L’histoire ne le mentionne que très peu ce camp!

 

                           

                                     

 

                                       LE CAMP DE SURETE DE SCHIRMECK  (Alsace)

 

L’ancien camp de Schirmeck, situé dans la vallée de la Bruche, dans le Bas-Rhin, à 6 km du camp du Struthof, est tombé dans l’oubli et rasé dans les années 1950.

Ce fut un camp de redressement nazi, en Alsace annexée, mis en service en août 1940 jusqu’à la libération en novembre 1944. Il était destiné aux Alsaciens réfractaires, aux insoumis au régime nazi. Pour les Mosellans, le fort de Queuleu à Metz remplissait la même fonction.

Schirmeck était un camp de travail pénible, avilissant. Interrogatoires, endoctrinements, harcèlements, brimades tortures physiques et morales étaient le lot des détenus. Le commandement était confié au SS Karl Buck. La violence et la terreur caractèrisaient cet homme à la jambe de bois.

On a dénombré 78 exécutions à Schirmeck et plusieurs centaines de détenus ont été envoyés au Struthof pour être assassinés.

Les prisonniers portaient un bout de tissu distinctif cousu : rouge pour les politiques, verts pour les clandestins, jaune pour les juifs, polonais et russes, bleu pour les ecclésiastiques, prostituées et homosexuels, à carreaux pour les asociaux et les droits communs.

Ce camp de rééducation concernait des détenus emprisonnés et libérés au bout de leur peine ; par exemple le cas de 106 jeunes d’un village alsacien arrêtés pour avoir célébré publiquement le 14 juillet 1941 ;  les familles des 16 fusillés de Ballersdorf (jeunes gens qui ont essayé de fuir en Suisse pour éviter l’incorporation de force). Les familles des réfractaires ou d’évadés, de l’armée allemande, virent leurs biens saisis avant d’être déportées dans des camps de travail à l’intérieur du Reich. Aussi pour les jeunes gens et jeunes filles à partir de 17 ans qui voulaient se soustraire au RAD-KHD, travail obligatoire en Allemagne avec discipline militaire et au port de l’uniforme.

Les commandos de travail issus du camp, notamment ceux des carrières d’Hersbach et de la base aérienne d’Entzheim, sont pour les nazis une source de revenus. Ces détenus ont aussi construit, à l’écart dans la montagne, le camp du Struthof.

Pour certains, c’était un camp de transit, un centre d’interrogatoire avant d’être dirigés vers des camps de concentration ou d’extermination.

La durée de détention variait de quelques jours à plusieurs mois. En septembre 1942, le camp comptait 1 400 détenus. On estime à 20 000 réfractaires, évadés ou déserteurs ayant transité par ce camp.

Une partie des prisonniers sont évacués progressivement à partir du 25 août 1944 vers deux camps annexes en Allemagne d’où ils ne furent libérés qu’en mars 1945.

Jean-Laurent VONAU, historien et juriste, a publié un ouvrage dédié à ce camp. Il précise que Schirmeck « a servi à propager la peur, à susciter la haine, à terroriser la population ; Il fallait à tout prix éviter l’enfer de Schirmeck dont l’impact psychologique fut énorme. Durant toute la guerre, le camp du Struthof fut ignoré par le grand public.  Son domaine d’implantation situé à l’écart d’un centre d’habitation, constituait une zone interdite. »

 Jean-Laurent VONAU plaide « pour qu’au moins une stèle commémorative marque son emplacement. Il faut rendre hommage à tous ceux qui ont souffert pour leur idéal de « liberté, égalité, fraternité». Sur les lieux, seules subsistent une plaque apposée sur l’ancienne Kommandatur et la rue du Souvenir.

 

Article écrit par Suzy FAVROT.

Secrétaire FNAPOG Doubs

 

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