LE SOUVENIR FRANCAIS

Ce mercredi 27 mars, s’est déroulée, à l’Institut Catholique de Paris, une « table ronde » organisée par l’Equipe de l’initiative étudiante de « Se Souvenir Catho » sur le thème de La France et son devoir de Mémoire, animée par Monsieur Serge Barcellini, Président Général du Souvenir Français, et Monsieur Guillaume d’Anlau, ancien Directeur du Centre Européen du Résistant Déporté du Struthof, table ronde à laquelle était conviée la FNAPOG en sa qualité de partenaire du Souvenir Français.

En fait, cette table ronde revêtait plutôt la forme d’une conférence.

Je résume, ci-après, les points qui ont plus particulièrement retenu mon attention.

Monsieur Barcellini a indiqué que, au sein du Conseil d’Administration du Souvenir Français qui compte trente membres, il y avait un représentant de chacun des quatre cultes catholique, protestant, juif et musulman.

La mémoire comporte trois axes :

  • Notion de la mémoire,
  • Utilisation faite de la mémoire,
  • Evolution de la mémoire.

Il convient de différencier Mémoire et Commémoration.

« Qu’est-ce qu’une nation ? ». Dans une conférence prononcée le 11 mars 1882, à la Sorbonne, Ernest Renan exprime la conception française de la nation : « l’existence d’une nation est un plébiscite de tous les jours, comme l’existence de l’individu est une affirmation perpétuelle de vie ».

Une nation est une âme, un principe spirituel, c’est une histoire commune, une histoire partagée. Elle se construit sur un riche legs de souvenirs en commun, avec son passé et de véritables héros.

Toutefois, il faut aussi de l’oubli.

Rôle de l’Etat dans la transmission mémorielle : il crée les journées commémoratives, garde les archives, subventionne la recherche et finance partiellement la sauvegarde des lieux de mémoire.

L’Etat n’est pas le seul acteur, il faut aussi compter avec la société civile, dans un pays démocratique tout au moins. Exemples : le 11 novembre en 1922, la Shoah en 1981/82 où l’Etat a suivi la société civile.

S’agissant des noms donnés à des rues, écoles, collèges, lycées…, on constate une féminisation des héros et une ouverture à l’international.

En 1946, il n’y avait pas de rue, de pièce de monnaie ou de timbre avec le nom de vivants.

A partir de 1870, le héros peut être tout un chacun.

Il y a un tri de l’Histoire en fonction du temps présent. La mémoire est menacée par les réseaux sociaux ; tout le monde la trie sur Internet et il s’ensuit de la désinformation.

Honorer les héros – Transmettre : Comment faire évoluer le rite pour l’adapter aux générations qui n’ont pas cette culture ? Il s’agit de faire une offre qui puisse séduire les jeunes dans la transmission des valeurs républicaines et de ceux qui ont défendu le territoire national.

Une demande sociétale a fait se développer le tourisme de mémoire.

Pour ce qui me concerne, je dirais, en réponse à l’évocation par un jeune participant de débaptiser le nom de l’avenue Bugeaud, à Paris XVIème, qu’une lecture des événements historiques hors de leur contexte et en fonction des ressentis du moment (le « wokisme ») n’est pas forcément un service à rendre à la Mémoire.

Hélène BENEZIT

Aller au contenu principal