Renée Baudot se bat pour les Malgré-Nous
Depuis des années, Renée Baudot se bat pour que l’incorporation de force des Malgré-Nous soit reconnue comme crime contre l’humanité.
Elle vient d’obtenir le soutien d’un député allemand, Grégor Gysi.
Depuis 2015, Renée Baudot tente de faire reconnaître la souffrance des Malgré-Nous, des jeunes d’Alsace-Moselle enrôlés de force dans l’armée allemande lors des deux guerres mondiales. Elle a intenté une action en justice devant un tribunal allemand « dédié aux crimes du régime nazi » pour que cette « incorporation forcée soit reconnue comme crime contre l’humanité ». Hier, à l’occasion de la commémoration du 8 Mai 1945, la Nancéienne était présente à Farébersviller.
Soutien de poids
Renée Baudot a obtenu récemment le soutien du député allemand Grégor Gysi. Il a dirigé pendant une décennie le groupe Die Linke, avant de présider celui de la Gauche européenne au Conseil de l’Europe. Pour Grégor Gysi, « le refus de l’Allemagne de reconnaître l’enrôlement de force de dizaine de milliers de Français dans la Wehrmacht est une plaie béante ». Il le qualifie même de « crime impardonnable », qui ignore « une nouvelle fois les principes définis lors du procès de Nuremberg ». Renée Baudot se bat pour la mémoire de son oncle, mort  le  30 juin 1944 en Biélorussie. Mais aussi « pour les 750 000 personnes enrôlées de force». Elle s’appuie sur quatre axes pour faire reconnaître le préjudice des Malgré- Nous : « Il s’agit d’un crime d’État, orchestré par le régime nazi, d’un crime de masse, car plus  de 130 000 personnes sont mortes au front ou en déportation… Ce crime s’est étalé dans le temps et il y a aussi une connotation raciale. » Des fondements juridiques qui semblent être ignorés par l’Allemagne et par la France. « Il y a eu des ministres ou secrétaires d’État aux Anciens combattants, mais aucun n’a agi pour faire reconnaître le calvaire des Malgré-Nous. Et du côté de nos voisins allemands, c’est le silence…»
À enseigner à l’école
Ce que la Nancéienne met en avant, « c’est un devoir de mémoire ». Elle défend l’idée d’un enseignement de ce fait historique :
«Les enseignants pourraient prendre ne serait-ce que quelques heures pour expliquer ce drame auquel ont été confrontés beaucoup de jeunes Français. » Et qui a brisé nombre de familles.
Michel LEVILLAIN
Renée Baudot mène un combat juridique pour que l’enrôlement de force, notamment pendant la Deuxième Guerre mondiale, soit reconnu comme crime contre l’Humanité. 
 

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