Bitche | Patrimoine culturel  Républicain Lorrain

La citadelle de Bitche, une forteresse imprenable

Incontestable symbole de la ville de Bitche (57), la citadelle a connu une histoire mouvementée remontant à la fin du XV Ie  siècle. Véritablement utilisée lors du XVIIIe , elle a été défendue corps et âme par ses occupants, notamment lors de la guerre de 1870. Le site attire 40. 000 touristes par an.
La citadelle est visitée aussi bien par des Français que des Allemands. Son architecture et son cadre agréable font partie de ses atouts touristiques. Des événements y sont régulièrement organisés.  Photo RL /Thierry NICOLAS
Chaque descente de la Rosselle, l’une des routes menant à Bitche, est un cadeau pour les yeux. Impossible de ne pas jeter un regard vers l’édifice qui surplombe la ville et l’imprègne de son aura. La citadelle aimante les attentions et, chaque année, environ 40 000 touristes (re)découvrent ses murs. 20 000 de plus en incluant les participants aux événements festifs des périodes d’Halloween et Noël.

Traces du XIIe siècle

La première fortification des lieux date de 1680, lorsque Louis XIV charge l’architecte Vauban de transformer cet ancien château dont les traces remontent au XII e  siècle et à l’intérêt stratégique certain. Mais dix-sept ans plus tard, l’ensemble est détruit suite au traité de Ryswick, qui contraint les Français à rendre la Lorraine au duc Léopold 1er. Ce n’est qu’à la fin des années 1730, et jusqu’en 1754, que de nouveaux travaux sont entrepris, dirigés cette fois par Louis de Cormontaigne sous les ordres de Louis XV, gendre du duc de Lorraine Stanislas Leszczynski. La Lorraine devait être rattachée à la France à sa mort, ce qui sera le cas en 1766. « La citadelle ressemble alors à celle que l’on connaît aujourd’hui », indique Cyrille Fritz, directeur des lieux. En se replaçant dans le contexte de l’époque, il préfère employer le terme fort ou château. « Avant le XIXe siècle, la citadelle désignait une ville entière fortifiée », précise-t-il.

Trois siècles d’histoire pour la forteresse de Vauban et Cormontaigne sur La Citadelle de Bitche. Photo RL/Thierry NICOLAS

Teyssier ne cède rien

Ouvrage militaire destiné à protéger la frontière, la citadelle connaît deux faits d’armes. Le premier en novembre 1793, en pleine période de la Terreur, les Prussiens tentent un assaut mais se heurtent à la garnison de 800 soldats. Le second, plus connu, est le siège de Bitche en 1870, lors de la guerre franco-prussienne. Alors que le nord-est du pays subit de lourdes pertes, le commandant Louis-Casimir Teyssier assure la défense des lieux face à l’ennemi et ses terribles bombardements, fin août. Et malgré l’armistice du 28 janvier 1871, il ne cède rien. La troupe n’évacue que fin mars. « Le drapeau français flottait encore alors qu’il était tombé partout ailleurs. Cet événement a fait monter la citadelle parmi les places fortes qui ont résisté vaillamment et lui ont donné son surnom de forteresse imprenable », reprend Cyrille Fritz.

Vendue pour 20 000 francs

Ne présentant pourtant plus d’utilité militaire lors des deux guerres mondiales, elle subit encore des bombardements. La fortification reste abandonnée jusqu’en 1960, quand l’État la revend à la ville de Bitche pour 20 000 francs. Progressivement restaurée, elle devient un site important du tourisme de mémoire et est classée monument historique en 1979. Mais son intérêt est aussi environnemental et géologique : son implantation particulière, bâtie sur un horst important, offre de beaux points de vue sur les Vosges du nord. Sa faune et sa flore comportent aussi quelques raretés. De quoi conquérir le cœur des visiteurs.

 

En 1960, l’Etat a revendu la Citadelle à la ville de Btiche pour 20 000 francs de l’époque. Photo RL/Thierry NICOLAS

 

La citadelle offre une vue imprenable sur la ville de Bitche.  Photo RL /Thierry NICOLAS

Commémoration reportée, exposition à venir

La commémoration du 150e anniversaire de la bataille de 1870 est reportée en 2021 suite à la crise sanitaire. Elle comprendra un spectacle historique, une exposition ainsi qu’une conférence. Mais d’ici la fin d’année, des événements auront quand même lieu. Une exposition sur le Louis-Casimir Teyssier sera installée début août jusqu’à mi-septembre, lors des journées du patrimoine. À cette occasion, le bastion 1 devrait être ouvert. Toujours est-il que la citadelle a rouvert au public le 31 mai. Si les mesures sanitaires y sont strictement appliquées, il n’y a pas besoin de réserver au préalable.

Aller au contenu principal