Toutes les semaines, nous publierons 2 extraits du Livre Blanc des pupilles de la Nation de la Fnapog   (Féderation Nationale Autonome des Pupilles de la Nation Orphelins de Guerre.)

Témoignage de 2 petites orphelines françaises dont le papa est mort en Algérie

Tu m’as sollicitée aux fins de connaître mes réflexions sur les articles relatifs à l’attribution d’une énième réparation concernant les harkis.
Certes ils ont servi la France et ont souffert mais enfin à quel degré de souffrance se situons-nous par rapport à eux ? Ont-ils plus de droits que nous, les orphelins d’Afrique du Nord ? La France en est persuadée… Quelle ignominie. Ils ont déjà été indemnisés par le décret de 2005.

Cette injustice me révolte et là je parle en mon nom propre et au nom de ma sœur. Nous sommes orphelines depuis 1955, date à laquelle notre père est MORT POUR LA FRANCE en Algérie à l’âge de 32 ans laissant notre mère seule avec deux petites filles respectivement âgées de 3 ans et 18 mois. Elle ne s’en est d’ailleurs jamais remise même à la fin de sa vie elle n’avait qu’une obsession « rejoint notre père ». Pour elle comme pour nous ce fut un calvaire moral.
Même à nos âges, avec nos enfants et petits-enfants, nous en parlons et la douleur est toujours aussi vive.

Nous ne demandons pas l’aumône mais une juste réparation comme tous les enfants privés d’un ou de leurs parents à cause de la guerre.

L’Etat Français parle de BARBARIE pour les uns, de JUSTE RÉPARATION pour les autres et nous, nous ne sommes que QUANTITÉ NÉGLIGEABLE à leurs yeux.

C’est tout de même grâce au sacrifice de nos parents que nous sommes tous libres et hélas…. Pas égaux.

 LE HIR Odile née CLUGERY et de POUSSIÉ Elisabeth née CLUGERY, filles d’Auguste CLUGERY né le 28 septembre 1922 et MORT POUR LA France le 22 mars 1955 à ORAN (Algérie).

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