Le réseau MORHANGE

Réseau de résistance Toulousain créé en 1943. Son géniteur est Marcel TAILLANDIER. Ce dernier est un pupille de la Nation né le 25 mars 1911 à Condat en Combraille dans le Puy de dôme.
Attiré très jeune par le métier des armes il rentre dans les enfants de troupe en 1924 à l’école de BILLOM

. Puis en 1929 s’engage en tant qu’ingénieur radio électricien, dans la 8 ème unité du génie en garnison de Versailles.
En 1936 est affecté au 2 éme bureau, service du contre-espionnage où il sera adjudant-chef radio. En 1940, refusant l’armistice il s’installe au château de BRAX (Haute Garonne).


Il est officiellement « agent des travaux ruraux » couverture donnée et dépend de l’armée d’armistice.
En 1942 il part vivre dans le Gers à SOLOMIAC pour continuer ses activités.
Début 1943 retour au château de BRAX où il monte son réseau en recrutant dans les groupes francs toulousains. Ils seront ainsi environ 82 agents pour combattre le contre-espionnage de l’Abwehr et de la Gestapo. Cette dernière ayant réussi à infiltrer les milieux résistants il est urgent de les contrer efficacement.
Ces résistants ont été formés aux méthodes de contre-espionnage d’avant-guerre. Ce sont des hommes courageux, efficaces dotés d’un grand sang-froid très utile pour leurs missions. Ils entretiennent des relations avec la gendarmerie et la police, obtenant ainsi informations diverses et faux-papiers. Ils ont aussi quelques contacts avec les milieux proches de l’occupant. Infiltration dans le PPF (Parti Populaire Français) et RND (Rassemblement National Populaire).
Marcel TAILLANDIER alias MORHANGE rencontre les résistants au bar « Frascati » sur les allées Jean-Jaurès de Toulouse, dont il était le gérant sous le nom de Ricardo.
Les différents membres du réseau étaient appelés : X1, X2 ……X 16 suivant la hiérarchie instituée. Leurs missions : interventions avec des tractions avant comme la gestapo ou la milice ce qui leur éviter certains contrôles pour enlever miliciens, collabos, agents de renseignement allemands.
Si l’enlèvement était impossible il y avait exécution, 13 fois sur 73.
Ce triste monde était emmené au château de BRAX où ils étaient jugés dans les caves, puis en général exécutés par les agents « X !». 70 cadavres seront enterrés dans le parc du château.
En cas de besoin le réseau MORHANGE utilisait le château de LAHAGE (Haute Garonne) distant d’une quarantaine de kilomètres.
Une opération majeure du groupe MORHANGE fut celle « du courrier de Nice ». En effet le 1er janvier 1944 il attaqua un convoi allemand à DEYME saisissant ainsi une bonne partie des archives de la Gestapo en cours de transfert vers NICE. Avec 5 agents ennemis tués dont l’Obersturmführer MESSAK.
Hormis ces actions primordiales il hébergeait et cachait bon nombre de personnes désireuses de passer en Espagne pour rejoindre l’Angleterre.
Dans la tour du château » Morhange » avait installé un poste émetteur. D’ailleurs il eut connaissance que les allemands utilisaient du coté de Bordeaux 2 puissants postes-émetteurs et s’engagea donc avec de faux papiers dans une entreprise travaillant pour « l’Organisation » TODT. Profitant de l’absence des utilisateurs il déroba, après avoir fracturé la porte d’un « blockauss », les 2 valises contenant ces postes.
Le 21 Mai 1943 Morhange part à Fonsorbes où il abat devant son château, un dénommé PLATT, ancien membre de l’Abwher.
Entre Août et Septembre 1943, 6 agents de renseignement seront enlevés dont le capitaine PARIS et son fichier du PPF, révélant une future l’attaque du maquis de Grésigne dans le Tarn qui sera donc déjouée.
7 octobre : enlèvement de ALLARD DUBREUIL ex-agent du 2 ème bureau passé chez les services de renseignement de l’ennemi.
15 octobre : enlèvement de SENAC agent allemand se faisant passer pour agent de l’Intelligence service.
1er Mars 1944 : le chef départemental du RND (rassemblement National départemental) enlevé avec ses dossiers comprenant les personnes prévues pour arrestation.
2 juin 1944 : Morhange échappe à la gestapo place du capitole en s’enfuyant par les toits.
Mi-juin 1944 il forme un maquis vers QUERIGUT dans l’Ariège comprenant de nombreux gendarmes locaux, il en confie le commandement à André AUDEBAUD, un de ses adjoints.
Le 24 Juin la gestapo l’attend au café bar « Frascati », il déjoue le piège, s’enfuit mais 3 de ses adjoints seront arrêtés.
11 juillet 1944, alors qu’il se rend avec un maquis du Gers pour une livraison d’armes il est arrêté à un contrôle allemand. Il rentre dans une maison puis s’échappe par les toits mais dénoncé par une habitante il est immédiatement abattu.

Son corps ne sera retrouvé qu’à la libération et sera inhumé à CHATEUGAY dans le Puy de Dôme.

 

Distinctions : Chevalier de la légion d’Honneur.
Compagnon de la libération.
Médaille militaire.
Croix de guerre 39/45.
Médaille de la Résistance.
Medal of Freedom (USA)

Sources : pages internet. Journal « La Dépêche du Midi ».

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