René Sentenac Mort au Champ d’Honneur
René Sentenac, né le 11 septembre 1930 à Toulouse, s’engage dans les parachutistes coloniaux en 1948 ou très rapidement il opte pour l’Indochine où il s’illustre avec le 3e bataillon colonial de commandos parachutistes.
Puis au 6ème bataillon (6e BPC), du Commandant Marcel Bigeard, pendant la Bataille de Dien Bien Phu.
Il est promu sergent.
Il est fait prisonnier le 7 mai 1954 par les forces de l’Armée Populaire Vietnamienne (APV), après la chute du camp retranché.
Il réussit à s’évader le 11 mai 1954 en compagnie de trois autres sous-officiers de la même unité,
En chemin, ils rencontrent deux appelés de Dien Bien Phu qui n’étaient pas paras, quelques jours plus tard ceux-ci décident de rester dans un village Thaï et le groupe se sépare.
Ils parcourent 200 km en brousse avant de retrouver, le 24 mai, d’autres évadés, des parachutistes du 35e RALP qui ont été recueillis par les Méos.
Le 12 juin 1954 à deux jours de marche, avec l’aide d’autochtones, ils atteignent très affaiblis et amaigris un avant-poste du GCMA près du village de Te-King.
Le 2 juillet, un hélicoptère Sikorsky vient les récupérer et les évacue sur Luang-Prabang. Ils sont ensuite transportés quelques jours plus tard par Dakota pour Hanoï puis Ils sont finalement rapatriés en France.
Quelques photos du camp ↓↓ retranché de Dien Bien Phu et la route des ↓↓ prisonniers :
Après quelques mois de repos, c’est en Algérie que René Sentenac est affecté dans les rangs du 3e Régiment de parachutistes coloniaux (3e RPC), toujours sous le commandement de Bigeard, devenu colonel.
Au mois d’octobre 1957, des goumiers désertent après avoir massacré leurs cadres européens. Les déserteurs rejoignent une unité de l’ALN.
Le 8 novembre 1957, un convoi et son escorte de légionnaires sont attaqués par les rebelles, localisés et encerclés le 21 dans le désert du Tademaït par le 3ème RPC.
Le sergent-chef René Sentenac est blessé à mort au cours de cette opération lors du premier accrochage. Près de lui, le lieutenant Pierre Roher commandant la section appelle les secours. Le lieutenant est tué à son tour peu après ainsi que l’infirmier Roland Fialon par un sniper ennemi embusqué à 400 mètres au nord de leur position.
À sa mort, il était :
Chevalier de la légion d’honneur
Médaille militaire.
Croix de guerre des TOE = 13 citations-6 blessures-
Croix de la valeur militaire
Médaille des évadés.
Le général Bigeard emportait partout où il était muté une photo de René Sentenac, mourant, la tête reposant sur un sac, les yeux clos.
Bigeard→ rapporte les derniers instants de René Sentenac :
« Il dut encore fournir un dernier effort pour mourir. Il savait bien qu’il avait gagné, et c’est pour cela que son visage apaisé nous parut si beau. Ce qu’il cherchait de l’autre côté de la crête, ce n’était pas une poignée de Bédouins et leurs fusils, mais cette chose impossible qui le hantait depuis si longtemps, et qui ne se trouve que dans le sacrifice et la mort. Seule elle permet de se confondre avec ce qu’il y a de plus grand, de plus inaccessible. C’était sa manière, à lui Sentenac, de comprendre Dieu »
Bigeard lui dédiera son livre « Aucune bête au monde »
« Mais Sentenac cherchait autre chose et je sais qu’il l’a trouvé. De nous tous il fut celui qui eut le plus de chance, car il a réussi sa mort après avoir mené la vie tourmentée qu’il avait choisie »
Dédicace du général Cann au Sch Sentenac (livre d’or de la salle d’honneur du »3èmeRPC ») :
Le sergent-chef Sentenac, tombé à nos côtés le 21 novembre 1957 dans l’Erg occidental, non loin de Timimoun, restera pour toujours, dans nos mémoires et dans nos cœurs, l’alter égo du colonel Bigeard, notre vénéré chef de corps. Lorsque ce héros hors norme, treize fois cité et six fois blessé, tomba « sur la piste », le régiment fut frappé de stupeur et notre colonel, fait rare, un genou à terre.
Nous eûmes alors du mal à chanter « Si tu crois en ton destin », tellement ce destin nous paraissait injuste d’avoir frappé celui des nôtres qui nous semblait le plus invulnérable. Que le « 3 » et en particulier les sous-officiers du 3, charpente du régiment, portent haut et clair le souvenir de René Sentenac.
Sa fiche signalétique ↓↓ (Mémoire des hommes)
Mort pour la France le 22-11-1957 (Timimoun Algérie)
Né le/en 11-09-1930 à Toulouse (31 – Haute-Garonne, France)
27 ans, 2 mois et 11 jours
Statut militaire – Terre – Grade sergent
Unité3e régiment de parachutistes coloniaux (3e RPC)
Bureau de recrutement Toulouse (31) – Matricule au recrutement50-311-2882
Mention Mort pour la France
Sources Service historique de la Défense, Caen
Géographie historique Saint-Martin-du-Touch et Lalande sont des anciens villages autonomes devenus des quartiers de Toulouse.
René Sentenac est inhumé au cimetière de Saint-Martin-du-Touch à Toulouse.
Une rue à Toulouse porte son nom.
Source : mes documents et internet.
—↑↑ « il a été victime de l’indifférence et de l’injustice » – comme nous pupille-orphelin –
Serge Clay
Il avait des raisons de se battre et de mourir étrangères aux beaux esprits