Simonne Mathieu, née Simonne Emma Henriette Passemard le 31 janvier 1908 à Neuilly-sur-Seine, est une joueuse de tennis et résistante française.

Elle est la fille de Gaston Passemard (mort en 1933), banquier d’affaires au Comptoir national d’escompte de Paris, et d’Alice Melchior.

De santé fragile, la pratique sportive lui est conseillée par son médecin et elle entretient sa forme en pratiquant le tennis à partir de l’âge de 12 ans sur les courts du Stade français, club dans lequel son frère cadet, Pierre, est également licencié.

Numéro un tricolore dans les années 1930, elle devient troisième mondiale en 1932. Elle est la française la plus titrée après Suzanne Lenglen.

Elle gagne ses premiers tournois dès l’âge de 15 ans et participe aux Internationaux de France à partir de 1925. En octobre de cette année-là, elle épouse René Mathieu, créateur de la revue Smash, président de la Commission Presse et Propagande de la Fédération française de tennis et fils de Maurice Mathieu, fondateur et secrétaire général du Stade français. Elle a deux fils, Jean-Pierre en 1927 et Maurice en 1928, tout en continuant sa carrière sur les courts internationaux.

Lors de ses tournées européennes, elle ne conquiert pas moins de 32 tournois toutes catégories confondues.

Durant sa carrière, Simonne Mathieu a parcouru le monde, glanant des titres aux Pays-Bas en Grèce, en Égypte, en Suisse et même en Asie.

Lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate, en septembre 1939, elle s’apprête à disputer un tournoi aux États-Unis et décide alors de rentrer immédiatement en Europe.

En février 1940, avant même l’appel du général de Gaulle, elle rejoint l’ Auxiliary Territorial Service, la branche féminine non combattante de la British Army où elle travaille comme conductrice et traductrice.

Le 22 juin 1940, elle rejoint le général de Gaulle à Londres. Ne pouvant intégrer l’armée française, elle s’engage auprès du Women’s Royal Voluntary Service.

En septembre 1940, l’amiral Muselier lui confie la tâche de constituer un corps féminin des volontaires françaises auprès de la France libre, organisme officiellement créé le 7 novembre 1940 et institutionnalisé sous le nom de Corps des Volontaires françaises par décret. Elle en devient la commandante et organise le recrutement et les entraînements.

En décembre 1941, elle est affectée au Service du chiffre auprès du BCRA. En 1943, elle est à Alger aux côtés du général de Gaulle pour demander de l’aide aux colonies françaises. Elle défile aussi avec lui le jour de la Libération de Paris le 26 août 1944. Elle achève la guerre avec le grade de capitaine des FFL.

C’est sous cet uniforme qu’elle arbitre le 17 septembre 1944 le match de la Libération opposant l’ancien champion Henri Cochet au jeune Yvon Pétra sur le central à Roland-Garros.

En 1948, elle travaille avec Jules Ladoumègue à la S.T.S. (Sport – Tourisme et Spectacles) chaussée d’Antin à Paris, une agence proposant notamment des billets pour des évènements sportifs.

En 1952, elle est nommée présidente de l’Amicale des sportives française, organisme créé par le Comité national des sports. Elle est capitaine de l’équipe de France féminine de tennis de 1949 à 1960 puis présidente de la commission féminine à la Fédération française de tennisFrançoise Dürr, qui a eu Simonne Mathieu comme capitaine en sélection française en 1967, témoigne : « C’était une femme extraordinaire. Ah, elle n’était pas commode ! Elle avait un fort tempérament, un caractère militaire ».

Elle fait sa dernière apparition publique le 11 juin 1978 à l’occasion du cinquantenaire de la construction du stade Roland-Garros.

Hommages et décorations :

La coupe remise aux gagnantes de l’épreuve du double dames à Roland-Garros porte aujourd’hui son nom.

En 2017, la ville de Paris décide de donner son nom au 3e court principal du stade Roland-Garros, installé au cœur du jardin des serres d’Auteuil, et pratiqué pour la première fois lors des Internationaux de France de tennis 2019. Le court est inauguré le 21 mars 2019 par le président de la Fédération Bernard Giudicelli, en présence notamment de l’ancien président de la République Nicolas Sarkozy, de la maire de ParisAnne Hidalgo et d’un neveu de Simonne Mathieu.

Elle meurt le 7 janvier 1980 et est enterrée au cimetière du Père-Lachaise.

Sources : un dossier précédent et internet.

                                                                                                                                                                                                                                                                                           Serge Clay

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