mercredi 30 juillet 2025

Le Républicain Lorrain

Moselle                                                                                     FORBACH

Une vingtaine de résistants du groupe Mario passés par le camp

de Neue Bremm

 

Jean-François Lassagne mène des recherches sur les résistants du groupe Mario. Photo Gaëlle Kréihenbühl

C’est une liste de vingt noms d’hommes et de femmes. Parmi eux, Jean­ François Crumbach, Georges Dallem ou encore Alphonse Grossman et Elise Feisthauer. « Ce sont tous des résistants du groupe Mario originaires du bassin houiller et qui ont été arrêtés par la Gestapo essentiellement durant l’année 1943. Ils ont été transportés au camp de Neue Bremm en Sarre. La liste n’est pas exhaustive », explique Jean­ François Lassagne, président du comité mosellan d’histoire sociale (IMHS) de la CGT.

Depuis 1999, il s’est donné pour mission de trier, sauvegarder et valoriser les archives autour des membres du groupe Mario. « Mon objectif est de retracer leurs parcours, d’établir des listes et des biographies les plus complètes possibles. Je n’ai pas l’ambition de mener un travail d’historien mais de sortir ces personnes de l’anonymat. Je recoupe les informations en puisant dans les livres d’histoire. »

• Une étape avant Dachau

Le camp de Neue Bremm, similaire à celui du Fort de Queuleu, est établi en 1943 à la frontière franco-allemande, près de Spicheren. Géré par la Gestapo, il s’agit d’un camp de torture et non de concentration. La détention est brève, quelques semaines seulement. Durant ce laps de temps, on inflige aux prisonniers de nombreux supplices pour leur extorquer des informations. « Le but était vraiment de briser leur résistance par tous les moyens. Les récits parlent de torture et d’actes cruels. Certains meurent ici. » Une partie est réservée aux hommes, une autre aux femmes. Près de 550 Mosellans seraient passés par là.
Après cet enfer, la plupart des prisonniers sont envoyés au camp de concentration de Dachau, à 17 km au nord-ouest de Munich. Beaucoup d’entre eux y mourront, comme 41 500 autres déportés. « Notre but aujourd’hui est de retracer le parcours de ces hommes et de ces femmes, pour garder une trace de leur engagement et de leur sacrifice.»

 

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