Quelle leçon de vie Paulette et Antoine ont donné à ces jeunes lycéens.

A l’heure où les repères s’effritent où même les symboles de la République ne sont plus respectés, nous lisons ces lignes avec le sentiment que les paroles de ces belles personnes ne s’effaceront pas rapidement de la mémoire de ces lycéens. 

Impressionnant NEO ! Ton engagement nous permet de relayer l’histoire de Paulette, d’Antoine et de tant d’autres ! Tu écris des pages d’histoire sur ton parcours d’étudiant. Ces héros anonymes nous livrent des pages de leur vie. Nous savons combien est difficile l’organisation de tels évènements.

Nous sommes heureux de faire partager à nos lecteurs de tels moments, nous sommes heureux que notre fédération y participe.

Christiane Dormois Vice-Présidente  et Présidente du Doubs 25-54-88

                 

Ce 25 novembre 2022, Néo Verriest, au nom de l’ADIRP du Var et de la FNAPOG du Doubs, a organisé une intervention scolaire pour les élèves du collège Virebelle de La Ciotat, à la demande du président local du CNRD, Jean-Pierre Beaux. Les cent-soixante-dix collégiens, préparés au préalable par leurs professeurs, ont assisté aux témoignages de deux figures de la Mémoire.

Paulette Payan, survivante de la Shoah, a témoigné une fois de plus, à quatre-vingt-dix-neuf ans. Née en 1923 en Lituanie, Paulette arrive à Paris en 1925 avec ses parents et sa sœur aînée, fuyant l’antisémitisme ambiant dans les pays de l’Est. Paulette mène des études brillantes… jusqu’aux premières lois antisémites. Elle porte l’étoile, contrainte de se déplacer dans le dernier wagon du métro. La famille échappe à la rafle du Vel’d’Hiv’ grâce au petit ami de Paulette, averti la veille par un gendarme. Paulette se réfugie chez son copain, sa mère Anna et sa petite sœur trouvent refuge chez la voisine d’en dessous, entendant la perquisition de l’appartement par la Police et la pose des scellés. Un mois plus tard, le 15 août 1942, vient l’heure de la traversée de la France, pour trouver refuge en zone sud. Après un trajet en train, Paulette, sa mère et sa petite sœur passent la nuit dans une ferme, avant de retrouver le lendemain matin leur passeur. Paulette et sa mère traversent à gué le Cher, de l’eau jusqu’aux épaules, la petite Jacqueline sur les épaules du passeur.

Après un temps à Lyon, Paulette trouve refuge à Marseille, où elle fait la rencontre de son futur mari, Jean. L’arrivée des troupes allemandes en zone sud, en novembre 1942, et les rafles de janvier 1943 poussent la famille à trouver refuge à Vaison-la-Romaine, dans le Vaucluse. La famille est cachée par Henri et Claire Guigue, connaissances professionnelles de Meyer. Paulette fait nommer Claire et Henri Guigue en 1990 Justes parmi les Nations. La famille restée en Lituanie a été décimée, jamais Paulette n’a réussi à reprendre contact. Presque centenaire, Paulette ne témoigne devant les élèves que depuis deux ans seulement, à la demande de Néo. En écho au thème du CNRD 2022/2023, Paulette a rappelé avoir repris ses études à cinquante-quatre ans, pour poursuivre le parcours scolaire dont l’occupant allemand l’avait privé. Paulette est devenue docteur en lettres, comme une revanche sur la vie.

Un deuxième « grand témoin », Antoine Mignemi, quatre-vingt-six ans, a relaté son vécu aux élèves. Fils d’antifascistes italiens, réfugiés en France en 1922, Antoine est arrêté le 24 janvier 1943, lors de la tragique rafle du Vieux Port de Marseille, alors qu’il n’avait que six ans, Antoine a su trouver les mots pour raconter les wagons à bestiaux et les inhumaines conditions d’internement au camp de rétention de Fréjus. Antoine témoigne aujourd’hui inlassablement de la tragédie de cette rafle oubliée, dont il est l’un des derniers survivants. Les questions étaient nombreuses et pertinentes, l’émotion était grande pour certains élèves. La parole conclusive, au nom de la Fédération des Déportés et Internés (FNDIRP), a été donnée à Claude Agostini, professeure retraitée et passeuse de Mémoire, qui, avec nos deux témoins, en a appelé de ses vœux à la promotion de la culture de Paix.

La FNAPOG du Doubs continue inlassablement son travail de transmission auprès des établissements scolaires.

                                                                                                                                                                                     Néo

 

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