| Principale source: La France mutilée, avril-mai 1922. |
La qualitĂ© de pupille de la Nation a Ă©tĂ© instaurĂ©e le 27 juillet 1917 pour les enfants victimes de guerres. La Première Guerre mondiale ayant laissĂ© de nombreux enfants sans soutien de famille, cette qualitĂ© offrait aux enfants et jeunes gens qui la recevaient une protection supplĂ©mentaire et particulière, en complĂ©ment de celle exercĂ©e par leurs proches. Elle ne les plaçait nullement sous la responsabilitĂ© exclusive de l’État. Les familles et les tuteurs conservaient le plein exercice de leurs droits et notamment, le libre choix des moyens d’Ă©ducation. La mise en Ĺ“uvre du statut de pupille de la Nation faisait suite Ă l’action de l’ONAC (Office national des anciens combattants) et plus particulièrement de ses services dĂ©partementaux. A titre d’exemple, la Seine-et-Oise avait alors la charge de 13 000 pupilles environ.

Dès que sa propriĂ©tĂ© du VĂ©sinet fut libĂ©rĂ©e de sa rĂ©quisition militaire, la Caisse des Ă©coles du XVIe arrondissement la loua au DĂ©partement de la Seine. L‘Office dĂ©partemental des Pupilles de la nation du dĂ©partement de la Seine et de la Ville de Paris en fit aussitĂ´t (1921) une Maison d’Education des Pupilles de la Nation pour y placer les enfants dont il avait la charge, principalement des fils de soldats morts au champ d’honneur.
L’Etablissement accueillait environ 150 pensionnaires. Il comptait aussi un personnel nombreux: un directeur administratif, un surveillant gĂ©nĂ©ral, quatre surveillants, trois hommes de peine, quinze femmes de services, un directeur pĂ©dagogique, trois instituteurs et une institutrice. [1]
 Le Scandale de l’Orphelinat du VĂ©sinet
Dans les premiers jours d’avril 1922, la presse parisienne se fit l’Ă©cho de rumeurs concernant cet Ă©tablissement: « La prĂ©fecture de la Seine Ă©tait avisĂ©e, depuis quelques jours, notamment par MM. Missoffe et Robaglia, conseillers municipaux, au nom des associations d’anciens combattants, que l’asile national du VĂ©sinet (sic), oĂą l’on Ă©levait, sous le rĂ©gime de l’internat primaire, cent cinquante et un pupilles de la nation, Ă©tait le théâtre de faits d’une inconstestable gravitĂ©. Les enfants y Ă©taient insuffisamment nourris, privĂ©s de toute espèce d’hygiène, Ă peine garantis du froid par des vĂŞtements en loques, et victimes de brutalitĂ©s rĂ©voltantes ». [2]
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Les vĂŞtements de ces enfants Ă©taient, parait-il dĂ©chirĂ©s et sales. Leurs chaussures Ă©taient dans un Ă©tat lamentable. Sans lacets, dĂ©chirĂ©es, les semelles trouĂ©es elles prenaient l’eau de toutes parts. Le gros grain des culottes, trop long, mettait en sang les mollets de ces enfants. BlessĂ©s par leurs bottines, deux enfants auraient eu des abcès au pied. De plus ils avaient froid, manquaient de linge et l’on nous disait mĂŞme qu’ils avaient Ă©tĂ© brutalisĂ©s Ă plusieurs reprises. On nous donnait des prĂ©cisions singulièrement troublantes sur le pauvre menu de leurs repas. Ils avaient Ă dĂ®ner fort souvent des saucisses immangeables et un peu de purĂ©e. On leur faisait manger, avant que de leur donner du pain frais, les croĂ»tes de la veille, ramassĂ©es sur les tables tout aussi bien que sous les bancs. A midi un plat de lĂ©gumes, et dessert quand on n’en prive pas ces pauvres enfants pour des pĂ©riodes qui vont jusqu’Ă six mois. Le soir, pour le dĂ®ner une soupe poireaux et pommes de terre avec beaucoup d’eau, un plat de lĂ©gumes et un dessert. Enfin, l’on reprochait Ă un jeune surveillant, M. Moreau, bachelier prĂ©parant sa licence de droit, de brutaliser les enfants confiĂ©s Ă sa garde, de les gifler, de les mettre au piquet pendant des heures, voire de leur administrer des fessĂ©es publiques. M. Moreau aurait mĂŞme, brisĂ© une canne sur la tĂŞte d’un Ă©lève. [3] |
