Gerhard KRATZAT héros allemand peu connu, mais ….
reconnu «Mort pour la France »
L’ONAC a déclaré le 27 mars dernier que ce personnage méritait cette reconnaissance.
C’est aussi ce qu’attendaient les habitants de PECHBONNIEU commune de Haute-Garonne (20 km au N) où il a vécu quelques années.
Gerhard est né en 1909 à BURG en Allemagne. Il est antifasciste et communiste. Il organise la grève des dockers des ports de la Baltique mais est arrêté en mars 1933. Transféré au camp de concentration, ou bagne, de Sonnenburg (en Pologne, Slonsk aujourd’hui) où il est questionné et torturé. Libéré en juillet de la même année.
Repéré ensuite par la gestapo en 1937 sous le pseudo «Jan». Il militera en France à partir de cette date.
Réfugié dans notre région occitane, il est accueilli en 1942 chez les « ROBÈNE » Blanche et Lucien, une famille de Pechbonnieu. La maitresse de maison est Blanche qui héberge enfants juifs, réfractaires STO, des résistants, des aviateurs alliés et même des déserteurs allemands opposés à leur dictateur. Il sera « Pierre » pour les habitants du village, qui étaient dans la confidence mais qui ne dévoilèrent aucune information. Un seul voulu le faire mais il fut vite remis « au pas ».
Toutes ces personnes, venant d’horizons différents, se conformaient à ses directives malgré la barrière de la langue, les gestes permettant la communication, cela pour des raisons de sécurité.
Intégré dans ce « patchwork », il va entrer dans le réseau de résistance toulousain « MRPGD1 » en 1943 et sera l’adjoint d’Egdar MORIN responsable de l’organisation dans le Sud-Ouest. Il agira au sein du réseau « Charette » et quittera parfois la maison « Robène » pour accomplir ses missions. Il sera rejoint par Claire MALRAUX2 dans son combat.
Dans la maison Robène seront aussi accueillis de façon permanente ou passagère les FFI, Combat (Armée Secrète) et MOI (Main d’Oeuvre Immigrée).
Le 10 mars 1944 il est arrêté à Paris par la milice qui le remet à la gestapo. Interrogé par un tribunal militaire allemand il est ensuite condamné à mort le 30 juin 1944 par la cour martiale de Vichy. Et sera exécuté le 12 juillet 1944 à Lyon.
Ces faits seront révélés par Laurent ROBÈNE, le petit-fils de Blanche et Lucien, et Marguerite sa mère qui font vivre ce devoir de mémoire, par la parution d’un ouvrage.
C’est ce même Laurent qui avait formulé cette demande en 2022.
Le 30 juillet 2009 un « stolpersteine » (pavé) sera apposé par Gunter DEMNIG, son créateur en 1990.
Les « ROBÈNE » furent reconnus « Justes parmi les Nations » en 2017.
Notes :
1°) MRPGD : Mouvement de Résistance des Prisonniers de Guerre et Déportés.
2°) Clara MALRAUX, allemande née Goldschmidt le 22 octobre 1897 à Paris (Véme) passe son enfance à Auteuil. Épouse André MALRAUX le 21 octobre 1921 Une fille Florence (28/03/1933). Divorce en 1947. Rencontre Gerhard, son nouvel amour et s’engage dans la résistance avec lui.
Sources : divers sites internet. La Dépêche du Midi. Le livre de Laurent ROBÉNE : « La chambre se derrière », août 2019.
Cette reconnaissance consacre l’engagement de ce héros et nous nous en réjouissons pour la Famille, louons leur implication dans le devoir de mémoire.
C’est aussi l’occasion pour nous de rappeler que nous revendiquons cette reconnaissance pour les combattants décédés des suites de maladies contractées durant les conflits d’Indochine et d’Algérie.
Au bénéfice de la présomption de maladie et non des suites de maladie ainsi que les certificats médicaux sont libellés, nous essuyons refus sur refus.
Je pense à tous ces pupilles et orphelins de guerre adoptés par la Nation, mais à qui cette mention est refusée pour leur pères, malgré de multiples démarches au sommet de l’Etat!
Je pense particulièrement à Léon Aubry et à José Ramos Antonio.
L’exemple de Gerhart Kratzat nous redonne confiance!
Merci