Il était l’un des deux derniers survivants du commando de 177 Français qui a participé au Débarquement, le 6 juin 1944. Hubert Faure est mort dans la nuit de vendredi à samedi, à l’âge de 106 ans

Par la rédaction avec AFP – 17 avr. 2021

Hubert Faure, en 2008, dans sa ville natale de Neuvic-sur-Isle (Dordogne), devant une plaque de rue à son nom. Photo AFP

Il est décédé à 106 ans : Hubert Faure était l’avant-dernier héros du commando Kieffer, ce bataillon de Français qui participèrent au Débarquement de Normandie le 6 juin 1944.

“L’âme de notre Nation”

“Héros de la ‘France Libre’, Hubert Faure était de ces 177 Français du Jour J qui ont débarqué en Normandie, une poignée de braves dans l’armada de la liberté. En foulant le sable de Colleville-sur-Orne (aujourd’hui Colleville-Montgomery, NDLR) et de Ouistreham, ils incarnaient la France, ils étaient l’âme de notre nation”, a souligné le ministère des Armées.

La préfecture du Calvados a également rendu hommage à Hubert Faure.

“Jusqu’au terme de son existence, il a continué à témoigner, à raconter et à rendre hommage à ses camarades morts au champ d’honneur”, a en outre salué le ministère.

Un seul survivant 77 ans plus tard

Grand Officier de la Légion d’honneur, Hubert Faure s’était vu remettre, en 2008, sa cravate de Commandeur par l’amiral Philippe de Gaulle. Le 1er janvier 2021, il a été élevé à la dignité la plus haute, celle de Grand-croix.

Il ne reste plus qu’un seul survivant de ce commando: Léon Gautier, 98 ans.

Prisonnier en juin 1940, Hubert Faure s’échappe et rejoint le rivage de l’Angleterre et les Forces Françaises Libres. Il intègre le 1er Bataillon de Fusiliers Marins Commandos du lieutenant de vaisseau Philippe Kieffer.

“Le 6 juin 1944, malgré des tirs nourris et une farouche résistance, ils sont à la hauteur des espérances et atteignent les objectifs assignés. Dans le bocage normand, face à la ténacité allemande, les fusiliers marins tiennent pendant des semaines”, précise le ministère.

Hubert Faure reste un exemple des Français combattants qui, en embrassant la cause de la patrie, ont rendu son honneur à notre pays et lui ont permis de siéger à la table des vainqueurs

Florence Parly, ministre des Armées

Florence Parly et sa ministre déléguée Geneviève Darrieussecq ont exprimé leur “profonde tristesse”, adressant “à sa famille et à ses proches leurs sincères condoléances”.

“Une poignée de braves”

Lors du 75e anniversaire du Débarquement, le président Emmanuel Macron avait rendu un hommage appuyé aux “héros” français de ce commando.

Ils n’étaient qu’une poignée, certes, mais une poignée de braves (…) un symbole ô combien puissant pour l’honneur de la France  Emmanuel Macron à Colleville-Montgomery, en 2019

C’est en ce lieu, à l’extrême flanc est des 80 km de plages où déferlèrent les alliés (Sword Beach), qu’avait débarqué le bataillon, entraîné en Écosse.

Il déplora 27 morts à la fin de la bataille de Normandie, fin août 1944, dont 10 au soir du 6 juin.

Cependant, il aura fallu attendre 75 ans pour voir érigée la première statue du capitaine de frégate Philippe Kieffer (1899-1962), à Ouistreham (Calvados).

Intégrés aux forces spéciales britanniques

L’ancien banquier d’Haïti avait rejoint les Forces françaises Libres le 1er juillet 1940, avant de convaincre les Britanniques d’intégrer des Français au sein de leurs forces spéciales. Ils deviendront les seuls Français en uniforme à avoir participé au Débarquement.

Il faudra attendre aussi 1984 pour voir le président François Mitterrand leur rendre hommage pour la première fois à Ouistreham. Certains survivants n’ont cependant reçu la Légion d’honneur qu’en 2004, lors des cérémonies du 60e anniversaire du Débarquement, ce qui avait suscité la polémique.

Une unité des commandos de la Marine nationale porte toujours le nom de Kieffer et le béret vert des commandos marine est porté “couché à droite”, le badge à gauche “à l’anglo-saxonne”, un souvenir de la constitution de ces commandos en Écosse en 1942.

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