Ces faits avaient Ă©tĂ© signalĂ©s dès le 11 mars Ă l’administration prĂ©fectorale par des voisins indignĂ©s. Une enquĂŞte administrative fut ordonnĂ©e, et M. Martzloff, directeur des services administratifs de l’enseignement Ă la prĂ©fecture de la Seine, vint inopinĂ©ment, le 18 mars, au VĂ©sinet. Il constata « dans quel Ă©tat dĂ©plorable Ă©tait l’orphelinat, sa saletĂ©, la mauvaise nourriture que l’on servait aux pupilles avec une avare parcimonie, les brutalitĂ©s que tous se plaignent d’avoir subies ». Il recueillit, entre autres, les plaintes d’un pupille de 12 ans ½, Gaston Guilleux, corrigĂ© Ă coups de canne sur la tĂŞte par un surveillant nommĂ© Moreau. « Presque tous se plaignent d’ĂŞtre battus, maltraitĂ©s et que la nourriture prĂ©vue par l’administration ne leur soit pas entièrement distribuĂ©e ». Les collègues de Moreau reconnaissaient que celui-ci se montrait d’une sĂ©vĂ©ritĂ© excessive vis-Ă -vis des enfants confiĂ©s sa garde. Il aurait ainsi infligĂ© « une odieuse punition deux heures de piquet en chemise, la nuit au pied de son lit » Ă un « malheureux bambin » provocant une grave broncho-pneumonie. [4]
M. Martzloff pensait sans doute qu’une rĂ©primande sĂ©vère au directeur de l’orphelinat, M. Martinet, ancien chef du matĂ©riel au Ministère de l’IntĂ©rieur, serait suffisante. L’administration, peu dĂ©sireuse qu’un scandale Ă©clatât, ne tenait pas Ă Ă©bruiter l’affaire. Cependant, M. Martinet, croyant l’orage bien passĂ©, reprit tranquillement ses mauvaises pratiques. Par malheur pour lui, M. Martzloff revint Ă l’improviste, le 20 avril au VĂ©sinet et, constatant que les mĂŞmes fautes Ă©taient commises et les mĂŞmes sĂ©vices encore exercĂ©s, « entra dans une violente colère » et rĂ©digea un rapport implacable. Toutefois, la PrĂ©fecture de la Seine crut devoir publier un communiquĂ© adoucissant la version primitive, affirmant que « la nourriture Ă©tait bonne », ce que contestaient tant les enfants que les tĂ©moignages de plusieurs voisins.
Les faits incriminĂ©s Ă©taient aussi parvenus Ă la connaissance de deux conseillers municipaux de Paris, MM. BarthĂ©lĂ©my Robaglia et Michel Missoffe. Les deux Ă©lus de la capitale portèrent immĂ©diatement, chacun de son cĂ´tĂ©, les faits qu’on leur avait signalĂ©s Ă la connaissance de M. Autrand, prĂ©fet de la Seine. Le PrĂ©fet leur rĂ©pondit en mentionnant les visites effectuĂ©es Ă l’asile par M. Martzloff et en ajoutant qu’Ă la suite de ces visites une enquĂŞte avait Ă©tĂ© confiĂ©e au service du contrĂ´le de la PrĂ©fecture. C’est Ă ce moment que la presse s’empara de l’affaire.
Les organes des anciens combattants (la France mutilĂ©e, le Journal des MutilĂ©s et rĂ©formĂ©s, la Voix du Combattant, …) furent les plus rĂ©solus Ă exiger que « pour le bon renom du pays, cette enquĂŞte aboutisse rapidement » et que, si nĂ©cessaire, « des sanctions impitoyables soient prises ». On ajoutait que « Les enfants des hĂ©ros morts ont aussi des droits sur nous » . On s’Ă©tonnait aussi de « trouver un surveillant qui ne soit pas un mutilĂ© ou tout au moins un ancien combattant. Est-ce que par hasard les Ă©tablissements hospitaliers auraient Ă©tĂ© oubliĂ©s dans la liste des emplois rĂ©servĂ©s ? »
Les journalistes affluèrent au VĂ©sinet. M. Saulnier « le sympathique maire du VĂ©sinet », pressĂ© de questions, ne put leur fournir aucun dĂ©tail supplĂ©mentaire, l’Orphelinat n’Ă©tant pas placĂ© sous son autoritĂ©. « M. Saulnier n’a connu les faits que par l’intermĂ©diaire de la PrĂ©fecture de la Seine. Sa responsabilitĂ© est donc complètement dĂ©gagĂ©e ». Il en Ă©tait de mĂŞme pour M. Bertrand, « le commissaire de police, qui n’a Ă©tĂ© chargĂ© d’aucune enquĂŞte Ă ce sujet ». Tous deux cependant, adresseront un courrier Ă la PrĂ©fecture de Seine-et-Oise pour tĂ©moigner de leur intĂ©rĂŞt pour l’affaire.
