CLEMENCEAU

Les autres visages de ce grand homme

Georges Benjamin CLEMENCEAU est né en 1841 en Vendée, dans une famille bourgeoise et protestante.

Il fait des études de médecine, a été journaliste, mais il est surtout connu comme un grand homme d’État Français. Il fut maire du 13ème arrondissement de Paris et président du conseil municipal de la ville.

Fiché politiquement comme situé à l’extrême Gauche c’est un anticléricaliste qui prônait la séparation de l’Eglise et de l’État et qui militait contre la colonisation.

Elu Sénateur, il est nommé ministre de l’intérieur, ce qui lui vaut d’être considéré comme le « premier flic de France » surnommé aussi « Le Tigre » après sa répression violente des grèves.

Il devient aussi journaliste et fonde « LE BLOC » puis « HOMME LIBRE » deux journaux très engagés.

A nouveau nommé à la présidence du conseil en 17, il forme un gouvernement très autoritaire qui lui vaut le nouveau surnom de « Père la victoire »

Ayant lutté contre MAC-MAHON, Jules FERRY, Jules GREVY, CAILLAUX, POINCARE, BRIAND, et quelques autres, ne pouvant pas se faire élire à la présidence de la république comme il l’envisageait, il quitte la politique en 1920

Il vit alors au 8 de la rue benjamin Franklin à Paris, actuellement musée en sa mémoire.

Un aspect surprenant et méconnu de la personnalité de ce farouche anticlérical.

Georges Clemenceau commence à beaucoup voyager dans le monde sur tous les continents, mais l’essentiel de ses voyages sont très vite consacrés à la découverte des grands sites dans toute l’Asie.

Le grand homme se révèle passionné voir fasciné par ces civilisations asiatiques et particulièrement par la sagesse Bouddhiste.

Cette religion semble avoir séduit cet esthète qui compare une image de Bouddha à un « Christ sans Golgotha ». Se découvre chez cet homme surprenant, une nouvelle facette méconnue de sa personnalité « sa passion pour les philosophies et les Arts de l’Asie » et sans doute sa nouvelle croyance.

Il s’enorgueillit d’ailleurs, d’avoir une fabuleuse collection de KÔGÔ de plus de 3000 pièces (boites pour recueillir des pastilles d’encens) et a lancé à la surprise générale, à un journaliste du quotidien le GAULOIS

« Que voulez-vous, je suis bouddhiste »

Le Musée Guimet à Paris, dévoile cette face méconnue du protestant anticlérical devenu un mystique……

L’autre aspect peu connu de la personnalité de ce médecin politicien aux multiples facettes, c’est cette indéfinissable amitié qui liait Georges CLEMENCEAU à Claude MONNET.

Qu’est ce qui pouvait bien rapprocher ces deux hommes, en apparence si différents ? L’un au caractère fort et intransigeant, l’autre peintre et rêveur.

Deux tempéraments si différents ?

C’est une des plus belles histoires d’amitié qui a uni Claude Monnet et Georges Clemenceau. C’est le résultat d’une admiration réciproque qui a triomphé des brouilles, des doutes et même du grand âge.

Clemenceau y a toujours été fidèle et il venait souvent voir son ami, le soutenant dans l’élaboration de ces grandes décorations de Nymphéas, l’empêchant de céder au découragement et de détruire ses toiles.

Comme médecin il a pu l’aider en calmant ses angoisses et en l’exhortant au travail. Il a eu à cœur de soutenir son ami dans la dure épreuve de la cataracte qui a affectée les yeux du peintre.

Il lui écrivait « Je suis fou de vous mais je n’ai pas la même folie. Voilà pourquoi nous nous entendrons jusqu’au bout ». Monet disait de lui : « Jamais il ne m’a manqué quand j’ai eu besoin de lui… »

A la mort de son ami MONET (en 1926), lorsqu’il a vu le drap noir sur le cercueil, CLEMENCEAU l’a violemment arraché et remplacé par un tissu fleuri en s’écriant « Pas de noir pour Monet » avant de se mettre à pleurer.

CLEMENCEAU est mort 3 ans plus tard. Il avait prévu leurs retrouvailles en prédisant à Monnet :

« Vous mourrez en faisant de la peinture, et le diable m’emporte si, en arrivant au paradis, je ne vous retrouve pas un pinceau à la main… »

Anne CHALONS
Officier de la Légion d’Honneur
Présidente Nationale

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