RÉCIT – Soixante-quinze ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, les descendants d’Alsaciens et de Mosellans incorporés de force dans la Wehrmacht et tués au front veulent obtenir de l’Allemagne la reconnaissance d’un «crime contre l’humanité». Un pan ignoré de l’histoire européenne.

Par Yolande Baldeweck

Publié le 27 décembre 2019 à 19:13, mis à jour le 27 décembre 2019 à 19:15

Séance d’instruction pour des «malgré-nous» alsaciens, mobilisés dans la Wehrmacht en 1943. Rue des Archives/Rue des Archives/Tallandier

Les 127.500 Alsaciens et Mosellans, nés entre 1908 et 1929, incorporés de force dans la Wehrmacht durant la Seconde Guerre mondiale, ont-ils été victimes d’un «crime contre l’humanité»? Alors que les anciens «malgré-nous» sont de moins en moins nombreux, trente orphelins de pères incorporés de force ont porté plainte contre l’Allemagne, auprès de procureurs de l’est de la France. Entendus par les enquêteurs, ils ont retracé les itinéraires de leurs parents, déclarés morts ou disparus sous uniforme allemand, comme quelque 30.400 Alsaciens et Mosellans. Autant de destins ignorés en Allemagne et méconnus en France, jusqu’au discours de Nicolas Sarkozy, le 8 mai 2010 à Colmar, reconnaissant que «les incorporés de force n’étaient pas des traîtres» et que «Vichy a trahi la France…»

Au lendemain de 1945, comme en 1918, «les Alsaciens et Mosellans avaient vécu des expériences qui n’ont pas été partagées par le reste de la communauté nationale», rappelle Jean-Noël Grandhomme, professeur d’histoire.

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