MAZELINE André……………et…………Jean
Frères ils étaient, instituteurs ils étaient, résistants ils sont devenus.
ANDRÉ
Né le 8 avril 1915 à Ménil-Broût (Orne) où son père est instituteur.
Après avoir obtenu son Brevet Supérieur en 1932, il devient Elève Maître à l’Ecole Normale d’Alençon de 1932 à 1935.
Service militaire de 1936 à 1937, libéré en 1938 suite à une blessure. Il retourne à La Ferté Macé, où il était instituteur. Rappelé en Mars 1939 puis démobilisé en Août 1940. Reprend son activité à l’école précédente pour 2 ans avant d’être nommé à Sainte-Opportune (Orne) à l’âge de 27 ans.
Refusant l’armistice il cherche à rejoindre la résistance. Le père d’Anne LANGON, Pierre NEZ, lui fait connaître un autre instituteur. Avec ce dernier ils créent : un groupe « Athis, Flers, Briouze » au début de 1943. Y sera rattaché le secteur d’Argentan en Novembre.
Leurs missions : sabotages tous genres, distributions de tracts et journaux ce qui attire l’attention de la gestapo.
20 juin 1944 : il est nommé chef de la résistance de l’Orne, il est alias « marsouin » et remplace Daniel DESMEULES arrêté quelques jours plus tôt.
Juillet 1944 : il loge chez le père d’Annette Langon dont la maison a été réquisitionnée par les allemands et croisent souvent ces derniers.
L’ORNE est libéré fin Août, André devient chef du 2 éme bataillon « De la marche de Normandie » qui vient d’être créé.
Après 1945 il s’engage dans l’infanterie de marine. Il va ainsi de pays en pays : Allemagne (1951-52), Sénégal (52-58), Sahara (59-60), Algérie (1961), Cambodge (1962 à Phnom-Penh comme directeur des études militaires. Retour en France où il est affecté à Caen avec le grade de Lieutenant-Colonel.
En 1965 retourne à la vie civile. Il a 50 ans et reprend sa carrière d’instituteur, devenant par la suite professeur d’histoire et géographie au lycée de Falaise (Calvados).
Il décède le 28 juin 1979 de maladie à l’âge de 64 ans.
Décorations : Légion d’Honneur (6 juin 1945), Croix de Guerre, Croix du Combattant volontaire et « Bronze Star » USA 1960.
Autres : une rue de CAEN porte son nom. Edite un livre « La clandestinité dans le département de l’Orne » en 1947, réédité en 1994.
JEAN
Né le 30 mai 1920 à Le Ménil-Broût (Orne).
Instituteur comme son père et son frère aîné André. Son 1 er poste à la sortie de l’Ecole Normale en 1940 est à SÉES.
Refuse la défaite de la France et pense à s’engager dans la résistance. Réfractaire au STO il se réfugie dans une ferme dans la région de Mortagne (Orne) pour quelques mois, en quittant le cours complémentaire de SÉES où il enseigne l’anglais depuis Octobre 1942.
Fin 1942 : rencontre Edouard PAYSANT un entrepreneur de SÉES et se décide à entrer en résistance en février 1943 puis au BOA1. Missions : viabiliser les possibles terrains de parachutage, en organiser les réceptions et transport d’armes. Il est en contact avec Robert AUBIN chef de l’OCM2 du département avec qui il parle de son frère.
Juin 1943 : toujours désigné pour le STO, il entre dans la clandestinité. Dirige le premier parachutage d’Argentan. Les allemands accentuant leurs fouilles et leur répression, suite à une aide apportée à des aviateurs US, Jean MAZELINE et Edouard PAYSANT s’éloignent quelque peu.
Jean devient responsable du BOA de la Sarthe dont le chef est André GROS. Il organise parachutage, réception d’armes et leur cache.
Traqué par la gestapo il repart dans l’ORNE en Janvier 1944. Entre à l’OCM et devient chef de canton de SÉES où il forme plusieurs groupes de résistants tout en assurant des missions de liaison.
Post débarquement : Jean MAZELINE combat avec le maquis de Tanville (Orne) du 8 au 12 Juin 1944 il est aussi chargé par son frère André de liaisons entre les différents groupes du département.
27 Juillet 1944 : Jean est arrêté à Saint-Michel la Forêt (maintenant St–Michel Tuboeuf) dans l’Orne, et cela parce qu’il voulait être avec sa femme prête à accoucher, ce sera pour 2 jours plus tard avec l’arrivée d’une fille que malheureusement il ne verra pas.
Emprisonné au Château des Ducs d’Alençon, interrogé, torturé il ne révélera rien au sujet de son frère André, recherché par la bande à Jardin3.
Sera exécuté le 9 août 1944 au lieudit « le château de Brotz » à l’Hôme-Chamondot4, repli et siège provisoire de la gestapo. Quatre des ses compagnons seront aussi passés par les armes : Fernand CHASSEGUET, François BOUILHAC, Jean MOREAU et Albert FREMIOT. Leurs corps seront découverts le 17 Août.
Distinction : Croix de Guerre avec étoile de vermeil.
Notes :
1°) Bureau Opérations Aériennes.
2°) Organisation Civile Militaire.
3°) Français germanophile, collaborateur. Sera exécuté le 17 Août 1946.
4°) Commémoration annuelle le 9 Août.
Sources : site internet dont « maitron.fr ».
: on retrouve le nom de Jean MAZELINE dans ce site : rubrique communication puis librairie et enfin « Nos morts Héros et Martyrs » à la page de l’Orne.(document laissé par mon père, instituteur lui aussi, et retrouvé il y a une dizaine d’années).
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Toujours près d’eux .J’ai été placée par la croix rouge chez Monsieur et Madame Richard à la scierie de Tourouvre orne . J’y suis arrivée le 6 Juin au matin en 1944 . Scierie appartenant au grand coureur Linard . Monsieur et Madame Richard ne savaient pas encore l’arrestation de Jean . Ils l’ont su très vite . J’ai assisté à leur douleur . Tellement dignes. J’ai connu le petit garçon de Jean qui n’avait que quelques mois . Jean Claude , chez sa grand mère maternelle .J’ai compris tout ce qui se passait . Je venais de St Denis où j’ai vécu la rafle du vel d’hiv . Tant de choses , la milice avec les descentes . Je pense que Monsieur Richard a continué à la place de son fils la résistance . J’ai vu des armes dans le grenier, Une jeune polonaise juive cachée . Elle était enceinte et avait peur de ne pas avoir son bébé . Elle était sortie de sa cachette pour me parler . Madame Richard est arrivée en hurlant Mais vous êtes folles ! Elle est partie le soir même . Comme je vous disais , je pense que Théo Richard voyait Mazeline . On a aussi été dans une forêt près d’un étang pour attendre un largage (aviation) Ils ne sont pas venus . J’ai le livre de Mazeline et il me semble que j ‘y ai retrouvé l’endroit . Mais il est certain que tous se ressemblent . Monsieur Richard allait souvent à la Ferté Macé et autres endroits dont les noms ne viennent pas maintenant . J’ai 86 ans . J’aurai aimé savoir si c’était bien Jean Mazeline . J’ai puisé ma force en eux et ma loyauté . Merci encore à eux et leurs descendance car elle aussi a eu ses sacrifices . Merci . Jenny