Mardi 18 juin 2024, 10h00, Stèle De Gaulle, Place Gambetta à Caen

 Discours de M. Franck LECONTE,

Président du comité Fidélité Gaulliste de Normandie

« En ce 18 juin 2024, partout dans notre pays, en métropole comme dans les Outre-Mer, de nombreux Français, de toutes générations, de tous horizons, se rassemblent autour de nos monuments aux Morts ou lieux de mémoire gaulliens comme ici à Caen pour célébrer le 84e anniversaire de l’Appel lancé à la radio de Londres par un général de brigade à titre temporaire, alors seul et quasi inconnu, secondé par son seul officier d’ordonnance, le Lieutenant Geoffroy de COURCEL et sa secrétaire fraîchement recrutée, Elisabeth de MIRIBEL.

Dans les maigres bagages du Général de Gaulle, les reliquats d’une République aux abois, abandonnée par ceux, trop nombreux, dont c’était pourtant le devoir de la servir et de la défendre.

Une République pourtant que le Général n’aura de cesse de porter sur ses épaules, d’en sauvegarder les principes et les valeurs et de représenter tout le temps et partout, dans ses actes, écrits et discours, et ce durant 4 longues et éprouvantes années de guerre, de tumultes, de fureurs.

C’est ainsi que le 18 juin 1940 est devenu l’étoile polaire pour celles et ceux, de plus en plus nombreux, qui ne se résignaient pas à la défaite, à l’abandon et voulaient toujours croire à la France éternelle.

4 ans plus tard, le 18 juin 1944, le Général de Gaulle arrivé à Alger, prend la parole comme il a désormais pris l’habitude de le faire chaque 18 juin depuis 1940.

En ce 4e anniversaire de l’Appel, les mots prononcés devant l’Assemblée Consultative ne sont désormais plus ceux d’un homme seul et démuni mais bien ceux d’un chef reconnu, dont les combats pour la libération de son territoire ont enfin débuté le 6 juin 1944 et qui vient tout juste d’être adoubé en Normandie 4 jours plus tôt :

« Je ne me permettrai pas d’évoquer dans cette grande séance, quoi que ce soit de personnel. Si l’Appel du 18 juin 1940 a revêtu sa signification, c’est simplement parce que la Nation française a jugé bon de l’écouter et d’y répondre, c’est parce que, malgré ses malheurs, l’Honneur, la Volonté, la Liberté, demeuraient au fond de son instinctive volonté. Tant il est vrai que rien ne vaut, excepté de lui obéir.

 C’est qu’en effet, voici que la France voit paraître avec l’aube d’une victoire dont elle ne douta jamais, le Renouveau qui lui permettra d’ajouter quelque chose encore à tout ce qu’elle fit pour le monde ».

Ce Renouveau pour la France, il vient d’être annoncé en pleine Bataille de Normandie qui n’en est alors qu’à ses débuts. Le 14 juin 1944, le débarquement du Général sur les sables de Graye/Courseulles puis sa visite à Bayeux, Isigny et Grandcamp, effectuée au nez et à la barbe des chefs alliés, constitue un véritable coup politique. Encore une fois, l’audace alliée au génie du Général de Gaulle, sauveront le pays d’un mauvais pas et mettront un terme aux velléités du Président américain Roosevelt visant à dénier à De Gaulle et à ses représentants issus de la Résistance, tout rôle dans la conduite des affaires des territoires libérés.

A cet égard, les dates du 18 juin 1940 et du 14 juin 1944 apparaissent bien l’une et l’autre comme étant deux marqueurs indissociables et fondamentaux de la geste gaullienne, caractérisée par une volonté, un courage et un esprit visionnaire qui ont fait basculer le cours de l’Histoire.

Par deux fois, à Londres le 18 juin 1940 et à Bayeux le 14 juin 1944, le Général de Gaulle sauve l’honneur de la France et restitue à son Peuple sa fierté nationale.

Grâce à la presse internationale dont les reporters sont présents sur la tête de pont du Débarquement et qui a relayé l’onction populaire reçue le 14 juin 1944, il parait clair que les Normands reconnaissent Charles de Gaulle comme étant leur seul chef.

En paraphrasant un illustre normand d’adoption et gaulliste de la première heure, Maurice Schumann, il est patent que ce sont les Normands, par l’accueil extraordinaire qu’ils ont réservé au Général de Gaulle le 14 juin 1944, qui ont rendu la France au Général. A Londres, à Moscou, à Washington, l’on sait que c’est à Bayeux que ce dernier est consacré par le Peuple, chef du Gouvernement provisoire de la République française et que c’est de Bayeux que l’on gouvernera la partie du territoire libéré. C’est de Bayeux que des Français Libres, nommés par le Général de Gaulle, s’occuperont du sort des populations civiles et des questions qui relèvent des seules prérogatives de l’Etat souverain. Jusqu’au 25 août 1944, date de la prise de Paris, Bayeux sera ainsi la capitale symbolique de la France libérée.

Aujourd’hui, ces 84e anniversaire de l’Appel du 18 juin 1940 et 80e anniversaire du retour du Général de Gaulle sur le sol métropolitain nous permettent de nous tourner vers cette histoire singulière, où se mélangent des drames absolus et des moments sublimes et où la seule volonté et le courage d’un homme, relayés par les inspirations profondes de tout un peuple, ont fait basculer le destin national.

Cet homme, ce fut De Gaulle, un amoureux intransigeant de la France, un chef charismatique, un souverain républicain qui avait prise sur les événements les plus marquants du siècle passé, parce qu’il en avait l’ardente volonté.

Herodote, le père de l’Histoire, disait que « ce sont les événements qui commandent aux hommes et non les hommes aux événements ». Et bien, par deux fois durant la Seconde Guerre mondiale, le 18 juin 1940 et le 14 juin 1944, le Général de Gaulle a fait mentir Herodote.

Gardons-toujours présent à l’esprit cette leçon de volonté, de courage et de sens du devoir.

Dans les moments de doute, de désespoir, d’angoisse, plaçons-nous sous le signe immortel de notre croix de Lorraine et sachons revenir à l’essentiel, c’est-à-dire à la France, c’est à dire à la dignité de l’Homme.

Pensons à De Gaulle, à Koenig, à Joséphine Baker dont la mairie de Caen nous propose d’ailleurs une formidable exposition qui sera inaugurée ce soir ; pensons à Léon Gautier, à Michel Cherrier, à Bernard Duval et à tant d’autres, Français Libres, Résistants et patriotes et formons le vœu que leur gloire soit, pour jamais, la compagne de notre espérance ! »

La FNAPOG était représentée par Henri Paturel

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