L’Oskar Schindler de Chine 1
 
JOHN HEINRICH DETLEF RABE est un homme d’affaires allemand, né en 1882 à Hambourg. Passe plusieurs années en Afrique et en 1908 part pour la Chine. Y travaille de 1910 à 1938 pour le compte de Siemens dans plusieurs villes.
Il réside enfin à NANKIN, alors capitale de la Chine et nous sommes en 1938. Il est le dirigeant local du parti nazi.
Un an auparavant en décembre 1937 éclatait la guerre sino-japonaise qui allait durer jusqu’en 1945.
C’est un incident dit de Mukden qui en est à l’origine : le sabotage d’une voie de chemin de fer japonais par les chinois ! !.
Après quelques atermoiements, l’ordre fut donné d’attaquer Nankin après avoir adressé un ultimatum au général TANG commandant la ville, qui par la suite s’enfuira avec ses soldats.
En ce mois de décembre 1937 le Japon va bombarder la Chine puis l’envahir.
JOHN RABE crée, avec d’autres occidentaux restés à Nankin, une zone de sécurité internationale de 4 km2 et un comité pour protéger et sauver les civils chinois. Estimation 250 000.
Il installe un drapeau allemand sur sa propriété, ce qui empêche les japonais de bombarder ou d’attaquer. Respect du pacte anti-Komintern signé le 25 novembre 1936, traité entre l’Allemagne et le Japon (assistance militaire en cas d’attaque par l’URSS).  600 personnes vont ainsi « camper » dans sa cour. Riz, farine, combustible seront aussi stockés chez lui.
Des japonais rentrent dans la zone de sécurité, John Rabe montre sa carte du parti les japonais repartent.
Le 8 décembre Nankin est assiégée, TCHANG KAÏ-CHEK maire de la ville et sa femme l’évacuent.
Le 11 les soldats chinois restant reçoivent l’ordre d’évacuer, laissant la ville sans défense.
Le 13 bataille terminée. L’armée japonaise de 160 000 hommes, fait prisonniers les soldats chinois qui étaient restés, les divise en groupes. Le massacre commence : soldats civils tués à la baïonnette, au sabre pendant que les femmes étaient violées, éventrées.
 Le 18 décembre 13 500 ou 57 500 soldats chinois, mains liées pour éviter toute fuite, rangés en quatre colonnes près du fleuve Yangzi Jiang vont être abattus à la mitrailleuse et achevés à la baïonnette. Les Chinois étaient considérés comme des sous hommes, voire du bétail.
Deux officiers japonais ont donné dans l’atrocité : quel sera le meilleur pour décapiter à la baïonnette !
Le Massacre de Nankin va durer 6 semaines. Bilan :  20 000 à 80 000 femmes, enfants ont été violés par l’armée japonaise. 200 000 ou 300 000 cadavres brulés ou jetés dans le Yang Tse Kiang.
 Ce sont 1000 viols par nuit d’après le Révérend JOHN MAC CALLUM
Rapatrié en février 38 par Siemens JOHN RABE donne, grâce à son appartenance au parti nazi, des conférences sur les atrocités de Nankin et propose à Hitler de visionner un film sur Nankin réalisé par un missionnaire JOHN MAGEE. Il lui demande aussi de persuader les japonais d’arrêter les massacres.
Pour réponse il est arrêté par la gestapo, interrogé et interné. Ne sera libéré qu’en 1946 grâce à l’intervention de Siemens.
Les photos et films seront détruits par la gestapo.
Après la guerre il est dénoncé comme nazi et arrêté par les soviétiques puis remis à la Grande Bretagne. Fût ensuite lavé de toute charge par les alliés.
Perd son travail, survit après la guerre grâce aux colis et argent envoyés par les chinois de Nankin.
Crise cardiaque le 5 février 1950, repose à Nankin à l’emplacement du mémorial du massacre.
Procès de Tokyo le 3 mai 46. Plusieurs criminels de guerre, certains y échapperont, huit en fait sont jugés et condamnés à mort pour le massacre. Parmi eux figurent le Général MATSUI responsable des troupes japonaises et HIROTA KOKI ministre des affaires étrangères condamnés à la pendaison. Un autre criminel, le prince ASAKA, officier dans Nankin à cette période, échappera à toute sanction grâce à l’immunité due à son rang et à son lien de parenté avec l’empereur.
Ce n’est qu’en 1995 seulement que le gouvernement japonais reconnaîtra ce massacre et fera des excuses.
Un film « John Rabe le juste de Nankin » fut tourné en 2009.
NB : — En 1937 l’empereur Hirohito annule les lois internationales protégeant les prisonniers de guerre.

  • — Certains livres d’histoire japonais relatent cet événement.

        — Comme dans tout événement historique certains faits ont été décriés voire qualifiés de pure invention.
Note 1 : appellation donnée par Iris CHANG journaliste sino-américaine, qui est auteur d’un ouvrage   «Le viol de Nankin » en 1997. 
 
                                                           
 
                                   

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