La toute première femme qui reçut la Médaille Militaire fut Marie-Jeanne Rossini, cantinière du régiment des zouaves de la garde, décorée le 17 juin 1859.
Née Barbée, se marie le 20 avril 1854 avec Pierre Joseph Rossini, sergent du 2ème régiment de zouaves.
Elle sert comme cantinière au régiment et fait campagne en Afrique en 1854 et 1855.
Lorsque son mari est transféré au régiment des Zouaves de la Garde en mars 1855, elle le suit et devient cantinière de ce prestigieux régiment.


Elle se distingue à Magenta le 4 juin 1859 où, confronté à un ennemi supérieur en nombre, les grenadiers de la Garde doivent reculer après avoir pris la redoute du pont qui franchit le Naviglio Grande.
C’est alors que trois compagnies des Zouaves de la Garde, sous les ordres du commandant de Bellefonds, contre attaquent et repoussent les rangs ennemis.
Mais entrainés par leur ardeur, il se jettent au milieu des flots grossissants des Autrichiens, ils subissent alors de lourdes pertes et doivent reculer.
Dans la contre-attaque autrichienne, le commandant de Bellefonds est blessé à trois reprises.
C’est lors de cet assaut infructueux que la cantinière Rossini se distingue en prodiguant des soins aux blessés au plus fort de la mêlée, notamment « en allant sous le feu de l’ennemi donner les premiers soins au commandant de Bellefonds, blessé«
Si ce geste héroïque ne sauve pas la vie du commandant de Bellefonds qui décède de ses blessures le 8 juillet à l’hôpital de Novare, il est néanmoins remarqué par les autorités et Marie-Jeanne Rossini reçoit la médaille militaire, première femme à recevoir cette décoration mais aussi la médaille commémorative de la campagne d’Italie.

La seconde, à l’avoir obtenu le même jour, 17 juin 1859, fut la cantinière Madeleine Trimoreau, née Dagobert, du même régiment la reçoit des mains du maréchal de Mac Mahon.
De 1859 à 1871, douze femmes ont reçu cette distinction.

C’est le 22 janvier 1852, au Palais des Tuileries, que Louis Napoléon BONAPARTE, encore Président de la République, signe le décret de création de la « Médaille Militaire » destinée à récompenser les soldats de l’Armée de Terre et de la Marine.
Le décret du 29 février 1852, en fixe les caractéristiques essentielles avec notamment, sur le revers, la devise « Valeur et Discipline » ainsi que le ruban de couleurs jaune et vert.
Le 22 mars 1852, face au Carrousel du Louvre, a lieu la première cérémonie de remise de Médailles Militaires.
Le prince Président, arborant lui-même la décoration qui ornera bientôt la poitrine de 47 braves, dont la toute première, au sergent Jean-François Forgues, fantassin du 72 ème de ligne, et s’adresse, en ces termes, aux 6000 hommes figés au garde à vous :

« Soldats, combien de fois ai-je regretté de voir des soldats et des sous-officiers rentrer dans leurs foyers sans récompense, quoique, par la durée de leurs services, par des blessures, par des actions dignes d’éloges, ils eussent mérité un témoignage de satisfaction de la patrie ! C’est pour le leur accorder que j’ai institué cette médaille. Elle assurera 100 francs de rente viagère. C’est peu, certainement, mais ce qui est beaucoup, c’est le ruban que vous porterez sur la poitrine et qui dira à vos camarades, à vos familles, à vos concitoyens que celui qui la porte est un brave… »
Le 10 mai suivant, une seconde cérémonie de grande ampleur rassemble 80.000 hommes et 100 bouches à feu sur le Champ de Mars ; 1705 soldats et sous-officiers seront mis à l’honneur et décorés de la Médaille Militaire.

Marie-Jeanne ROSSINI meurt le 12 mai1884.
Sources : Divers documents et internet.
Serge Clay
Commentaires récents