François HEILBRONN : mémoire 

IL Y A 76 ANS, DANS LA NUIT DU 28 AU 29 JUIN 1944, LE LIEUTENANT FRANÇOIS KLOTZ, OFFICIER FRANÇAIS LIBRE FUT PARACHUTE POUR DIRIGER UN RESEAU DE SABOTEURS FTP A MARSEILLE. Mort pour la France. Décoré de la Médaille Militaire, de la Silver Star Medal Américaine et de la Croix de Guerre 39-45.

François Klotz était mon grand-oncle, mais il est aussi à l’origine du prénom que je porte et au fait que je choisis de servir comme Lieutenant de réserve parachutiste dans l’armée française

François Klotz, est né en 1908 à Garches (Seine) dans une vieille famille juive parisienne d’origine lorraine dont on trouve les traces à Metz au 17ème siècle.

Il est le fils de Henry Klotz, lieutenant-colonel de réserve et officier de la Légion d’honneur à titre militaire, et de Flore Hayem. Industriel parfumeur à Paris, il fut mobilisé au 193e régiment d’artillerie en 1939-1940. Il rejoignit le Maroc en 1941 pour continuer le combat et appartint là au groupe de résistants du réseau Schuman-Mengin.

Lors de la préparation du débarquement allié au Maroc, il fut arrêté à Marrakech avec un membre de son réseau, Albert El Khouby, par la police de Vichy et emprisonné à Casablanca en juin 1942. Torturé maintes fois, battu, comme Juif, il y resta six mois. Il fut libéré à l’issue du débarquement américain.

Il rejoignit les Forces Françaises Libres, aux Commandos d’Afrique, en décembre 1942. Il prit part aux combats de Tunisie, où il fut blessé et décoré de la Croix de Guerre.

Parlant parfaitement anglais, il fut détaché par les FFL en février 44 auprès du SPOC (Special Project Operations Center, l’unité alliée issue des trois services secrets de l’OSS, du SOE et du BCRA) à Alger, au sein de la sous-section française dirigée par le Commandant anglais, Brooks Richards. Le SPOC était responsable de la liaison et de l’alimentation, par air et par mer, en armes et en officiers et sous-officiers des maquis du sud-est de la France.

Le lieutenant François Klotz (alias François Kerret, alias « Edgar ») a été parachuté seul, dans la nuit du 28 au 29 juin 1944, dans l’Hérault pour prendre la direction du réseau de résistance SOE “Monk” de Marseille, en vue de la préparation du débarquement de Provence.

Ce réseau « Monk » du SOE avait été créé par le Capitaine anglais, Charles Skeper alias « Bernard » dans la région de Marseille en juin 1943. Il avait notamment organisé les attaques du tunnel de Cassis et le déraillement de Saint-Maximin, avec l’aide des FTP d’Aix. « Bernard » fut arrêté par la Gestapo de Marseille en mars 1944. Il est mort en déportation ainsi que ses deux adjoints, le Capitaine Arthur Steele, son opérateur radio et le lieutenant Eliane Plewman, son agent de liaison.

François Klotz fut parachuté pour remplacer « Bernard », avec 25 « containers » d’armes, et pour être réceptionné par l’opérateur radio du réseau Monk. Hélas ! Cet opérateur, le lieutenant Steele avait craqué sous la torture et avait émis des messages vers Alger sous le contrôle du contre-espionnage allemand et de la milice française. François Klotz fut certainement réceptionné, par des miliciens français se faisant passer pour des résistants, dont Paul Pavia, un des chefs de la milice de Marseille qui arrêta de nombreux résistants et officiers alliés parachutés. Conduit à la Gestapo de Marseille, rue Paradis, François Klotz a soit avalé sa pilule de cyanure, soit est mort sous la torture soit a été fusillé au charnier de Signes, avec d’autres chefs de la résistance provençale et des officiers alliés, le 18 juillet 1944.

Son corps n’a jamais été retrouvé. Ce même mois de juillet 44, son père Henry, deux de ses sœurs, Lucienne et Denise et 7 autres membres de sa famille étaient arrêtés à Paris comme juifs. Ils furent déportés par le convoi 77 du 31 juillet 1944 vers Auschwitz-Birkenau. Aucun ne revint de déportation.

