CORPS FRANC:  MAQUIS DE LA MONTAGNE NOIRE

FondĂ© en Mars-Avril 1944, après une rencontre Ă  l’hĂ´tel de Paris Ă  Toulouse, par Roger MONPEZAT1  (alias Quercy, commandant Roger), et quelques courageux rĂ©sistants dont le 1capitaine Juan KERVENOAEL2 , l’abbĂ© de VILLENEUVE, Henri SEVENET3, (commandant Mathieu )et le major anglais RICHARSON4 responsable des liaisons radio.

En 1944, crĂ©ation du Conseil DĂ©partemental de la RĂ©sistance en Haute Garonne. Cinq camps sont choisis dans cette forĂŞt dense et proche d’axes routiers importants : ce sont PlĂ´ del May, Fonbrono, le RietgĂ©, Co de David et la Galaube.

Ils espéraient 500 hommes, ils furent 900 environ, beaucoup trop pour un maquis. Le ravitaillement est local, Revel et Arfons pour le pain et Mazamet pour la viande. Quant à l’habillement il sera prélevé pour ne pas dire volé sur les chantiers de jeunesse de Toulouse et emporté par camion.

Réquisitionnés aussi tous types de véhicules pour transporter l’armement récupéré lors de parachutages précédents sur le Pic de Nore par avions venant d’Alger.

Ce maquis monte ses propres opĂ©rations, freine le dĂ©veloppement des FFI, parfois accusĂ© d’être un maquis anglais n’obĂ©issant pas aux FFI. Il entretient des rapports difficiles avec le groupe « Blanqui Â» de Jacques d’Andurain (qui participera Ă  la libĂ©ration de TOULOUSE Ă  la tĂŞte de son maquis), mais un accord sera conclu Ă  la veille de la libĂ©ration entre les 2 parties.

Ce maquis monte ses propres opĂ©rations, freine le dĂ©veloppement des FFI, parfois accusĂ© d’être un maquis anglais n’obĂ©issant pas aux FFI. Il entretient des rapports difficiles avec le groupe « Blanqui Â» de Jacques d’Andurain (qui participera Ă  la libĂ©ration de TOULOUSE Ă  la tĂŞte de son maquis), mais un accord sera conclu Ă  la veille de la libĂ©ration entre les 2 parties.

Qui Ă©taient ces maquisards ? de jeunes Audois, Tarnais, Revellois rĂ©fractaires au STO, des dĂ©serteurs alsaciens (les malgrĂ© nous) des Nord Africains (80) mineurs Ă  Salsine5, des Espagnols rĂ©fugiĂ©s politiques (32), Italiens, Belges, Polonais Croates, Russes (28), IsraĂ©lites (80) et un amĂ©ricain pilote d’un avion abattu auxquels se joindront 60 gendarmes. En tout 18 Ă  21 nations toutes confessions mĂ©langĂ©es. Ils Ă©taient aidĂ©s par la population locale et les garde-forestiers, occupant en partie les anciens camps de jeunesse.

 DĂ©jĂ  le 15 Mai 1944 des rĂ©sistants venus de Castres s’installent Ă  la ferme de la Goutine près du Pic de Nore, conduits par le Lieutenant JOURDAIN.

Le 5 juin Radio Londres diffusait un message enjoignant à commencer la guérilla. Cela débutera par les sabotages de la ligne SNCF Toulouse Carcassonne fréquemment utilisée par les allemands, dont l’Etat major était situé à Rouffiac-Tolosan (Haute Garonne) avec à sa tête le général BLASKOWITZ.

 Le 8 juin quelques rĂ©sistants occupent MONTOLIEU et font quelques prisonniers.

Le 12 juin, combat des Rousses, attaque d’un convoi entre Mazamet et Les Martyrs : importantes pertes allemandes et 1 seul blessĂ© chez les Corps Franc.

Le 29 juin, combat de la Rouge, près de SAISSAC. Le lieutenant JOURDAIN prĂ©venu Ă  11 h 20 de l’arrivĂ©e d’un convoi de 7 camions allemands et d’une trentaine d’hommes, en provenance de Lezignan prend position. Les allemands attaquĂ©s ripostent, fuient laissant sur place 8 morts et 3 blessĂ©s ainsi que du matĂ©riel notamment des camions. Mais 2 tuĂ©s au maquis : B. MERCIER et P. FABRE. Les ont rejoints en cours de combat Roger MONPEZAT, SEVENET et le mĂ©decin-capitaine MANQUENÉ. A 18 heures tout le monde repart vers la Galaube.

Le 14 juillet 1944 il défile à REVEL (puis à DOURGNE ensuite) avec 400 hommes devant une population médusée car le secret a été bien gardé. Hélas un médecin résistant, non prévenu, le Docteur RICALENS est pris et tué par des hommes du Corps Franc.

Le 19 Juillet le maquis mitraille un convoi militaire de la Wehrmacht sur la RN 113,à Pont d’Alzau (Aude) détruisant des camions et faisant des prisonniers.

