• Jeannette Driss, secrétaire générale de la Fédération nationale de reconnaissance des harkis (FNRH). N. Amen-Vals

 

SociétéCommémorations – HommagesCarcassonne

Publié le 08/11/2021 à 05:14

l’essentielLa secrétaire générale de la Fédération nationale de reconnaissance des harkis (FNRH) et membre d’Agir France est auditionnée ce lundi devant l’Assemblée nationale. Elle s’élève, comme la majorité des associations concernées, par une disposition du projet de loi de reconnaissance et de réparation des harkis.

C’est il y a seulement quelques jours que la Carcassonnaise Jeannette Driss a pris connaissance du projet de loi de reconnaissance et de réparation des harkis qui doit être présenté devant l’Assemblée nationale le 18 novembre prochain par la ministre des Armées Florence Parly et Geneviève Darrieussecq, sa ministre déléguée.

Dans le texte, une disposition ne passe vraiment pas auprès des associations intéressées par le projet. “Nous sommes unanimement opposés à une disposition qui instaurerait une discrimination entre les harkis, un groupe qui partage la même communauté de destin. D’après cette disposition, ne seraient pas réparés les gens dont les familles ne sont pas restées dans les camps”, explique la secrétaire générale de la Fédération nationale de reconnaissance des harkis (FNRH).

Inenvisageable pour elle. “Pour ceux qui ont été envoyés au fin fond des forêts domaniales, il n’y aurait donc rien. Pourquoi oppose-t-on les harkis entre eux. Le drame fut le même pour tout le monde. Cette distinction s’avère insupportable et incompréhensible. Nous refusons la discrimination et la ségrégation”, prévient Jeannette Driss.

Auditionnée à l’Assemblée nationale

Ces arguments, elle compte les développer ce lundi matin, à partir de 10 heures, alors qu’elle sera auditionnée devant l’Assemblée nationale. “Hors de question d’accepter de revivre la même humiliation qu’il y a 60 ans”, insiste-t-elle. “Quand certains ont connu les barbelés, d’autres ont subi les cicatrices de l’esprit et du cœur. La douleur est la même”, développe Jeannette Driss. “Il s’agirait d’une nouvelle faute historique. On ne peut pas ne pas nous entendre. Cette mise à l’écart, ce sentiment de rejet ne sont pas admissibles, je suis abasourdie, et ce sera dit ce lundi. On ne peut pas faire de gradation dans la douleur. C’est indigne et inhumain.”

Pourtant le discours du Président de la République Emmanuel Macron, prononcé fin septembre 2021, avait fait naître un grand espoir chez les harkis. Il avait demandé “pardon”. “La France a enfin reconnu, après 60 ans d’un silence pesant, ses fautes qui ont abouti au massacre de dizaines de milliers de personnes. Ce n’est pas le moment de répéter de nouvelles erreurs”, clame Jeannette Driss. Les parlementaires l’entendront-ils ?

 

Nicolas Boussu

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