François Klotz se vit attribuer à titre posthume la “Silver Star Medal” (une des plus haute décoration militaire américaine). Il fut aussi décoré de la Médaille Militaire et la Croix de Guerre 1939-1945.

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KLOTZ François, Victor. Pseudonymes dans la Résistance : Edgar, KERRET François, LEFORT Lucien

Né le 27 février 1908 à Garches (Hauts-de-Seine, ex-Seine-et-Oise), disparu le 29 juin 1944 probablement dans le Gard ou les Bouches-du-Rhône ; industriel ; résistant, officier des services spéciaux.

François Klotz est né le 27 février 1908 à Garches (Seine). Il est le fils de Henry Klotz, lieutenant-colonel de réserve et officier de la Légion d’honneur à titre militaire, et de Flore Hayem. Industriel parfumeur à Paris, il fut mobilisé au 193e régiment d’artillerie en 1939-1940. Il rejoignit le Maroc en 1941 et appartint là au groupe de résistants du réseau Schuman-Mengin. Il fut arrêté par la police de Vichy en juin 1942 à Marrakech, emprisonné et torturé. Il fut libéré à la suite du débarquement allié du 8 novembre et s’engagea en décembre 1942 dans les Forces françaises libres (FFL). Il participa au combat en Tunisie dans les Corps francs d’Afrique, fut blessé et proposé pour une citation. Après sa convalescence, il fut affecté au 1er Régiment de spahis marocains de la 2e DB.
Détaché en janvier 1944 auprès de l’OSS (Office of Strategic Services) comme interprète dans le cadre du SPOC (Special Projects Operations Center), il fut entraîné pour une mission en France occupée et homologué comme officier. Son rapport de stage indique qu’il était un chef de groupe bien instruit, entraîné au combat, à la lecture de cartes et qu’il était un excellent parachutiste. Connaissant très bien le littoral provençal, notamment le secteur Bandol-La Ciotat, il fut désigné pour enquêter sur le réseau du SOE (Special Operations Executive) Monk décapité par la répression en mars 1944 à Marseille, et le réorganiser. Il devait prendre contact avec Arthur Steel Waiter, radio de Monk, qui devait organiser son parachutage et sa réception. Le réseau OSS Dartmouth fut également avisé de son arrivée. Or les deux réseaux étaient contrôlés par le Sonderkommando AS du Sipo-SD rattaché à l’antenne de Marseille. Steele avait été arrêté et transféré à Paris avant d’être déporté (condamné à mort et exécuté à Dachau).
Les circonstances de la disparition de François Klotz restent mystérieuses. On le crut parachuté dans le Var, dans le secteur de Vinon-sur-Verdon, et son dossier pour le titre de « mort pour la France » indique qu’il aurait été tué à Toulon (Var) le 29 juin 1944. Il fut en fait parachuté seul dans la nuit du 27 au 28 juin 1944 sur le terrain François, à 17 km au sud de Vissec (Gard) et à 12 km à l’est de Lodève (Hérault). Le radio Waiter (infiltré) du réseau de réception indiqua le succès de l’opération et la mise à l’abri des 25 containers d’armes reçus. Mais il ajouta qu’Edgar aurait été tué par les Allemands avec quatre hommes en quittant le terrain. Waiter fut dès lors considéré à Alger comme aux mains de l’ennemi. Que devint François Klotz ? Fut-il, comme c’est vraisemblable, conduit au Sipo-SD de Marseille pour interrogatoire par Dunker Delage, homme clé de la section IV (la Gestapo), qui supervisa ce piège ? Fut-il abattu avec d’autres résistants ? Serait-il l’un des inconnus du charnier de Signes (Var) ? A-t-il avalé sa pilule de cyanure ? On l’ignore. Son corps n’a jamais été retrouvé.
Il fut décoré à titre posthume de la médaille Militaire, de la croix de Guerre avec palme, et de la Silver Star Medal. « Mort pour la France ».
Son père fut assassiné dans une annexe de Drancy, le 17 août 1944, et deux de ses sœurs, déportées comme juives le 31 juillet 1944 par le convoi n°77, furent assassinées à Auschwitz.

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