Nous étions  unis au pied du monument aux Morts de notre commune
et cet hommage revêtait un caractère particulier dix ans après l’attentat du Bataclan, et alors que la guerre se poursuivait aux portes de l’Europe.
L’enthousiasme des enfants des écoles alors qu’ils se relayaient pour lire les strophes du chant « Le soldat » de Calogero et Florent Pagny a gagné la population présente.
 Nous avons  souri devant leur empressement, ils étaient à nos côtés lors du dépôt des gerbes au pied du monument, ils ont  respecté la minute de silence et entonné avec nous la Marseillaise, guidés par leur enseignante qui au fil des années prépare ses classes à vivre cet événement patriotique. Nous saluons cet engagement.
Nous avons entendu le témoignage confié par notre doyenne âgée de 96 ans mettant à l’honneur « le caporal Boillot »son père qui a vécu cette guerre . 
Pour notre Fédération, ce fut la lecture du poème Le dormeur du Val écrit par Arthur Rimbaud alors qu’il avait 16 ans .
Ce poème traverse les générations , met en scène la quiétude d’une ambiance bucolique, et dit en finale la brutalité de la guerre.

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Le Dormeur du Val de Arthur Rimbaud :

C’est un trou de verdure où chante une rivière
Accrochant follement aux herbes des haillons
D’argent ; où le soleil, de la montagne fière,
Luit : c’est un petit val qui mousse de rayons.

Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort ; il est étendu dans l’herbe, sous la nue,
Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.

Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
Sourirait un enfant malade, il fait un somme :
Nature, berce-le chaudement : il a froid.

Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.

(Arthur Rimbaud, octobre 1870)

SOLDAT Camille BOILLOT

Il y a quelques jours, une dame du village m’appelle au téléphone, et me dit « Jacques, pour le 11 novembre, j’ai quelque chose à vous montrer »                                                                                        Un peu surpris, Je me rends évidemment chez elle, (dame que je connais bien) et dans un sourire timide, tendre , un peu gêné, elle me tend un petit bout de papier, que son papa a écrit et vécu pendant cette grande guerre.  Voici son texte :

Pendant la grande bataille de Verdun, le 407e régiment de marche d’infanterie, regroupait    ses survivants après de durs combats dans le « ravin de la mort ». (Près du fort du Douaumont) Verdun.

« J’ai reçu  la visite de l’Officier de la compagnie, accompagné de l’aumônier.

L’Officier me présenta en ces termes :

« Voilà mon homme de confiance, où, à son poste, on ne passe pas ! »

L’aumônier me félicita et me demanda si j’avais quelque chose de particulier à exprimer.

J’ai répondu :

«  Je n’ai rien à déclarer, mais si la terre de Verdun doit s’ouvrir pour moi et les copains, alors, je crois que le ciel s’ouvrira pour nous tous. »

                                    ……………………………………………….

C’était le Caporal BOILLOT camille, mitrailleur, père de Mme JEANTOT Adrienne, qui habite aux Fours à Chaux, qui m’a donné ce petit texte de son papa avec grande émotion.

J’ai regardé dans la maison de cette dame, le grand cadre avec la photo de son papa, avec ces 9 décorations:

– Chevalier de la Légion d’honneur (Honneur et patrie)

– Médaille Militaire (valeur et discipline)

– Croix de guerre 1914/1918  avec trois citations (clou or, clou argent, clou bronze)

– Croix de la valeur militaire.

– Médaille Ancien combattant.

– Médaille des blessés de guerre (4 blessures)

– Médaille d’argent britannique (Georges VI)

– Médaille inter alliés.

– Médaille commémorative de Verdun  

 

Papa d’Adrienne, il a vécu 4 ans de guerre, de 18 à 22 ans.

A fait toutes les campagnes de la guerre 14/18. Campagnes de : Champagne, Artois, Verdun, Chemin des Dames, la Somme.

Madame JEANTOT m’a raconté: Pendant la guerre 1939/1945, 2 Officiers allemands, sont entrés à GILLEY, dans la maison familiale, ont regardé le cadre du caporal avec toutes ces médailles, se sont mis en face, au garde à vous, et ont salué.

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