Le 20 juillet, 15 rĂ©sistants engagent le combat au carrefour de « la prune Â» près d’Arfons. RenĂ© GAYRAL cachĂ© avec ses hommes dans les fossĂ©s bloque l’avance allemande. FERRIE et ADAM stoppent les « panzers Â» Ă  l’aide de grenades après 2 h 30 de combat. Les allemands se replient mais conscients du danger reprĂ©sentĂ© par ces nombreux maquisards vont rĂ©agir plus tard avec vigueur.

Il est 6 h 45, dans le ciel se fait entendre un grondement. Huit avions « Ju 88 Â» survolent la vallĂ©e de la Galaube. Le bruit s’amplifie, les avions sont Ă  200 m d’altitude visant sans doute le camp de la Galaube.  

Une première bombe est lâchée coupant le réseau téléphonique et tuant le Commandant Henri SEVENET, décapité par un éclat d’obus.

Le camp, de par sa petite superficie (quelques centaines de mètres carrés), est vite endommagé, les bombes font de gros dégâts d’autant que ce sont des torpilles à ailettes de 300 kilos, qui lâchées libèrent d’autres petites bombes de 10 kg (bombe à fragmentation). Les avions passent et repassent au-dessus du camp mitraillant à tout va, le camp brûle.

Mais les bombardiers, volant Ă  basse altitude, sont touchĂ©s par les mitrailleuses du maquis : l’un accuse des ratĂ©s, un second est entourĂ© d’une Ă©paisse fumĂ©e et se perd au lointain.  Les avions reviennent vers 8 heures, ils ne sont plus que 4 qui bombardent le RietgĂ© ou mitraillent PlĂ´ del May, un troisième bombardier est touchĂ© par les maquisards.

Au même moment, à la Galaube, l’infanterie a attaqué et un 3éme bombardement se produit à 9 h30 sur Plô del May ce qui va détruire les camps. Quatre hommes sont tués.

Les camps sont encerclĂ©s par les allemands, leurs blindĂ©s et l’infanterie progressent. Les maquisards rĂ©sistent mais devant des blindĂ©s et 13 Ă  15 000 hommes armĂ©s de mitrailleuses cela devient difficile voire impossible. D’autres troupes arrivent de Mazamet, Revel et alentours : les nazis occupent la Galaube.

Vers 16 h MONPEZAT conscient de la gravité de la situation ordonne le repli général, par camion ou à pied, vers le Pic de Nore traversant même Mazamet pourtant occupé, sans problème.

Ces combats du 20 juillet n’ont fait que 4 victimes chez les rĂ©sistants. Les allemands ont perdu : 3 avions, 2 ou 3 auto-mitrailleuses et plus d’une centaine d’hommes. Ils sont maĂ®tres du terrain mais le maquis non dĂ©truit subsiste toujours.

Une deuxième offensive est prévue, avec 4 divisions allemandes, programmée par leur état-major installé à Saint Ferréol. La menace, grandissant, le 24 juillet est donné l’ordre de dispersion vers d’autres maquis du Tarn, de la Haute Garonne, vers l’Aude ou les monts de Lacaune.

Le 8 Août un combat à TRASSANEL fera 8 tués.

MONPEZAT tente avec difficultĂ© de rĂ©unir ses hommes le 17 AoĂ»t. Il aidera mĂŞme le maquis Â« Saint Pons Â» de Thomières. La libĂ©ration commence et les allemands partent de manière dĂ©sordonnĂ©e vers la vallĂ©e du RhĂ´ne. De nombreux maquisards sont fusillĂ©s lors de nombreux accrochages. Le 23 AoĂ»t les maquisards perdront 9 hommes au pont de la Mouline.

En Septembre 44 les hommes du Corps Franc et d’autres maquisards composent le 1er bataillon de l’Aude, d’autres rejoignent De Lattre de Tassigny et sa 1 ère armée française qui libérera Colmar et l’Alsace.

Le Corps Franc de la Montagne Noire composĂ© de beaucoup d’hommes rĂ©duisait leur mobilitĂ©, donc Ă©tant en camps fixes ils Ă©taient plus vulnĂ©rables face aux forces allemandes. Il connut le mĂŞme sort tragique que les Glières, le Vercors, le Mont Mouchet eux aussi trop « gros Â».

 Ce maquis a jouĂ© un rĂ´le dĂ©terminant dans la dĂ©route allemande en les freinant dans leur remontĂ©e vers la Normandie, oĂą leur armĂ©e allait en renfort suite au dĂ©barquement alliĂ© du 6 juin 1944.    

 

 

Notes :

1°) Roger MONPEZAT dernière photo ci-dessous (1899-1958) né à Bordeaux, expert-comptable à Toulouse. Membre du comité directeur de Libération SUD et de plusieurs réseaux.

2°) Juan de KERENOAEL : instructeur militaire.

3°) Henri SEVENET : (1914-1944) agent secret du SOE (SpĂ©cial OpĂ©ration ExĂ©cutive).

4°) Major RICHARSON alias Despaigne, envoyé par le gouvernement anglais.

5°) SALSINES dans l’Aude, mine d’or où travaillaient beaucoup d’Algériens originaires de SEMAOUN.

 

 NDA :  Synthèse Ă  partir de sources diverses sur internet et documents.

 

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