Tous les journalistes ne sont cependant pas traités de la même manière. Le reporter du Figaro peut visiter les locaux sous la conduite de M. Martinet et interroger le surveillant Moreau :
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Les dortoirs, peints en blanc, ont deux rangĂ©es de petits lits en fer. Le tout a l’air très propre. Comme c’est dimanche, on nous montre les costumes « de tous les jours  » des pupilles. Il arrive qu’ils soient dĂ©chirĂ©s mais ils sont gĂ©nĂ©ralement en bon Ă©tat. Les chaussures, de grosses bottines ferrĂ©es, qui ont l’air assez neuves et sont bien entretenues. La cuisine est vaste et bien aĂ©rĂ©e. On nous offre de goĂ»ter Ă la soupe, mais ce n’est guère l’heure… Des pommes bonne-femme comme dessert. Tout cela semble très bien. |

A l’Orphelinat, une consigne sĂ©vère interdit l’entrĂ©e aux journalistes indiscrets.
Les bambins sont soigneusement tenus loin des grilles par lesquelles ils pourraient communiquer avec les personnes de l’extĂ©rieur.
Un des surveillants, M. Desmet tente de se donner la mort en s’ouvrant les veines des deux poignets [5]. Oscar Desmet, faisant office de surveillant principal n’Ă©tait pas incriminĂ© mais doutait d’avoir fait « tout son devoir ». Un mĂ©decin, aussitĂ´t accouru, le tira d’affaire. « Il semble que l’acte du surveillant ait Ă©tĂ© dĂ©terminĂ© par la faiblesse de son caractère. Il avait Ă©tĂ© profondĂ©ment marquĂ© par de longs mois de captivité ». Toutefois, l’enquĂŞte rĂ©vĂ©la « de graves dĂ©saccords et une mĂ©sentente singulière entre les surveillants de l’orphelinat du VĂ©sinet ».
« Nous avons pu constater que ces gamins de 18 ans, qui jouent le rĂ´le dĂ©licat de surveillant, n’Ă©taient pas du tout Ă leur place. Il leur faut faire, avant, un apprentissage de la famille […] Nous avons l’impression très forte qu’un Ă©tablissement de ce genre ne saurait ĂŞtre dirigĂ© et administrĂ© que par nos anciens combattants, pères de famille, et que le personnel devrait ĂŞtre recrutĂ© exclusivement parmi les victimes de la guerre. Ainsi, nous n’aurions pas Ă enregistrer d’incidents aussi pĂ©nibles que ceux dont viennent d’ĂŞtre victimes les enfants de nos frères d’armes tombĂ©s au champ d’honneur ».[6]
De leur cĂ´tĂ©, les dĂ©lĂ©guĂ©s receveurs de Caisse de secours des veuves et orphelins (section de Gennevilliers), ainsi que les membres du bureau et du conseil, rĂ©unis en congrès au moment de l’affaire publièrent un communiquĂ© « protestant Ă©nergiquement contre les infamies commises au VĂ©sinet sur les pupilles de la Nation ». Ils demandaient que « les sanctions les plus impitoyables soient prises ». « Les A.C. se doivent de ne pas laisser se renouveler de pareilles lâchetĂ©s. S’il n’y a pas de juges pour ces individus, qu’ils soient traduits devant les veuves de guerre mères de famille, ils seront bien jugĂ©s ». [7]
 Le « scandale du Vésinet » devant le Conseil municipal de Paris
A l’ordre du jour de la sĂ©ance du Conseil municipal de Paris du 22 avril 1922 est inscrite la question de Michel Missoffe relative aux incidents de l’Orphelinat du VĂ©sinet. Au dĂ©but de la sĂ©ance, M. Missoffe demande Ă poser au PrĂ©fet de la Seine une question sur l’affaire des enfants Pupilles de la Nation recueillis Ă l’asile du VĂ©sinet. Le PrĂ©fet a d’ailleurs fait connaĂ®tre qu’il acceptait la question de M. Missoffe et il se dĂ©clare prĂŞt Ă rĂ©pondre immĂ©diatement. M. Missoffe cite des faits bien Ă©tablis, et cependant il reconnaĂ®t que l’enquĂŞte administrative est prĂ©fĂ©rable pour bien dĂ©gager les responsabilitĂ©s.
