Étape clé de la libération de l’Europe du joug nazi, le débarquement du 6 juin 1944 est le plus important de l’histoire par le nombre de navires engagés.
160 fines colonnes de pierre blanche disposées en un rectangle ouvert
Dimanche matin la cérémonie sur ce site de 18 ha s’est faite en présence de la ministre des Armées Florence Parly et de l’ambassadeur britannique en France Ed Llewellyn. Le son de la cornemuse a accompagné le dépôt de gerbe tandis que la patrouille de France survolait à deux reprises le site. Des avions datant du débarquement ont également survolé la cérémonie qui a duré environ 1H15.
Ce “mémorial national” érigé sur un site “impressionnant” est “mérité depuis longtemps”, a estimé le Prince Charles dans un courrier diffusé en français sur le site internet du mémorial. En raison du Covid-19, les vétérans ne pouvaient pas faire le déplacement mais la cérémonie était retransmise sur internet, avait précisé l’ambassade du Royaume-Uni en France.
Le Mémorial consiste en une série de 160 fines colonnes de pierre blanche disposées en un rectangle ouvert sur une vaste pelouse ponctuée de quelques jeunes arbres, a constaté une journaliste de l’AFP. Les noms des soldats y sont gravés de façon chronologique de 6 juin au 31 août 1944. Les poutres de chêne qu’elles soutiennent forment comme une pergola qui invite le visiteur à marcher entre les colonnes. Une statue de trois soldats au combat rend également hommage au sacrifice de ces hommes souvent à peine entrés dans l’âge adulte.
Le site comprend en outre un monument en hommage aux “milliers de civils normands” qui ont perdu la vie le 6 juin 1944 sous les bombes. Les historiens évaluent à 20.000 le nombre de victimes civiles lors de la bataille de Normandie de juin à la fin de l’été 1944.
250.000 visiteurs attendus par an
Le mémorial, d’un coût de 33 millions d’euros financés par le gouvernement britannique et des mécènes privés, surplombe la plage Gold Beach, une des trois plages de débarquement britannique du 6 juin 1944.
Près de 4.000 tonnes de pierre ont été utilisées pour ériger ce site, précise l’ambassade du Royaume-Uni en France. L’idée a été lancée par le vétéran George Batts puis de nombreux autres anciens combattants y ont participé, selon l’ambassade. “Nous espérons peut-être 250.000” visiteurs par an “si la fréquentation est similaire à celle d’autres sites” comme Arromanches situé à 6 km, indique M. Dean. Le cimetière américain de Colleville-sur-mer, dont les 10.000 tombes surplombent Omaha Beach, à quelque 25 km à l’ouest de Ver-sur-mer, accueillait lui plus d’un million de visiteurs par an avant le Covid.
Le mémorial britannique ouvert à Ver-sur-Mer en Normandie pour le 77e anniversaire du Débarquement, le 6 juin 2021 (STEPHANE MAHE / POOL)
Jusqu’alors le principal lieu de commémoration britannique était le cimetière britannique de Bayeux, à 15 km de Ver dans les terres, le plus important cimetière du Commonwealth en Normandie : 3.935 soldats du Royaume-Uni y reposent. Un monument gravé des noms des victimes rend en outre hommage aux 1.807 soldats britanniques qui n’ont pas de tombe reconnue.
En 2019, pour le 75e anniversaire du débarquement, près de 8.000 personnes dont 300 vétérans avaient assisté à la cérémonie du cimetière britannique de Bayeux. Theresa May et Emmanuel Macron avaient de leur côté posé la première pierre du Mémorial de Ver-sur-Mer. Près de 12.000 personnes avaient assisté à la cérémonie du cimetière américain en présence de Donald Trump et Emmanuel Macron.
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