Marcel NADJARI     grec déporté mais malin

photo BBC New

Naissance à Thessalonique (Grèce) le 1er janvier 1917. Il est scolarisé au lycée français Alsheikh de la ville, attiré par le dessin et la peinture.

Après le lycée, il travaille avec son père dans un commerce d’aliments pour animaux.

1937 : il rejoint l’armée. Se bat en 1940/41 contre les italiens qui ont envahi le pays  le 28 octobre depuis l’Albanie, occupée elle depuis  avril 1939.  Les allemands les remplaceront  en avril 1941.

En juillet 1942 les autorités allemandes demandent à tous les juifsagés de 18 à 45 ans de se rassembler  sur la place de la ville. (au total , 19 trains partiront vers une funeste destination)

Il est arrêté  le 30 décembre 1943, emmené aux prisons d’Avérof à Athènes. Questionné ,torturé il avoue ses origines juives., et sera donc 1 mois après, déporté dans un camp de travail à  Hadairi banlieue d’Athènes pour 2 autres mois.

Le 2 avril 1943, il prend la direction d’Auschwitz avec 2500 autres juifs., où ils arriveront le 11 suivant.

  photo : Ohimymag

1943 : ses parents et sa sœur Nelly sont arrêtés à leur tour à Salonique  et déportés à Auschwitz, où ils périront.

Pendant ce temps là Nadjari a réussi à s’échapper du camp et a trouver un emploi dans une savonnerie et réside à Athènes.

Ayant quitté cette ville , il  affronte parfois l’envahisseur mais il est blessè en combattant avec les résistants communistes. Dénoncé par une française il est arrêté par la gestapo le 30 décembre 1943 et enfermé à la prison Averoe d’Athènes où il sera interrogé, torturé jusqu’à ce qu’il avoue étre de confession juive.

Il est transféré dans un camp de concentration à Haiden, banlieue d’Athènes, occupée par la Wehrmacht. Il y restera 2 mois..

2 avril 1944 : il est déporté à Auschwitz  où il arrive le 11 suivant, en compagnie d’autres déportés. Dès la descente du train, 1872 des ses compagnons de voyage sont immédiatement gazés. Mais Nadjari, n’en fait pas partie car il est sélectionné « apte » pour le travail avec 320 autres.

Rituel, il est tatoué n° 182669 sur l’avant-bras gauche. Ses compagnons et lui restent 2 jours au « SaunaZenhel » de Birkenau, puis dirigés vers le block 12 « Mannerquarantäne Lager »  batiment d’isolement pour éviter les épidémies pour presque 1 mois : 13 avril au 11 mai.

  En tenue de déporté (photo documenter Auschwitz )

Puis ce sera l’affectation avec 100 autres détenus au Sonderkommando (unité de travail) avec en charge le crématoire III. Son travail obligatoire, sinon c’est la sentence suprême, et celui de ses compagnons est horrible : vider les corps, récupérer les cheveux, les dents en or et brûler les corps. Il accepte mal sa situation et avec d’autres il prépare une révolte. Mais cette dernière sera étouffée par les soldats du camp

Novembre 1944 : environ 2 mois avant la libération du camp, il enterre un manuscrit  de 12 pages rédigées le 3 du mois,en Grec évidemment. Ce manuscrit est mis dans une bouteiile thermos puis dans une sacoche en cuir et le tout dans une petite mallette. (cet ensemble est conservé au musée d’Auschwitz).

Leur récente tentative de rebellion les fait affecter à un autre crématorium : l’Abbuchkommando qui est en charge de la destruction des autres crématoriums. Cela, par ce que l’armée rouge avance et les SS veulent faire disparaître les traces de leurs criminels méfaits.

18 janvier 1945 : Auschwitz est évacué. Les SS rassemblent les milliers de détenus. Ces derniers vont entamer la « marche de la mort », plus de 500 km, où celui qui ne peut suivre est systématiquement abattu par un SS et laissé sur le bord de la route. Nadjari et ses compagnons bien que non prévus se sont joints à cette troupe. Ils arrivent, du moins ce qui ont pu, à Mauthausen  le 25 janvier.

Plus tard, déplacé à Melk (Autriche ) puis à Gussen (Est de Linz/NW de l’ Autriche). Il sera libéré quelques mois plus tard, le 5 mai par la 11ème division blindée  (3éme armée US).

Liberté miraculeusement et enfin retrouvée, il travaille en 1947 comme brancardier à l’hôpital d’Athènes et commence à relater ses tristes souvenirs dans un journal (2éme manuscrit), pendant la guerre civile grecque. Ouvrage rédigé en grec et  publié en 1991

 Photo : fondation Shoah

La méme année, donc,  en 1947  il épouse Roza SALTIEL, de cette union un fils, Alberto naîtra en 1950. La famille part s’installer au USA en 1951, où Nadjari ouvre un salon de tailleur, profession courante de cette communauté, à New-York. Un second enfant, une fille Nelly vient compléter la famille.

La vie Newyorkaise continue, les affaires prospèrent, mais hélas le 31 juillet 1971 Nadjari succombe à une crise cardiaque, il a 54 ans.

L’histoire aurait pu se terminer là, mais un événement fortuit va en décider tout autrement.

24 octobre 1980 : étudiant à l’école forestière de Brynek (région de Silésie en Pologne), Leslaw Dyrcz est occupé à nettoyer les alentours  de Birkenau, crématoire III, il découvre enfoui à 40 cm une malette en cuir. Ouverte cette dernière révéle la présence  du thermos avec à l’intérieur le manuscrit de Nadjari qui a laissé un mot  « je veux vivre pour venger la mort de Papa, Maman et de ma sœur Nelly (voir le nom de sa propre fille).

Octobre 1917 :  Pavel Polian, historien russe, a parlé de cette trouvaille , presque illisible, à la radio, entendu par Aleksandr Nikitjaev , informaticien, ce dernier a pratiqué  un traitement spécial multispectral en 2013  pour rendre lisible près de 90% du texte.

 

Livre : Sonderkommando (juin2023), préface de Serge Klarsfeld.

 

 photo : fondation Shoah

Sources : divers sites internet

 

Aller au contenu principal