Edouard PAYSANT et famille
Né le 11 juillet 1914 à Beaumont sur Sarthe, il est le fils d’Edouard Hippolyte PAYSANT, repousseur en cuivre, et de Jeanne Alice Agathe LEPRIEUR institutrice.
Il suit les cours de l’école des Beaux-Arts d’Angers (Maine et Loire) et devient conducteur de travaux sur des chantiers électriques en Algérie de 1929 à 1933. Période pendant laquelle il épouse Jeanne Marie Madeleine LALLEMAND le 24 Février 1931.
Il revient en France et reprend l’entreprise familiale de travaux publics à SÉES (Orne).
1939 : il est mobilisé mais sur son lieu de travail, l’entreprise ayant été réquisitionnée par l’Armée, pour fabriquer des chevaux de frise.
1941 : il entre dans le réseau de résistance « Centuries » couvrant la Normandie et la Bretagne.
Fin 1941 : il est alias « Dominique TINCHEBRAY » et recense les terrains utilisables pour les parachutages et s’occupera ensuite de la réception.
4 juillet 1943 : un bombardier US venant d’effectuer le bombardement de l’usine Gnome-Rhône du Mans est abattu et s’écrase à Saint-Clar de Bellefonds, 6 militaires ont pu sauter mais pilote et co- pilote sont tués dans le crash. Edouard PAYSANT aidés de villageois et gendarmes cachent les rescapés. Mais la gestapo en a eu vent et recherche Edouard.
15 juillet : seront arrêtés :
— Le père déporté à BUCHENWALD le 27 Janvier 1944 en partant de Compiègne. Il décède le 17 mars 44 (Mort pour la France).
— Louise la mère : déportée à RAVENSBRÜCK le 31 janvier 44 dans un convoi de plus de 950 femmes. Elle décède le 24 Janvier 1945.
21 juillet : Madeleine, sa femme, et Françoise sa fille de 16 ans (qui a obtenu son BAC en Juin) sont arrêtées à leur tour. Elles iront de prison en prison et le 3 Août 1944 direction le camp de SACHSENHAUSEN. Le 4 août 1944 transfert de Françoise à RAVENSBRÜCK où elle ne retrouvera sa mère que le 14.
Les 2 derniers enfants un garçon et une fille, trop jeunes, seront relâchés.
Juillet 1943 : sur le point d’être arrêté il se réfugie dans plusieurs villages de la Sarthe où il continue sous le pseudo « Kim B » ou « Thierry ». A Paris il a rencontré Pierre DESHAYES alias « ROD », responsable du BOA région Nord et devient son adjoint de Septembre 1943 à Mai 1944.
3 juin 1944 : Londres le nomme responsable du BOA (Bureau Opérations Aériennes) Bretagne, il est alias « TROUVERE ».
4 juin 1944 : un groupe de 10 personnes descend en gare de QUESTEMBERT (Morbihan) comprenant principalement, outre lui-même, René HALIMBOURG alias « Gérard » spécialiste codage, Marie CROISÉ alias « Irène » agent de liaison, Julien LE PORT responsable du Morbihan ainsi que 2 jeunes parisiens, opérateurs radio, Robert GRENET et Robert KESSLER avec leur matériel.
Installation à SERENT (Morbihan) proche du terrain « Baleine » où ils pourront récupérer les armes et munitions parachutées pour les entreposer ensuite au camp de SAINT MARCEL où stationnent des parachutistes SAS et leur chef BOURGOIN.
18 juin 1944 : la WEHRMACHT attaque le camp dont les occupants se replient et vont se disperser en se fractionnant en 3 groupes de 3 hommes : un reste sur site avec Robert JOURDEN (Bob), un autre va au maquis de COLPO, et le troisième celui d’Edouard PAYSANT, son radio René, son agent de liaison Marie s’installe au moulin de Callac à PLUMELEC (Morbihan) avec tout le matériel, les codes et la liste des terrains. Va se joindre à ce petit groupe Marguerite NEULAT (alias Marie) résistante donc qui vient d’échapper de justesse à des Ukrainiens de la Wehrmacht dans le village de Saint AUBIN.
Désireux de s’éloigner ils montent dans une traction à PLUMELEC mais ils ne vont guère loin une patrouille de soldats Ukrainiens les intercepte. Fouille de la voiture, des personnes et découverte d’armes, de codes et d’une somme d’argent.
Ils sont transférés à LOCMINÉ puis à PONTIVY (Morbihan) dans une école supérieure de jeunes filles (aujourd’hui collège Charles LANGLAIS). Ils y seront interrogés, torturés par la gestapo. Les 2 femmes partiront de Pantin vers RAVENSBRÜCK par le convoi du 15 Août 1944.
Edouard PAYSANT et René HALLIBOURG ont « disparus » le 19 Juin 1944, mais un doute subsiste sur le lieu. Deux corps ont été retrouvés au lieu-dit Rimaison à BLEUZY les Eaux. Le registre des décès de cette commune indique, actes 21 et 22 (établis le 29 Juillet 1944) : supposés fusillés et décédés le 18 Juillet.
Françoise1, la fille, après une période de repos reprendra une formation d’ingénieur, tandis que sa mère Madeleine très fatiguée est soignée sur place, à SACHSENHAUSEN, et rentrera plus tard.
Note : 1°) décédée le 18 janvier 2017 à un peu plus de 90 ans.
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