Sous le soleil écrasant de l’été 1944, les plages provençales deviennent un champ de bataille. Des milliers de soldats alliés y posent le pied, amorçant une libération éclair du sud de la France.

On parle souvent du 6 juin en Normandie, beaucoup moins du 15 août en Provence. Pourtant, ce débarquement massif fut décisif : en quelques semaines, il libéra le sud et ouvrit la route de la vallée du Rhône.

Chaque été, la Provence se souvient, sous le même soleil de plomb, les Maires, les Elus les citoyens se réunissent pour un hommage patriotique.

Pourrières est l’un de ces villages ! Merci à nos enfants qui sur place suivent les cérémonies, organisées à l’initiative du maire Sébastien Bourlin.

 

Pourrières a été libéré par les soldats américains le 20 août 1944 vers cinq heures du matin, et aussitôt Aimé BERNARD a fait sonner frénétiquement les cloches de l’église communale, comme l’avait fait autrefois son père pour annoncer « La Grande Nouvelle ».

 

Pourrières a compté de nombreux prisonniers de guerre au cours de la deuxième guerre mondiale dont :

 

BASSO Laurent

BERNARD Marius

BOURRELY Victor

CANAVESE Augustin

GAGNOR Michel

MARTIN Louis

MICHEL Raoul (mon arrière-grand-père)

ROBERT Paul

SARVANT Jean

 

Des Pourriérois sont morts pour la France également et je voudrais les citer pour que personne ne les oublie.

 

GRANIER Marcel

BERNARD Elie

FABRE Félix

BROSSEAU Jacques

CANAVESE Antonin

FABRE Charles

BERTANI Antoine

GASCON Yvan

AGNELE Laurent

 

On doit ajouter le nom de Charles Marius PAZERY, tué accidentellement le 11 mars 1945 sur la Route de Rians près de Gravier par l’explosion de plusieurs obus placés dans un brasier au bord de cette route, à l’âge de 17 ans.

 

Il faut encore mentionner nos deux maquisards de TOURVES tués dans les vallons un peu plus haut le 19 août 1944. Il s’agit de Léon PARANQUE (37 ans) et de Paul ROUGIER (20 ans).

 

Les Vallons de Rians où nous nous trouvons ont été le théâtre d’un drame pour les habitants de Pourrières et nos amis tourvains.

 

Le 19 août 1944, quelques heures avant la libération de notre commune par nos alliés américains, alors qu’un convoi ennemi descendait la route des Vallons, une vingtaine de résistants qui occupaient plus haut le P.C. du Planet se rendirent dans ces vallons pour tendre une embuscade aux troupes allemandes en débâcle au lieu-dit « LA CARRIERE ».

Au moment où nos maquisards débouchent sur la route par un sentier, ils se retrouvent face à un camion allemand. Une première bataille a lieu.

 

Félix FABRE et Jacques BROSSEAU qui tentaient de rejoindre la ferme de Gravier se sont postés dans le tournant des vallons où nous nous trouvons.

 

Apercevant la colonne allemande qui descendait la route, Ils tirent sur le convoi et attirent l’attention des Allemands. Ces derniers avaient plus haut déjà abattu leurs collègues maquisards de TOURVES, qui circulaient juste en dessous du pain de munition et qui étaient tombés nez à nez avec le convoi Allemand qui arrivait d’OLLIERES et qui se dirigeait vers POURRIERES.

 

Nos deux jeunes et valeureux maquisards Pourriérois sont surpris par la violence du combat. Seuls contre un convoi disposant d’armes automatiques et de grenades, ils se battent jusqu’à leur dernier souffle, et sont le témoignage de la lutte contre l’occupant.

 

Avant de nous rendre à la 2ème stèle des Vallons où nous honorerons la mémoire de nos deux maquisards tourvains Léon PARANQUE (37 ans) et de Paul ROUGIER (20 ans), tombés quelques minutes avec nos deux jeunes pourriérois,

 

Pour honorer leur mémoire, je vous demande d’observer une minute de silence.

