période de la Terreur, les Prussiens tentent un assaut mais se heurtent à la garnison de 800 soldats. Le second, plus connu, est le siège de Bitche en 1870, lors de la guerre franco-prussienne. Alors que le nord-est du pays subit de lourdes pertes, le commandant Louis-Casimir Teyssier assure la défense des lieux face à l’ennemi et ses terribles bombardements, fin août. Et malgré l’armistice du 28 janvier 1871, il ne cède rien. La troupe n’évacue que fin mars. « Le drapeau français flottait encore alors qu’il était tombé partout ailleurs. Cet événement a fait monter la citadelle parmi les places fortes qui ont résisté vaillamment et lui ont donné son surnom de forteresse imprenable », reprend Cyrille Fritz.
Vendue pour 20 000 francs
Ne présentant pourtant plus d’utilité militaire lors des deux guerres mondiales, elle subit encore des bombardements. La fortification reste abandonnée jusqu’en 1960, quand l’État la revend à la ville de Bitche pour 20 000 francs. Progressivement restaurée, elle devient un site important du tourisme de mémoire et est classée monument historique en 1979. Mais son intérêt est aussi environnemental et géologique : son implantation particulière, bâtie sur un horst important, offre de beaux points de vue sur les Vosges du nord. Sa faune et sa flore comportent aussi quelques raretés. De quoi conquérir le cœur des visiteurs.
Commémoration reportée, exposition à venir
La commémoration du 150e anniversaire de la bataille de 1870 est reportée en 2021 suite à la crise sanitaire. Elle comprendra un spectacle historique, une exposition ainsi qu’une conférence. Mais d’ici la fin d’année, des événements auront quand même lieu. Une exposition sur le Louis-Casimir Teyssier sera installée début août jusqu’à mi-septembre, lors des journées du patrimoine. À cette occasion, le bastion 1 devrait être ouvert. Toujours est-il que la citadelle a rouvert au public le 31 mai. Si les mesures sanitaires y sont strictement appliquées, il n’y a pas besoin de réserver au préalable.
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