Maurice PERTSCHUK
Issu d’une famille juive de Russie, né le 31 juillet au Vésinet (Ile de France) et décédé le 29 mars 1945 à Buchenwald.
chacun le sien
Le père Jacob, Joseph Pertschuk et la mère Ethel, Muriel Sborowfsky (1) ayant échappé aux « progroms (2) », quittent début XX éme, leur pays pour l’Angleterre, à Londres précisément. Ils obtiendront la nationalité de leur pays d’accueil.
1917 : le couple et ses 3 enfants partent pour la France. La famille s’installe en région parisienne au Vésinet. Le père Jacob y exerce le métier de fourreur. Deux autres enfants viennent agrandir la famille, une fille et un garçon Maurice.
Maurice et son frère cadet Pierre fréquentent le lycée Rollin, Paris 9éme ( aujourdh’ui Jacques Decour, un prof résistant).
La vie est paisible, les affaires de Jacob sont en plein essor. Mais la crise de 1929 aux USA, provoque des répercussions en France quelque temps plus tard.
La famille décide, en novembre 1933 de regagner Londres. Les enfants iront au lycée français du quartier « South Kensington » au centre de la ville.
Eté 1939 : le couple et leurs enfants, nostalgiques de la France, y reviennent passer leurs vacances à Montréjeau (Haute-Garonne). Hélas la déclaration de guerre (3 septembre 1939) va contrarier leurs projets.
Face à ce grave événement les 2 frères Maurice et Pierre partent pour Londres afin de s’engager dans la RAF, mais seul Pierre y sera admis.
Quant à Maurice, déçu, il intègre les services spéciaux britanniques et après une formation il entre au PNE (Political Warfar Exécutive). Sur ce il est envoyé en France. Il est désormais Martin PERKINS et devra s’occuper du renseignement. Il est le pion idéal car bilingue, sans accent. De fait va retrouver sa famille qui ne pouvant rejoindre l’Angleterre est restée sur place.
La nuit du 21 au 22 avril voit notre homme accoster à Antibes à bord du « Seawolf », felouque, bateau silencieux s’il en est, l’ayant récupéré sur la plate- forme d’un sous-marin arrivé au port de Gibraltar.
Désormais il est lieutenant dans le SOE (3), section France et, il va prendre en charge le réseau « Prunus »., cantonné à Toulouse, nom de code « Eugène » ou « Gérard ». Plusieurs ramifications émergeront dans les Landes, le Gers, es Hautes-Pyrénées, le Lot. Ses premiers objectifs, les actions de sabotage.
La première envisagée est la poudrerie (datant de 1852) de Toulouse. Pour cela on lui organise une entrevue avec un contremaître de l’usine, un nommé Robert Moog.
la poudrerie de Toulousee
Il sera épaulé par le directeur de l’école vétérinaire de Toulouse, Marcel Petit (4) et de Marcus Bloom6, l’opérateur radio du groupe, ainsi que par Jean d’Aligny (5) qui les hébergent chez lui au château d’Esquiré à Fonsorbes.
Le rendez-vous avec Moog (7) vire ensuite au drame, car ce dernier est un agent double et travaille pour l’Abwehr.
Le 12 avril 1943 en soirée Maurice est arrêté au 22 rue des Pyrénées, en pleine préparation des artifices du sabotage. Ses 3 autres compagnons de combat le sont 2 jours après. D’autres membres du réseau le seront en même temps.
Marius va à la prison de Furgole (8) à Toulouse, puis à Fresnes et sera déporté à Buchenwald, via Compiègne, en janvier 1944. Il est considéré comme un étudiant anglais et sera enregistré comme tel. Mais sa véritable identité découverte, il est condamné et exécuté par pendaison, le 29 mars 1945, soit 13 jours avant la libération du camp.
Distinctions :
Ordre de l’empire britannique.
Chevalier de la Légion d’Honneur.
Croix de guerre 39/45
Mémorial SOE de Valençay (Indre)
Mémorial de Brookwood (Surrey) 
Un recueil d’écrits par Maurice PERTSCHUK récupéré par ses compagnons du camp (parution 1946 et 2003) .
Notes :
1°) née en 1913 à Albuquerque (USA).
2°) violence et pillage antisémites.
3°) services secrets britanniques (Spécial Opérations Exécutives).
4°) Jean-Marie Joseph Louis Quattré de Château-Regnault d’Aligny (1909-1991), Conte d’Aligny.
5°) Robert Auguste MOOG alias Bobby/Pierre né le 28 février 1915 à Paris (14ème), « collabo » supposé décédé en 1948.
6°) d’origine juive, né le 21 septembre 1907 à Tottenham (Londres) et pendu le 06/09/ 1944 à Mauthausen (Autriche).
7°) Marcel Arsène PETIT né le 18 mai 1888 à Civray/Esves (37), directeur de l’école vétérinaire de Toulouse (1941/1945). Décès : le 25 février à Juan les Pins. Il était revenu du camp de Dora (fabrique de V1).
8°) les communards ont été les premiers à l’utiliser (25/27 mars 1871).
Ndlr : le 6 novembre 2024 a eu lieu au musée de la Résistance à Toulouse, une journée consacrée à Maurice PERTSCHUK. S’y retrouvèrent des survivants et famille des déportés. Ainsi qu’Anne Whiteside, petite nièce de Maurice, Marc Bouhours (pour la genèse du réseau Prunus) et Elérika Leroy historienne (fac de Toulouse)
Sources : divers sites internet
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