MOSELLE

Des expatriés ou des étrangers?

L’Allemagne a déclaré verser une pension à 2 033 personnes non allemandes ou résidant hors de son territoire. Ce point, à lui seul, est flou. Au ministère français  des  Armées, qui tente d’obtenir des informations précisesde Berlin,

impossible, pour l’heure, de savoir si les 54 personnes concernées par cette pension en France sont de nationalité française ou seulement résidentes (et donc possiblement allemandes).

Le ministère allemand des Affaires sociales, chargé du dossier, s’est jusqu’ici contenté de donner un nombre de bénéficiaires par pays. Les trois quarts des 2 033 personnes concernées vivent en Europe : 573 en Pologne, 184 en Slovénie, 101 en Autriche, 94 en République tchèque, 34 en Grande-Bretagne, 18 en Belgique… Les pays où ces chiffres sont les plus élevés sont ceux qui ont été, totalement ou partiellement, annexés par le IIIe Reich et concernés par l’incorporation de force. Il y a eu, en effet, entre 300 000 et 750 000 incorporés en Pologne, 127 000 en France, 8 000 en Belgique,

39 000 en Slovénie.

Plus troublant, l’Allemagne dénombre des bénéficiaires en Amérique (250 aux Etats-Unis, 121 au Canada, 18 au Brésil, 8 en Argentine), en Asie (dont 12 en Thaïlande), en Afrique (9 en Afrique du Sud et 4 en Namibie, ancienne colonie allemande), et 44 en Australie. Ce qui incite à penser que les bénéficiaires ne seraient pas des citoyens de ces pays, mais des Allemands établis à l’étranger. Ce qui pourrait donc être aussi le cas pour tout ou partie des chiffres donnés pour la Belgique, la Pologne…   et la France.                                  

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