NE DIS JAMAIS QUE C’EST TON DERNIER CHEMIN

Ne dis jamais que c’est ton dernier chemin,
Quand le ciel de plomb cache le bleu matin !
Car elle viendra, l’heure tant attendue
Où nos pas crieront ces mots : « Nous voici parvenus ! »
Le soleil du matin luira à midi,
La nuit disparaîtra avec les ennemis.
Même si le soleil s’attarde à l’horizon,
De porte en porte courra notre chanson.
Ce chant n’est pas écrit au plomb, mais au sang :
Nul oiseau libre ne l’a sifflé, ce chant,
Mais un peuple entre des pans de murs croulants
A chanté, pistolet à la main, ce chant !
Des verts pays de palmes a ceux de neige blancs,
Nous venons avec nos peines, nos tourments.
Où a giclé une goutte de notre sang,
Giclera notre force, monteront nos serments.
Ne dis jamais que c’est ton dernier chemin,
Quand le ciel de plomb cache le bleu matin !
Car elle viendra, l’heure tant attendue
Où nos pas crieront ces mots : « Nous voici parvenus ! »