Toutes les semaines, nous publierons 2 extraits du Livre Blanc des pupilles de la Nation de la Fnapog   (Féderation Nationale Autonome des Pupilles de la Nation Orphelins de Guerre.)

 

Message du 07/01/22 16 :11
De : Pierre ZEROUAL
A : secretariat@fnapog.fr
Copie à :
Objet : livre blanc

Bonjour,

Je suis Pierre Zeroual Fédération du Morbihan N° 169 (bien que je demeure dans les Deux Sèvres, et d’ailleurs comment envisager fédération dans mon département ?) et je souhaite apporter mon témoignage pour le Livre Blanc.

Mon père marocain d’origine a rejoint l’armée Française en 1946 ou 1947 et après formation à la caserne de Fontenay le Comte en Vendée, est parti avec nombreux de ses congénères se battre en Indochine sous les couleurs du drapeau Français, tous ont servi de chair à canon pour une guerre inutile.

Il est mort pour la France 15 septembre 1950. Seule consolation pour lui, du fait de son engagement, il a obtenu la nationalité française.

Ma mère s’est donc retrouvée avec ma sœur et moi (2 ans et 1 an) sans ressource, sans reconnaissance et sans aucune aide.

Comment la Nation Française peut-elle ignorer le sacrifice de ces hommes qui ont quitté leur Afrique du Nord sans information, sans communication, pour aller vers un monde qu’ils croyaient sans doute meilleur ?

Dois-je vous dire que ma pauvre mère a bien essayé de nous élever tant bien que mal, mais son chagrin était si grand qu’elle en est décédée.

Nous n’avons jamais reçu d’aide ni d’argent de qui que ce soit. Les Pupilles de la Nation ressentent une injure à la mémoire de leurs parents morts pour la France et victimes de discriminations successives créées et imposées, contre raison, par les gouvernements successifs

Alors quand j’entends les aberrations proférées par une certaine Madame Darrieussecq qui ignore non seulement les textes de lois concernant les victimes de guerre, mais aussi la douleur de nous tous, la révolte monte en nous. J’ai envie de dire au futur Président de la République, ou Présidente, attendez donc encore un peu, dans quelques années vu nos âges, nous serons tous morts et le problème de l’indemnisation des Pupilles et orphelins de guerre sera ainsi réglé, mais au moins ayez le courage de le dire. Sachez, futur(e) élu(e) que nous ne lâcherons rien !

Je ne terminerai pas ce courrier avant de vous remercier pour vos vœux et permettez-moi de vous souhaiter une bonne et heureuse santé en espérant que nos futurs dirigeants seront moins sourds.

Salutation respectueuse.

Pierre Zeroual.

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