L’association « AMAOUS », en collaboration avec la municipalité, a fait la collecte de témoignages sur l’histoire de MONT-SOUS-VAUREY, BANS, VAUDREY, SOUVANS et MONTBARREY dans le Val d’Amour tout proche de DOLE dans le Jura.
Les derniers témoins se sont souvenus…
Ils ont raconté, chacun à sa façon son vécu, et les souvenirs qui ont marqué à vie sa mémoire d’enfant.
En 1944 la contrée, était en zone occupée. La ligne de démarcation traverse la forêt entre Arbois et Poligny puis, elle suit la Loue. Elle était gardée par des Français, des douaniers enfants du pays.
Une orpheline de guerre Pupille de la nation, née en 1932 se souvient:
« Mon papa était un passeur de la Loue. La maison était remplie de soldats, il y avait une filière qui les aidait à passer la ligne, et arrivés à Mont ils étaient pris en charge par le Docteur GOUHOT. Mon papa a été dénoncé et déporté une première fois, et il a réussit à s’évader. Il était caché à OUNANS. La journée il venait faire les foins. Il soupait avec nous et partait dormir dans les foins. Rudy un allemand qui gardait la ligne et qui aimait les filles de Montbarrey, avait prévenu mon papa qu’il fasse attention, car il était surveillé
Un soir papa est resté plus longtemps avec nous et il nous apprenait à jouer aux cartes. On ne les a pas entendus arriver, qu’ils étaient déjà dans la cuisine. Ils l’interpellent et mon papa leur dit attendez je vais chercher ma veste. Il se figurait qu’ils allaient le laisser faire. Mais, ils l’ont embarqué. Je suis sortie avec lui. Il nous dit: vous n’allez plus me revoir. Prisonnier il travaillait dans une mine. Il était à Mauthausen, un camp en Autriche, où périrent plus de 120000 personnes.
Il savait que s’il rentrait à l’infirmerie, le four crématoire l’attendait. Il a tenu le plus possible. On le sait par un camarade de déportation qui est venu nous voir après la guerre.
A la fin de la guerre, on guettait à Dole l’arrivée des survivants.
Un jour maman a reçu une lettre d’un autre camarade de camp qui avait survécu, il racontait la mort de papa , il croyait que maman savait.
Nous on était aux champs, on est rentré à la maison et maman pleurait. C’est comme ça qu’on a su qu’on ne reverrait plus notre papa. »
PARLANT DE NOS ENNEMIS ELLE DIT AUSSI
Il y avait des allemands qui étaient bons. Ceux qui ont tué mon papa, ce n’était pas les mêmes !…
Il n’y avait pas que de mauvais allemands il y en a qui parlaient avec nous, il leur tardait de rentrer chez eux
Après la guerre, l’allemand nommé Rudy qui avait eu un enfant avec une dame de Montbarrey , est revenu chercher son fils. Les résistants voulaient le prendre, maman est allée le prévenir.
Elle avait perdu son mari par la guerre mais elle ne voulait pas de cette forme de vengeance.
Emouvant récit d’ Hier,…. aujourd’hui ,….. pour Demain…… !!!
Merci à cette orpheline de guerre DCD en juin 2014
Tiré de la brochure :
« Derniers Témoins de la Libération du Val d’Amour »
Aout – 4 septembre 1944 Mont-sous-Vaudrey, Bans, Vaudrey, Souvans, Montbarrey
Anne CHALONS
Officier de la Légion d’honneur
Présidente Nationale FNAPOG
Dans le cadre de l’enquête que je mène sur les années de guerre de mon père (néerlandais) qui a passé la ligne de démarcation en août 1942 avec l’aide d’un passeur, j’ai une question : Mon père a été arrêté immédiatement après passant, mais ensuite très gentiment emmenés par les gendarmes dans un café/restaurant de ‘Mont’ pour un repas avant que lui et les autres ne soient emmenés en camion à la gendarmerie de Lons-le-Saulnier. Peut quelque’un me dire de quel café/restaurant il s’agissait ? Et y a-t-il d’autres choses connues sur ce genre de traitement réservé aux réfugiés ?