La FNAPOG ( Fédération Nationale Autonome de Pupilles de la Nation Orphelins de Guerre) était représentée par Henri Paturel Vice-Président National.

Cérémonie départementale marquant le 55e anniversaire du décès du Général de Gaulle

Caen, place Gambetta, le dimanche 9 novembre 2025 à 11h00

Intervention de Franck LECONTE, Président de Fidélité Gaulliste de Normandie

 « Le 9 novembre 1970, presqu’au jour anniversaire où le clairon sonnait le cessez-le-feu 52 ans auparavant, « le Général de Gaulle rendait à Dieu les armes confiées à sa vertu ».

Depuis sa courte défaite au référendum du 27 avril 1969 et l’annonce qu’il allait quitter le pouvoir le lendemain – n’imaginant pas un seul instant continuer à assumer la charge de la Nation sans l’indispensable légitimité accordée par le Peuple français – le retraité de Colombey-les-Deux-Eglises s’était alors consacré, sans répit, à la rédaction de ses Mémoires d’Espoir.

Ce faisant, il servait encore ; les causes autrefois servies à Verdun, « où il mêla en 1916 son sang à celui des fils de Roland », les causes servies à Montcornet, un des seuls épisodes où durant l’été 1940, la vaillance française put, un instant, faire courber l’échine à l’aigle hitlérien ; les causes servies à Londres au temps de l’exil solitaire avec les premiers « Va nu pieds superbes » qui allaient progressivement constituer les rangs de la France Libre puis de la France Combattante, ou encore les causes de la souveraineté et de l’indépendance nationales servies notamment chez nous, à Bayeux, en juin 1944, marquant le retour de la République, chez elle. Enfin, celles servies à la tête de l’Exécutif de 1958 à 1969, en des années où la France, après trop de divisions et de querelles, reprenait conscience d’elle-même et donnait enfin au monde, l’exemple d’une unité miraculeusement retrouvée. L’élan était donné !

Dans son intervention télévisuelle du 10 novembre 1970, le Président Georges Pompidou annonce : « Françaises, Français, le Général de Gaulle est mort, la France est veuve », et invite alors le Peuple français à « mesurer les devoirs que nous impose la reconnaissance et à promettre à la France de n’être pas indignes des leçons qui nous ont été dispensées, et que dans l’âme nationale De Gaulle vive éternellement ».

De son côté, Robert Poujade, secrétaire général de l’Union des démocrates pour la République (UDR), écrit dans « La Nation » : « Le Général de Gaulle ne nous quitte pas, il ne nous quittera jamais. L’Homme « d’avant-hier et d’après-demain » continue à marcher devant nous. Les générations rêveront à son destin et s’inspireront de sa pensée. Le 9 novembre 1970, le Général de Gaulle est entré dans l’avenir. »

Par ailleurs, comme l’a si bien fait remarquer Jean d’Ormesson, « L’Histoire, bien sûr, continue. Ce serait se montrer bien infidèle à l’esprit du Général de Gaulle que de considérer que l’Histoire de France s’arrête avec lui. Mais elle a été marquée par le souvenir, la gloire, la légende de De Gaulle. Et par sa vision de l’avenir ».

Mmes, MM, il y a exactement 55 ans aujourd’hui, dans l’émouvante simplicité d’un hommage délibérément silencieux qui venait du cœur, si tout le monde avait effectivement compris qu’une page d’histoire venait de se tourner, les plus ardents étaient quant à eux convaincus que la leçon qu’elle contenait devait rester vivante pour les générations à venir.

René Pleven, Compagnon de la Libération, écrit dans « Le Progrès » : « Le Général de Gaulle n’a pas voulu de funérailles nationales. Mais la France lui aura donné ce qu’aucune autorité officielle ne peut commander. Le Peuple français tout entier prit le deuil spontanément ».