 

Le Maire,

Sébastien BOURLIN

 

DISCOURS MONUMENT AUX MORTS 19 AOUT 2025

C’est toujours avec une grande émotion que nous nous retrouvons ici, chaque 19 août, pour évoquer le drame des Vallons et la mort de nos 4 maquisards tourvains et pourriérois, mais aussi l’avancée des troupes des forces alliées qui, depuis le débarquement de centaines de milliers de combattants le 15 août 1944 sur les côtes varoises, a conduit à la libération de notre commune le 20 août au petit matin, mais aussi de notre département et de notre pays.

Si le débarquement de Provence est moins présent dans la mémoire collective que l’opération Overlord du 6 juin 1944 en Normandie et si son importance est souvent mésestimée, il n’en fut pas moins capital pour les alliés dans leur reconquête de l’Europe.

Ce matin encore, unis dans la même gratitude, devant notre monument aux morts qui réunit le souvenir des hommes qui ont donné leur vie pour que nous soyons des hommes libres, c’est la mémoire qui nous rassemble.

Nos pensées vont vers toutes celles et ceux ceux qui ont tant combattu et souffert pour libérer, avec l’aide de nos alliés, notre commune, notre département, notre pays de la barbarie nazie et de sa folie meurtrière.

Souvenons-nous de nos maquisards tourvains et pourriérois, tombés dans les vallons de Rians il y a 81 ans dont nous venons d’honorer la mémoire aux deux stèles de Vallons.

Souvenons-nous plus globalement de l’action capitale des soldats de la 1ère Armée du Général de Lattre de Tassigny, venus de la métropole mais aussi de tous les horizons de l’outre-mer français.

Partis d’Afrique du Nord, de Corse et d’Italie, et débarqués à partir du 16 août sur les plages varoises, ce sont eux qui furent chargés notamment de délivrer les grands ports stratégiques qu’étaient alors Toulon et Marseille.

La 1ère armée poursuivit son mouvement tout au long de la Vallée du Rhône, libéra l’Alsace et entra en Allemagne jusqu’au Danube.

Son chef, le général de Lattre de Tassigny, représentera la France, le 8 mai 1945, à la signature de l’acte de capitulation de l’Allemagne vaincue.

Souvenons-nous des femmes et des hommes de la résistance varoise, dont nous ne dirons jamais assez le courage et qui, en cet été 44, ont pu enfin sortir au grand jour et apporter un soutien déterminant aux forces débarquées.

Souvenons-nous des martyrs des maquis varois, des 38 résistants fusillés dans le Vallon de Signes.

Que leur exemple, leur engagement et leur sacrifice continuent de nous habiter.

Et n’oublions pas non plus le lourd tribut payé par les populations, les victimes civiles, les veuves et les orphelins de la deuxième guerre mondiale.

Enfin, nous ne dirons jamais assez notre gratitude envers toutes les nations et tous les peuples qui ont accompagné la France dans la reconquête de son territoire et de sa liberté.

Nous pensons aussi à tous les déportés qui ont connu l’enfer des camps nazis, les privations, les brimades, les insultes, les supplices, les travaux forcés. La mort.

Nous pensons aux martyrs des camps de la mort.

Te n’oublions pas tous ces Français, ces Justes parmi les Nations, qui ont combattu la barbarie nazie en cachant des familles juives menacées de déportation.

Réunis par le devoir de mémoire en hommage à nos libérateurs, nous pensons aussi avec respect et admiration à nos soldats de France qui, aujourd’hui, servent la République, portent ses couleurs et défendent ses valeurs à l’intérieur comme à l’extérieur de nos frontières dans les OPEX.

Ils ont au fond de leur cœur la même flamme, le même sens du devoir, la même abnégation que nos libérateurs d’hier.

Alors que, le monde est frappé par la guerre, que l’avenir de paix est incertain partout,  n’oublions pas que la menace terroriste reste encore présente et que nous sommes toujours en plan Vigipirate renforcé, je pense aussi aux soldats de la Force Sentinelle qui, en appui des forces de sécurité intérieure, contribuent à notre sécurité sur notre sol chaque jour.

Oui, rendons hommage à nos soldats, à nos aviateurs, à nos marins qui, chaque jour, donnent le meilleur d’eux-mêmes.

Oui, rendons hommage à nos policiers et à nos gendarmes.

Saluons leur courage, leur dévouement, leur engagement sans faille.

En cet instant de recueillement, je souhaite les associer à notre respect et à notre reconnaissance.

Vive La Paix

Vive La République et Vive La France

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