PHILIPPE Jean, Marius……  le policier rebelle Toulousain

Né le 14 Novembre 1905 à LYON (4 éme) il est le fils d’un musicien de 28 ans et de Marie Cornut…

Après avoir été représentant, il accomplit son service militaire, , de Novembre 1925 à Avril 1927 à Bizerte (Tunisie) dans le 8 éme régiment de tirailleurs.

Libéré il s’engage en 1929 dans les troupes coloniales, est envoyé en Indochine, à Hanoï, puis au Tonkin où il travaillera pour le 2 éme bureau

En 1933, rentre en France pour être incorporé dans un régiment de tirailleurs sénégalais à Toulon (Var). Sera ensuite muté à Casablanca en tant qu’administratif.

Il quitte l’armée en Mars 1937 car il est admis à l’examen de commissaire de police avec le grade de sous-lieutenant.

En poste à Jeumont puis au Creusot en 1939, il est mobilisé le 30 Août. Parti combattre il sera fait  prisonnier le 17 Juin 1940.

Mais il s’évade le 6 Août.

Prend un poste de commissaire de police à l’automne 1940 à Lourdes et un an après, en Novembre 1941, il est affecté à Toulouse.

Il fait partie dès 1940 du réseau « Sabot », résistance belge, ainsi que d’un réseau polonais et travaille pour le 2 éme bureau. Profitant de sa fonction il fournit de faux papiers pour certains agents belges, pour la circulation de véhicules, pour des scouts israélites qui passeront en Suisse.il va basculer dans le réseau Alliance (Morhange, de Marie Madeleine Fourcade) en été 1942, suite à une rencontre. En outre il hébergera chez lui, à Toulouse, le chef du réseau « Sabot ».

La zone sud occupée, il est le chef de Toulouse (secteurs caserne et clinique : quartier saint Cyprien) il est alias « BASSET » ou U1.

Il recrute, forme des hommes au renseignement. Informe grâce à sa fonction les résistants sauvant ainsi beaucoup d’entre eux ainsi que bon nombre de juifs. Organise les passages clandestins vers Lourdes et l’Espagne.

Début 1943, l’ordre lui est donné par Vichy de lister les juifs du 7 éme arrondissement de Toulouse où il est en poste.

Refus catégorique, il démissionne de la police avec des lettres explicatives les 13 et 15 Janvier (archives de la Haute Garonne).

 

Le préfet de région Cheneaux de Leyritz adresse un compte rendu à Vichy (avec notification de mission : mettre la main sur PHILIPPE)

Recherché à Lourdes le 13 janvier où il était parti voir sa fille adoptive et son épouse. Cette dernière interrogée répond ne pas savoir où est son mari.

Le 16 Janvier une perquisition à son domicile 22 rue Leyde, à Toulouse ne donne rien.

Le 29 Janvier un dénommé DAMM, juif strasbourgeois, détenteur de nombreux documents relatifs à la Whermach est arrêté. Parmi ces papiers se trouve un feuillet avec l’adresse de PHILIPPE à Beaumont de Lomagne ainsi qu’un mot de passe.

Il est arrêté le 29 Janvier 1943 à Beaumont de Lomagne (Tarn et Garonne) suite à l’imprudence de l’agent de liaison cité plus haut. Incarcéré à la prison Saint Michel de Toulouse, il est interrogé, torturé, pour être transféré à Fresnes. Sa femme, Jeanne Bouillane qui l’aidait, est arrêtée également, sera déportée mais s’en sortira.

Le Dimanche 31 Janvier, à 8 h 30, le capitaine RETSEK, de la sureté allemande SS, téléphone à l’intendant de police qu’il avait fait arrêter PHILIPPE à Beaumont de Lomagne

Un dossier contre lui est constitué, il est accusé d’espionnage au profit de puissance ennemie, dossier remis à la gestapo de Strasbourg.

Transitant par Compiègne début Décembre il est dirigé vers la prison de Karlsruhe puis de Friburg im Bresgau (Bade Wutemberg). Il sera traduit devant le tribunal de guerre les 13 et 14 décembre 1943,  présidé par Karl SCHMAUSER. La sentence : condamné à mort de même que le colonel Flamant et Jean Voituret.

Ce jugement est entériné le 27 janvier 1944 par l’amiral Max Bastian président du tribunal.

Le 1 er Avril 1944 PHILIPPE et 13 autres codétenus, sans doute de son réseau, sont dirigés vers le champ de tir de la Whermacht en forêt de Hardtwall à Karslrühe où ils seront fusillés à 7 h 06 ! puis jetés dans une fosse commune. PHILIPPE portait un chiffon rouge sur le cœur et chantait La Marseillaise.

Ils seront découverts par l’armée française en Mars 1945 et inhumés dans le proche cimetière français.

Le 3 juillet 1947 ils seront exhumés afin de retrouver leur commune d’origine dans la mesure du possible.

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Citations : – mention : Mort en déportation (arrêté du 26 Février 2013)

–   Homologué Capitaine, Légion d’Honneur et Médaille de la résistance à titre posthume.

–  Juste parmi les Nations en 1997.

–  Rue de Toulouse porte son nom, l’ancienne rue Leyde.

Sources : revue spécialisée, archives Hte Garonne, sites internet dont « Maitron »

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