« Quoi qu’il en soit, si les faits sont Ă©tablis, je ne saurais, dit-il, me contenter d’un simple blâme ou d’une rĂ©vocation. Il ne suffira pas que les fonctionnaires responsables soient traduits devant le Conseil de discipline. »
Et le Code pĂ©nal Ă la main, M. Michel Missoffe demande que le Procureur de la RĂ©publique soit saisi, que l’article 312 soit appliquĂ©: de 1 Ă 16 mois de prison, plus une amende. « Il faut, dit-il, une sanction sĂ©vère, seule sanction que le public comprendra. »
Le directeur du matĂ©riel expose le fonctionnement de l’asile du VĂ©sinet, et dĂ©clare que jusqu’au mois de mars aucune plainte n’avait Ă©tĂ© portĂ©e. Mais actuellement, il est exact qu’on a dĂ» incriminer un surveillant pour faits de brutalitĂ©. « Jusqu’Ă ce jour, dit-il, l’enquĂŞte en cours ne relève que le cas du surveillant brutal. Mais l’enquĂŞte continue et sera très prochainement terminĂ©e. »
C’est alors que le PrĂ©fet de la Seine monte Ă la tribune, et annonce qu’en attendant que l’enquĂŞte soit terminĂ©e, il a suspendu de leurs fonctions le directeur [8] et le surveillant incriminĂ©. « Les rĂ©sultats complets de l’enquĂŞte seront fournis au Conseil avant la fin de la session, les mesures prises seront telles que les comporteront ces rĂ©sultats. Le Conseil applaudit, momentanĂ©ment satisfait, et l’incident est dĂ©clarĂ© clos [9].
Les principaux protagonistes furent traduits devant le conseil de discipline. Sur avis de celui-ci, le prĂ©fet prononça 15 jours de retenue de traitement Ă M. Martinet, directeur-rĂ©gisseur de l’Ă©tablissement; 10 jours Ă MM. Moreau et Guenegan, surveillants; 8 jours Ă M. Dupotet, surveillant. De plus, le conseil Ă©mit le voeu que « dans l’intĂ©rĂŞt du bon fonctionnement de l’Orphelinat du VĂ©sinet, il soit procĂ©dĂ© au remaniement du personnel de cet Etablissement ». Les fonctionnaires furent dĂ©placĂ©s. Il n’y eut pas de suite au pĂ©nal [10, 11].
Le 1er juin suivant, la Commission des orphelinats dĂ©partementaux visita l’Ă©tablissement du VĂ©sinet, repris en main par M. Grandjean. Les visiteurs parmi lesquels le prĂ©fet Autrand, se montrèrent « satisfaits de l’Ă©tat de l’Ă©tablissement ».
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[1] Le Petit Parisien n°16469, 2 avril 1922.
[2] Il ne s’agit pas de l’Asile national, mais bien de cette Maison d’Education des pupilles de la Nation. Journal des DĂ©bats, 3 avril 1922.
[3] Le Figaro n°93, 3 avril 1922.
[4] La France mutilĂ©e (bulletin de l’Union fĂ©dĂ©rale des associations françaises de blessĂ©s, mutilĂ©s, rĂ©formĂ©s, anciens combattants de la grande guerre et de leurs veuves, orphelins et ascendants), 23 avril 1922.
[5] L’Humanité n°6590, 10 avril 1922.
[6] La Voix du combattant (organe officiel de l’Union nationale des combattants) n°141, 9 avril 1922.
[7] Journal des mutilés, réformés et blessés de guerre, 8 avril 1922.
[8] Le nouveau directeur, M. Grandjean, fut nommé dès le 10 avril et prit aussitôt ses fonctions. Journal des Débats, 11 avril 1922.
[9] La France mutilée, 29 avril 1922.
[10] Le conseil de discipline de la prĂ©fecture de la Seine s’Ă©tait rĂ©uni le 21 avril, puis une seconde fois le matin du 5 mai Ă l’HĂ´tel de Ville, sous la prĂ©sidence de M. Aubanel, secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral, pour terminer l’examen des enquĂŞtes ouvertes. Après une longue sĂ©ance tenue jusqu’en dĂ©but d’après-midi, le conseil a clos ses travaux et a formulĂ© son avis sur le cas de MM. Martinet, directeur, Moreau, Dupotel et GuĂ©nnegan, surveillants de l’asile. Les avis ont Ă©tĂ© communiquĂ©s dans l’après-midi au prĂ©fet de la Seine dont les dĂ©cisions furent officiellement connues dans la soirĂ©e. Le Gaulois, n°16292, 13 mai 1922. Journal des DĂ©bats 5 et 14 mai 1922.
[11] M. Berthelier, instituteur attachĂ© Ă l’orphelinat du VĂ©sinet, sera rĂ©voquĂ©, en dĂ©cembre suivant, pour propagande communiste. Le Temps, 22 fĂ©vrier 1923.

j’ai dĂ©couvert cet article en rĂ©alisant des recherches au dĂ©part d’ordre gĂ©nĂ©alogique pour mon grand-père maternel devenu en fĂ©vrier 1900 pupille de l’Oise Ă l’âge de ses 4 ans. Ce qu’il ne saura c’est qu’il avait deux frères plus âgĂ©s qui devinrent Ă©galement pupilles de l’Oise. Le temps effaça de leur mĂ©moire leur fratrie. Et une manière particulier de la Nation de se prĂ©occuper de ses orphelins…
votre article bien Ă©crit sous l’ombre de BĂ©tharam gagne en valeurs.
bien cordialement
DVA