Ce poème a été lu par Mademoiselle chiara Chevallier à la cérémonie mémorielle de Mirmande lors du Congrès FNAPOG 2025

Quand renaissent les cendres.

Poème sur 1939-1945

Par Stéphanie RAMOS

Ils sont venus un soir, casqués de nuit et d’acier,
Foulant nos terres vives comme on piétine un passé.
Leurs lois dans nos silences, leurs croix sur nos maisons,
Et la France s’est tue… mais son cœur fit raison.

Aragon écrivait que l’amour est une arme,
Éluard semait l’espoir dans les cendres des larmes.
Char, dans les maquis, forgeait des mots de feu,
Et Cayrol, rescapé, chantait les morts debout.

Les fusils parlaient fort, mais les âmes criaient plus,
Dans les caves, les bois, les trains disparus.
Chaque geste était feu, chaque pas résistance,
Et l’amour devenait une forme d’insoumission.

Ils ont pendu nos frères, brûlé nos villages,
Mais n’ont pu effacer l’éclat des visages.
Car un peuple qui tombe se relève en éclats,
Et grave dans la pierre ce qu’on n’oubliera pas.

Ce poème est pour eux — les sans nom, les sans grade,
Ceux qui ont dit non, debout sous les grenades.
Pour ceux qui ont écrit la liberté en flammes,
Et qui, dans le silence, ont sauvé notre âme.

Ne dites pas que c’est loin, que c’est fini, que c’est vieux,
Car l’histoire recommence quand l’homme ferme les yeux.
Et tant qu’un cri s’élève contre l’ordre des chaînes,
La guerre n’est qu’un miroir… et la paix une reine.

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