Le massacre d’ASCQ des 1er et 2 avril 1944…..oublié ?

 

Oui, on pourrait le penser mais celui d’Oradour sur Glane (10 juin 1944) tellement horrible qu’il sera d’actualité quasi-permanente, mettant ainsi en veilleuse celui d’ASCQ, 3500 âmes.

Le 1er avril (ce n’est pas un poisson) le train allemand n° 649355 (9872 F pour les Français) composé de la 12 ème Panzerdivision SS Hitlerjugend : 400 hommes, 60 chars et auto-mitrailleuses, entre au ralenti en gare d’ASCQ. Il est 22 h 44, le calme règne les autorités allemandes sont rassurées.

Car deux jours avant une poignée de résistants du village, en liaison avec le BCRA de Londres du Colonel Passy, avait saboté la voie ferrée.

22 h 45…forte explosion : la locomotive endommagée s’arrête, 3 wagons déraillent. Peu de dégâts, une satisfaction tout de même, pour les auteurs de l’attentat : le convoi est retardé.

Panique chez l’ennemi : l’Obersturmfűhrer SS Hauck, un des commandants de ce convoi, ordonne à ses soldats de rassembler tous les hommes de 17 à 50 ans. Quelques femmes seront aussi arrêtées. Toutes les habitations seront fouillées de gré ou de force. L’ensemble des otages sera divisé en 4 groupes.

Par chance ou précipitation, on ne sait pas, Arthur Rigaut et Albert Thellier, habitant les premières maisons sont épargnés.

Les otages sont emmenés sans ménagement, battus, fouettés. Mr Lautem le garde barrière est même abattu sans raison.

On se dirige vers un champ à 50 mètres à l’arrière du train, mais en passant devant la maison de Marcel Roseau les SS fouillent sa maison suspectée d’abriter des fuyards. Certains seront pris d’autres abattus en voulant s’échapper, là aussi « chance », « miracle », Marcel Roseau sera épargné.

Dans ce champ l’exécution commence : ils sont fusillés par petits groupes, quand soudain bruits de voiture, coups de sifflets stridents.

 Qu’est-ce donc ? Tout simplement, ce qui va vous paraitre étrange, la Feldgendarmerie qui arrive et met fin au massacre, le maire Mr Delebart en bénéficiera. Pourquoi cette initiative ? Parce que l’Oberleutnant Fricke (riche idée qu’il a eue) est en désaccord avec les SS d’autant que c’est lui qui a la responsabilité des lieux, avec le bataillon 908, et n’admet pas que l’on bafoue ses prérogatives.

En marge de cet épisode, des violences vont être commises, des pillages aussi, jusqu’à détrousser les cadavres.

Des résistants d’Ascq seront arrêtés quelques semaines plus tard, jugés par un tribunal allemand et exécutés le 7 juin 1944 au fort de Seclin.

Grâce à son initiative interdisant aux SS, leur triste besogne, seulement 86 civils ont été exécutés, le plus jeune René Trackoen 15 ans, le plus âgé Pierre Briet 74 ans. Mais fort heureusement 45 hommes et femmes en réchapperont.

Le 3 avril la population réagit, 60 000 grévistes manifestent. Et 20 000 personnes assisteront par la suite aux funérailles de ceux qui ont croisés leurs assassins.

      le mémorial du massacre d’ASCQ  (photo : Jiel Beaumadier) 

En 1949 procès de 9 bourreaux SS, 8 condamnés à mort mais graciés quelques années après. Karl Műnter poursuites contre lui abandonnées, mais toujours la fibre nazie, décèdera en septembre 2019.

Quelques familles des victimes ont quelque peu tenu rigueur aux auteurs du sabotages, d’où le monument des fusillés à l’extérieur du cimetière d’ASCQ.

Une cérémonie a lieu tous les 5 ans pour raviver les mémoires, pour cette année ce fut le 80 ème anniversaire.

Un film a été projeté le 27 mars dernier : ASCQ 44 « les martyrs du Nord »

Un livre :disponible à la FNAC

 

Source : internet.

 

 

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