Nancy WAKE les femmes dans la résistance (3/13)
Cette australienne a été très active dans la résistance française lors de la 2 éme guerre mondiale. En premier lieu dans le réseau d’évasion « Pat O’Leary» de 1940 à 1943, dirigé par John HIND FARMER alias « Hubert » puis recrutée par le SOE en 1944, dans le réseau « Freelance » comme courrier en Auvergne.
La souris blanche est née à Wellington (Nouvelle Zélande) le 30 Août 1912. La famille va s’installer en Australie à Sydney où son père Charles Auguste Wake sera journaliste. Sixième enfant de la famille, abandonnée par son père reparti à Wellington. Contrairement à ses sœurs elle n’envisage pas de fonder une famille elle préfère l’indépendance et l’aventure d’autant qu’elle manque d’amour maternel.
A 16 ans elle suit des études d’infirmière. Et à 18 ans elle part pour New York avec 300 livres en poche venant d’un héritage d’une tante. En 1932 elle arrive en Angleterre à Liverpool où elle fera une école de journalisme puis partira en France, à Paris, comme reporter indépendante. Elle est de nouveau à Londres lors de la déclaration de guerre du 03/09/1939 et décide de repartir en France.
Elle travaillera en « free-lance » pour le « Chicago tribun » lors d’un reportage à Vienne en 1930 elle réalise un scoop l’interview d’Hitler. Mais elle est témoin d’attaques antisémites, famille de commerçants juifs maltraitée, suppliciée et de fait deviendra profondément anti-nazi.
A 27 ans elle s’engage dans l’armée comme ambulancière dans le nord de la France.
En Juin 1940 elle utilise la fortune de son mari Henri FIOCCA, fils d’un armateur marseillais, avec qui elle va créer un des 1ers réseaux de la résistance française. Ils vont recueillir pilotes anglais abattus, juifs en fuite, donner des soins, fabriquer de faux papiers etc…plus de 1000 personnes seront ainsi secourues par ce couple
Femme francophile alias « Héléne » ( Witch ou Lucienne). Prendra plusieurs identités pour ses missions : Lucienne Suzanne Carlier née le 22 Août 1918 à Bergues (59) et résidant à Rieux en Cambrésis.
Son parcours : engagée dans FANY (First Aid Nursing Yemanry) une organisation caritative féministe britannique rattachée à l’armée territoriale avec pour mission d’assurer les liaisons entre ligne de front et hôpitaux de campagne. Puis recrutée donc par le SOE qui la forme aux premiers secours malgré son passé d’infirmière, au combat armé et à la manipulation d’explosifs.
Elle y assure son rôle de courrier auprès d’Albert Guerisse alias « Pat O’Leary » et de Ian Garrow. Ce dernier est arrêté en octobre 1941 et condamné à 10 ans de prison. Nancy organise son évasion le 8 décembre 1942 de la prison de Mauzac (24). Guerisse sera lui arrêté le 2 Mars 1943.
C’est à cette époque que les allemands la surnomme « die WeisSSe Maus » la souris blanche car il ne peuvent l’attraper. Une prime de 5 millions de francs est proposée pour tout renseignement la concernant. Elle sera quand même arrêtée, interrogée voire torturée pendant 4 jours mais sans preuve véritable les allemands la libére.
Sur ces faits elle quitte donc la France en 1943 via l’Espagne, Gibraltar direction l’Ecosse puis retour à Londres. Elle y retrouve Ian Garrow.
Ne désirant pas retourner en France pour le compte des Anglais, elle offre ses services au colonel PASSY qui, méfiant la refuse : c’est une étrangère donc ! Le SOE ayant eu vent de l’histoire va la recruter, l’entraîner et la parachuter en France dans la nuit du 29 au 30 avril 1944 au milieu de l’Auvergne.
Sa mission : organiser et livrer les armes parachutées aux résistants essaimés dans les maquis. Elle sera parmi 7000 maquisards dont certains apprécient mal d’être commandés par une femme.
Ayant perdu son matériel radio et ses codes lors d’une intervention allemande, elle fera 430 km à vélo pour récupérer du matériel et contacter un opérateur radio capable de transmettre ses messages. Sa position de femme lui permettait de circuler assez librement, habillée classiquement avec collants en soie et talons hauts elle porte sous un grand manteau, combinaison de combat et revolver. Ses camarades de maquis étaient sceptiques quant à son retour. Elle reviendra pourtant à bout de forces, s’écroulant en larmes tant l’épreuve fut difficile sur le plan physique et psychique.
En juin 1944 elle attaque avec quelques hommes le siège de la gestapo à Montluçon, tuant même à mains nues une sentinelle allemande. Avec son groupe elle dirigera de nombreuses actions de sabotage de dépôt d’essence, de voie ferrée, de ponts etc… avant et après D.Day
Fin été 1944 elle repart à Londres.
S’est mariée 2 fois : son 1er mari le 30 Novembre 1939 est Henri FIOCCA, rencontré à Juan les Pins à l’été 1936. Il sera arrêté, torturé et exécuté par la gestapo en 1943 (elle ne l’apprendra qu’à la fin de la guerre) Son 2 éme mari : Elle épouse en 1957 John Forward un pilote de la RAF, avec qui elle rejoint ensuite l’Australie en 1960. Son mari décède en 1993
Puis retour à Londres en 2006, elle y décédera le 7 Août 2011,à 98 ans, après avoir été admise dans une maison de retraite, à Kingston upon Thames, suite à une crise cardiaque en 2003. Ses cendres seront dispersées le 10 mars 2013 à Verneix près de Montluçon lieu d’une de ses missions en 1944.
Femme intrépide elle accomplira plusieurs exploits : sème en voiture l’avion allemand qui la mitraille, s’enfuie à skis, ses 3 jours de vélo, saute du train lors d’une tentative d’évasion après son arrestation.
Elle sera la femme la plus décorée de la 2éme guerre mondiale : entre autres sur la douzaine
-> Officier de la légion d’honneur
- Médaille de la Résistance
- Croix de guerre 39/45
- Médaille du roi George
.
Traduction
Je déteste les guerres et la violence,
mais quand ça arrive, je ne vois pas
pourquoi nous, les femmes, devrions
juste dire fièrement au revoir à nos
maris puis leur tricoter des balaclavas. (passe-montagnes)
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