Madame RAMOS Stéphanie Saint-Estève, le 19 Février 2022
29 Rue du Roussillon
Lotissement Air et Soleil
66240 SAINT-ESTEVE
Madame Brigitte MACRON
Madame la Présidente
Palais de l’Elysée
55 Rue du Faubourg Saint-Honoré
75 008 PARIS
LETTRE SUIVIE : 3 Y 003 257 1458 3
Madame,
J’ai l’honneur de recourir à vous au sujet des faits suivants:
En qualité de petite-fille et de professeur de Français, je me bats afin que mon grand-père paternel soit reconnu « Mort pour la France ».
C’est avec une extrême sensibilité qu’en qualité de professeur de Lettres, vous comprendrez les liens qui unissent la France et son Histoire et que vous partagerez l’intime confiance que je vous porte, en oeuvrant pour le bonheur commun d’une famille française et celui des générations futures qui ne doivent pas oublier mais bien se souvenir. A travers la figure vaillante dont la mission était la protection de mon grand-père, ses petits-enfants souhaitent une éternité bienheureuse pour la simple reconnaissance de son mérite.
Et croyez bien en notre généreux désintéressement puisque mon combat est uniquement à titre de devoir de mémoire.
Loin de la mythologie des héros, j’opposerai la grandeur d’une homme simple, père de quatre enfants.
Il me semble, que légitimement, Madame, nous lui devons la tombe, le monument, le drapeau et l’uniforme et , même si l’on ne compense pas la souffrance et la mort par une médaille.
Je demande simplement que soit rendu hommage à ceux qui ont permis à la France de mieux vivre.
C’est donc avec une confiance profonde que je me fie à vous.
Mon grand-père a participé aux opérations militaires de l’unité combattante de Monte Cassino et, de nationalité Française, il a offert sa jeunesse pour que perdure un esprit de courage et de liberté.
Il a en homme vigoureux, consacré sa jeunesse à sa patrie.
Je vous joins l’historique de ses états de service et de son dévouement qui sont attestés officiellement.
C’est lui accorder estime et juste reconnaissance que de lire ma lettre.
Bien sûr, en dépit de nombreux courriers auprès des décisionnaires, je n’ai pu, à ce jour, obtenir satisfaction. Je le déplore sincèrement. Au nom de mon père et du mien, qu’il me soit permis de vous exprimer notre esprit chagrin ainsi que notre déception peinée.
Vous serez en effet sensible, dans mon argumentation, aux incohérences qui légitiment le bien-fondé et pertinence de ma requête. Et votre intervention saura aplanir retards et indifférences.
Comment, en effet, accepter un refus de la mention « Mort pour la France » quand on prétend écrire la guerre dans sa vérité?
Comment faire entendre dans une France qui est partout hérissée de monuments aux morts et qui ne cesse d’exhorter ses jeunes générations à se montrer à la hauteur des sacrifices de leurs aînés , la voix discordante d’une telle réponse?
Je prends la plume pour témoigner de souvenir -relaté par ma grand-mère- du départ à la guerre d’un homme valide, en bonne santé et de son retour en 1945 avec une silhouette sans consistance.
Comment accepter un éventuel refus quand dans les discours officiels, on trouve les mots étendards auxquels se rallient les foules d’entre-deux guerres pour communier avec la même ferveur patriotique?
Faut-il attendre l’angoisse de la balle et de l’obus?
Comment les conclusions peuvent-elles être si différentes de leurs illustres modèles?
Mon grand-père est mort étouffé, dans un service de pneumologie des suites de guerre. N’est-ce pas là une preuve suffisante d’un héroïsme authentique?
N’est-ce pas là une vérité suffisante de l’humaine condition?
Ne mérite-t-on pas d’élever l’obscurité d’une mort à la lumière d’une modeste reconnaissance , symbole du dense, poignant et intime combat d’une cicatrice qui unit l’homme et la France par l’amour des siens.
Reconnaissez, Madame, à ma démarche, une pudeur patriotique et filiale.
Je tiens à remercier par la même occasion, la directrice de l’ONAC des Pyrenées- Orientales qui a su prendre des dispositions de la manière la plus satisfaisante, une collaboratrice estimée par ses pairs et dont je ne peux que louer la qualité d’écoute et diligence ainsi que son efficacité dans ses services:
Un élément nouveau est survenu ce 6 Janvier 2022, lors de la journée officielle des orphelins de guerre puisque mon père a été reconnu par le tribunal judiciaire de PERPIGNAN ( jugement rendu le 3 Janvier) , Tribunal statuant et qui a prononcé à titre moral son adoption par la nation, attribution qui nous a rempli de joie.
Je serais heureuse d’une réponse de votre part car l’attente et le refus sont toujours sources de grand désarroi. Et même si la route est longue et semée d’embûches , je vous attends, Madame, avec enthousiasme, confiance, et vivacité comme un poids que l’on ôte au coeur.
Je sais que je vais trouver auprès de vous de la sollicitude et j’espère une issue heureuse pleine de respectueuse gratitude.
Ma lettre mérite d’être étudiée par vos conseillers, car la mention « Mort pour la France » que je sollicite pour mon grand-père ne viendrait que récompenser ses services rendus à la France, couronnant les termes d’un combat.
Un NON à la mention précitée serait un consternant échec des forces de vie à celui qui a conduit jusqu’à ses dernières forces une résistance .
L’uniforme aurait-il perdu à ce point de ses charmes ?
Ne dépourvons pas, par la négative, les hommes de bonne volonté de leur viril sacrifice envers une Nation.
Je vous prie d’agréer, Madame, l’hommage de mes sentiments les plus respectueux.
Stéphanie RAMOS
Bravo Madame pour l’ensemble de votre lettre très prenante, aux termes pesés et précis.J’espére de tout cœur que vous obteniez une réponse.
Quant à moi, à l’origine de la rédaction d’un livre « si mon père et ma mère avaient été là » de 2010 j’avais envoyé un exemplaire à Mr Macron et un à Mme Macron…sans réponse, j’ai adressé plusieurs courriers à chacun… mais toujours sans réponse. Courrier argumenté par mes origines Amiénoises, oncle collègue de travail du grand père de Mr, père major de promo à l’école normale d’instituteurs d’Amiens.
Il y a un énorme filtre à l’Élysée..
Chaque semaine je rédige un article sur nos sites…..le dernier « l’institutrice des enfants d’Izieu ». Pour clore l’histoire mon épouse était institutrice et moi prof de génie électrique.
Pardonnez ce long message et je souhaite que vous obteniez satisfaction pour la reconnaissance demandée et méritée.
Très cordialement