Le militaire français Alexandre Martin tué au Mali
Membre du 54e régiment d’artillerie d’Hyères, le brigadier Martin est mort lors d’une attaque au mortier qui a visé le camp militaire de l’opération « Barkhane » à Gao.
Le Monde avec AFP
Publié hier à 11h33, mis à jour hier à 17h15
Un militaire français a été tué, samedi 22 janvier, au Mali dans une attaque au mortier du camp militaire de l’opération « Barkhane » à Gao, a annoncé l’Elysée dimanche.
Un communiqué fait part de la « très vive émotion » du président Emmanuel Macron à l’annonce de la mort du brigadier Alexandre Martin, du 54e régiment d’artillerie d’Hyères, et « confirme la détermination de la France à poursuivre la lutte contre le terrorisme dans la région, aux côtés de ses partenaires ». La ministre des armées, Florence Parly, a tenu à adresser « toutes [ses] condoléances à sa famille, ses proches et ses frères d’armes ».
Neuf autres soldats français ont été « légèrement blessés » dans l’attaque mais « leur état n’inspire aucune inquiétude », a précisé l’état-major des armées dans un communiqué.
Une attaque pas encore attribuée
Le camp a été la cible peu avant 17 heures de « plusieurs tirs indirects » d’obus de mortiers, partis d’une position située à une distance de « cinq à six kilomètres au nord-est », a fait savoir le porte-parole de l’état-major, le colonel Pascal Ianni, à l’Agence France-Presse. Le brigadier Martin, grièvement blessé, a « été pris en charge immédiatement par l’antenne chirurgicale sur place mais il a succombé à ses blessures », a-t-il ajouté.
L’armée française a « engagé immédiatement des hélicoptères de recherche et d’attaque pour intercepter et neutraliser les assaillants », a poursuivi le colonel Ianni. Ils ont été neutralisés, a-t-il dit, sans plus de détails.
Dans l’immédiat, l’attaque n’a pas pu être attribuée. Elle est survenue dans une zone fréquentée par les djihadistes du GSIM (pour « groupe de soutien à l’islam et aux musulmans »), une nébuleuse djihadiste affiliée à Al-Qaida.
Le chef d’état-major des armées, le général Thierry Burkhard, a salué la mémoire du brigadier : « Ses pensées accompagnent sa famille et ses frères d’armes, en particulier ceux blessés au cours de cette opération, et tous leurs proches. »
Quatre morts en 2021
Il s’agit du 53e militaire français tué au combat au Sahel depuis 2013. Sa mort survient alors que mardi, quatre soldats français avaient été blessés au Burkina Faso lors de l’explosion d’un engin explosif improvisé au passage de leur véhicule. Il y avait eu, en 2021, trois morts au combat et un mort par accident parmi les militaires français déployés au Sahel.
La force antijihadiste de l’opération « Barkhane », présente depuis 2014 au Mali et dont la mission est étendue au Sahel, est au cœur d’enjeux politiques bilatéraux majeurs, avec en toile de fond les accusations de recours par le Mali aux services du groupe de mercenaires russe Wagner, ainsi que la réorganisation de la présence militaire française dans le pays.
Face à la crise ouverte avec la junte malienne, la France doit « trouver la voie » pour poursuivre l’objectif de la lutte antijihadiste en Afrique de l’Ouest, avait déclaré, jeudi, la ministre française des armées, Florence Parly.
Le Monde avec AFP
La Fédération Nationale Autonome des Pupilles de la Nation et des Orphelins de Guerre s’associe à la grande peine de la famille, de ses camarades de combat, et leur présente leurs condoléances attristées.
La Présidente Anne CHALONS
Je me demande pourquoi nos militaires sont toujours au Mali depuis 2013. Monsieur Hollande avait prévu notre présence pour quelques mois,encore une promesse non tenue, et depuis 8 ans se sont 53 familles qui pleurent un proche. Ne croyez-vous pas que la France a assez donné, et qu’il serait temps que le Mali prennent ses responsabilités face au terrorisme qui règne dans la région