Le 12 novembre, c’est tout le Gotha qui est présent à Paris, soudain consacrée capitale du monde ; dans 1 cathédrale multiséculaire, une centaine de monarques, de chefs d’Etat et de Gouvernement, d’Ambassadeurs et de prélats sont réunis dans un hommage sans dépouille. A Colombey, devenue pour un jour la capitale de la France, la famille, les Compagnons de la Libération, les villageois et tous ces Français anonymes (ils seront plus de 50 000) accompagnent silencieusement le cercueil du plus illustre des Français jusqu’à sa dernière demeure, aux côtés de sa petite fille, Anne.

A 11h00, les cloches du petit village de Haute-Marne sonnent le glas, auxquelles répondent instantanément celles de tous les autres villes et villages de France, comme à Caen où une marée humaine d’un millier de personnes s’est formée Place Foch. Il y a là les anciens de la Grande Guerre, les combattants volontaires de la Résistance, les déportés, les Gaullistes de toujours, des harkis en uniforme, des parachutistes, les manifestants du 30 mai 1968, des jeunes filles, des ouvriers, des religieuses…  Et bien sûr, les autorités départementales parmi lesquels on compte votre lointain prédécesseur, M. le Préfet, le Préfet Gaston Pontal et le Dr Henri BUOT, député du Calvados, notre Président fondateur de l’association qui s’appelait alors « Présence et Action du Gaullisme du Calvados ». Ils sont tous là, les regards traduisent l’émotion contenue unanimement ressentie, des yeux sont rougis, des gens s’évanouissent même.

Une multitude de drapeaux d’anciens combattants s’inclinent durant 5 longues minutes de silence. A l’issue, un ancien combattant présent déclare : « Dans les régiments, il faut un porte-drapeau, fier, courageux. De Gaulle c’était ça ».

Des rassemblements identiques sont organisés en même temps à Bayeux, Lisieux, Vire, Falaise, jusqu’aux plus petites communes pour rendre l’hommage d’une région à celui qui, en posant les pieds sur ses rives le 14 juin 1944, s’est attaché pour jamais l’affection toute particulière et l’admiration sans mélange des femmes et des hommes de ce territoire normand.

Même dans la mort, Charles de Gaulle reste une exception française.

Aujourd’hui, 9 novembre 2025, alors que la République connait une période des plus troublées et que certains remettent en cause nos institutions, il nous reste,  au-delà de l’attachement filial à la personne du Général et du souvenir ému de sa légende,  la Fidélité bien sûr mais aussi l’Espérance.

Fidélité et Espérance car nous avons appris du « Grand » que beaucoup de choses dépendent de notre seule volonté, et trop souvent, hélas, par défaut, de notre absence de volonté.

Fidélité et Espérance car ils sont encore légion dans notre pays, celles et ceux qui continuent de ressentir la France comme un être de chair et se tiennent prêts à se lever pour la servir.

Fidélité et Espérance car, nombreux sont ceux qui veulent continuer à écrire le récit national en lettres capitales.

Mmes, MM, chers Compagnons, l’élan n’est pas brisé ! »

 Texte de Jean Van Lierde lu par Marion Mathelier

Vous, qu’il appelait « Mes Compagnons »

Vous qui étiez là dans l’église de Colombey ;

Vous l’entouriez une dernière fois

Vous veniez tous d’horizons différents

Mais vous étiez là

Debouts, tristes, déchirés, mais fidèles, ne l’entendez-vous plus ?

Il vous demande de vous rassembler.

Ne l’oubliez jamais

Ne le trahissez pas

Sa voix résonne à travers villes et villages

Il vous implore

D’aimer plus que les partis, les idéologies, 

Cette France dans laquelle il dort

Servez la liberté de l’Homme

Aimez-vous en lui restant fidèle

Lui qui a été votre guide, votre chef

Il vous dit :

« Allez, filles de France, fils de France

Vous avez encore à apporter

Au monde une petite sœur qui s’appelle Espérance ».

 

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