Lazare PYTKOWICZ résistant et roi de l’évasion

Le jeune Lazare (photo SGA armée
Naissance le 29 février 1928 dans le 12ème arrondissement de Paris. Ses parents ont fui un des « pogrom » polonais, son père Jankie, ébéniste de formation à Varsovie , arrive à Paris en 1924, il trouve du travail avec un contrat de mineur puis brocanteur. Son épouse Perla le rejoint en 1926, avec ses 3 enfants : Bernard, Fanny (Fajga) et Rosine. La famille réside rue des Canettas dans le 6ème , puis au 103 rue de Clignancourt dans le 18ème.
Juin 1940 : l’armistice est signé le 22. La famille participe parfois à la distribution de tracts anti-allemands, notamment pendant la manifestation des étudiants le 11 novembre. Mais début 1942 son frère Bernard et Fanny une de ses sœurs sont arrêtés et jugés par tribunal militaire allemand. Sanction : condamnés à la prison en vie en Allemagne.
16 juillet 1942 : rafle du « vel d’hiv » sa famille portant l’étoile jaune est arrêtée et emmenée dans ce lieu de sinistre réputation. Beaucoup de monde, des bousculades et notre petit Lazare, 14 ans arrachant son étoile, en profite pour s’échapper, petit il se faufile partout. Ses parents et sa sœur Rosine seront conduits et internés à Beaune la Rolande avant de partir à Auschwitz le 5 août 1942.

Fin 1942 : après être resté chez des amis parisiens « Georgette et Henri » ! ! il obtient de faux papiers grâce à l’oncle d’un de ses camarades de classe, Etienne Moulin. Ils partent à Lyon. Il entre dans le MUR1 (pas un jeu de mots ! ! 🤣 ) à Lyon. Il sera « Louis Picot » ou « petit Louis » il a 14 ans ½. On lui attribue le rôle d’agent de liaison. Mais peu de temps après Etienne Moulin est arrêté. Lazare est prévenu alors qu’il envisageait de partir en Algérie. On lui recommande de se mettre en retrait à la campagne. Mais non, il refuse, abandonne son projet et veut se battre.

Il reste à Lyon, il est potentiellement étudiant, loge en pension de famille. Son activité clandestine : transport de documents, d’argent ou d’armes. On lui confie, fin juin 1943, une mission délicate : prendre contact avec l’épouse d’un gardien de la prison de Montluc au 4 rue de Jeanne Hachette dans le 3ème et collecter les heures d’entrée et de sortie de la prison des prisonniers arrêtés le 21 juin à Caluire et dont fait partie Jean Moulin. Cela pour une possible libération de ces hommes lors d’une mission spéciale.
24 octobre 1943 : Lazare, tombe entre les mains, de la gestapo alors qu’il se trouve sur le pont de la Guillotière. Il y fait connaissance de Klaus Barbie, puis il est interrogé par les inspecteurs du service, leur confie une adresse où parait-il il a un rendez-vous important la nuit suivante. Il est emmené à ce lieu, mais toujours aussi malin, Lazare se joue de la surveillance de ses gardiens, s’enfuit à travers les « fameuses traboules de Lyon » qu’il connait bien, non sans avoir essuyé des coups de feu.
Il rejoint le groupe mais trop connu à Lyon il est envoyé à Paris où il rejoint le MLN2 toujours comme agent de liaison.
27 janvier 1944 : il est « Porte Dorée » à Paris 12ème quand soudain la milice l’intercepte. C’est sa 3ème arrestation (jamais 2 sans 3 dit l’adage). La milice le raccompagne à Lyon, à Vichy et à Moulins où il est remis entre les mains de la gestapo, les griffes suis-je tenté de dire, il est bel et bien prisonnier à Moulins.
Va-t-il tenter une évasion, difficile en ce lieu ? La situation militaire évolue, les troupes alliées progressent rapidement. La Wehrmacht est inquiète, elle transfère tous les prisonniers à Paris en vue de leur déportation en Allemagne ou Pologne.
14 juillet 1944 : tout ce monde est emmené Gare de Lyon, pour la destination, prévue. Sur le quai, une foule énorme des prisonniers bien sûr, des bousculades, des essais de repartir, eh bien notre Lazare va réussir pour la 3ème fois ce défi.
Enfin vient la libération de Paris, Lazare qui était logé dans la famille qui l’avait déjà accueilli reste sans nouvelle des siens, il apprend par la suite qu’ils ne sont pas revenus d’Auschwitz.
Il reprend des études de commerce, trouve un emploi à Monoprix où il finira sa carrière comme fondé de pouvoir.
Militant communiste, il est secrétaire de la section : « Grandes Carrières » de Paris 18ème.
Distinctions :


Un livre en 2024 : sa biographie par Jean-Christophe Natin, éditions Grasset.
Notes :
1°) Mouvements Unis de la Résistance (créé en janvier 1943, dirigé par Serge Asher alias « Ravanel »).
2°) Mouvement de Libération Nationale (fusion de plusieurs réseaux).
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Sources : divers sites internet.

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