Adriene Armande Pauline Bolland, née le 25 novembre 1895 à Arcueil , est une aviatrice et résistante française, célèbre pour avoir été la première femme à effectuer la traversée par avion de la cordillère des Andes.
Elle est la dernière fille de l’écrivain belge Henri Bolland (Boland est son nom de plume), spécialisé en droit. Propriétaire d’une prestigieuse demeure à Donnery (Belgique), et de Marie Joséphine Pasques également belges

La famille s’installe finalement à Arcueil-Cachan, et Henri travaille pour le Touring Club de France et les éditions Hachette, comme écrivain géographe. Il meurt subitement, le 19 octobre 1909, et laisse sa veuve dans une situation financière délicate.
Adrienne devient une adolescente rebelle et fugueuse écumant les pensionnats. Après la première guerre mondiale, après quatre ans d’enfermement, elle rejoint Paris et, sans le sou, joue aux courses et fait la fête. Un soir, alors qu’elle a 24 ans, complètement ivre, elle annonce, à la cantonade, qu’elle veut devenir pilote d’avion.

Un homme élégant, René Caudron, l’aborde et lui propose des cours d’aviation à un tarif défiant toute concurrence. Pour réaliser son rêve, elle se sépare de son seul bien, les bijoux de sa grand-mère.
Adrienne obtient son brevet de pilotage le 29 janvier 1920 après une formation débutée le 16 novembre 1919 à l’école de pilotage Caudron située au Crotoy (baie de Somme), devenant ainsi, et brillamment, la 13e femme titulaire d’un brevet de pilote.

 

Engagée par René Caudron en tant que pilote d’essai, elle part pour l’Argentine en octobre 1920 pour effectuer des vols de démonstration.

C’est ainsi que le 1er avril 1921, âgée de 25 ans, elle accomplit un exploit inimaginable pour l’époque « la traversée épique de la cordillère des Andes ». Elle décolle de Mendoza (Argentine) à 6h15 à bord de son biplan Caudron G3 de 80 CV, et rallie Santiago (Chili) au terme de 4h15 d’un vol épique qu’elle réalisa avec un équipement très modeste, et au péril de sa vie : pas de plans, aucun instrument de navigation, cockpit ouvert, papier journal pour la protéger du froid.

La cordillère des Andes (en espagnol : Cordillera de los Andes) est la plus longue chaîne de montagnes continentale du monde, orientée nord-sud tout le long de la côte occidentale de l’Amérique du Sud. S’étendant du nord au sud sur une différence de latitude de 65°, soit environ 7 150 kilomètres, et large de 200 à 700 kilomètres (entre 18 et 20° de latitude Sud), la cordillère débute au Venezuela au nord puis traverse la Colombie, l’Équateur, le Pérou

 , la Bolivie, le Chili et l’Argentine, jusqu’à la pointe sud du continent. Son altitude moyenne est de 4 000 mètres et elle culmine à l’Aconcagua, à 6 962 mètres, en Argentine.

Après une tournée en Amérique Latine, elle revient en France et enchaîne les meetings aériens où elle étale ses prouesses techniques et bat des records, notamment en effectuant 212 loopings en 72 minutes en 1924. Elle se consacre à la promotion de l’aviation ainsi qu’à l’amélioration de l’image de la France en Amérique Latine.
En 1930, elle épouse un pilote d’avion, Ernest Vinchon.

En 1940, elle décide avec son mari de rester à la frontière entre la zone libre et la zone occupée par les Allemands, à Donnery, un point qui se révèle stratégique.
Tous deux rejoignent le réseau CND-Castille du Loiret. Ernest Vinchon est agent P1 à Paris, Adrienne Bolland agent P2 à Donnery. Elle devient opératrice radio, chargée du repérage des terrains susceptibles de servir aux atterrissages et parachutages clandestins de la Résistance. Réseau fondée dès juin 1940 par Louis de La Bardonnie et quelques-uns de ses compagnons, devient en septembre 1940 la Confrérie Notre-Dame. Il s’agit d’un réseau de renseignements ralliée à la France libre, c’est l’un des premiers réseaux du Bureau central de renseignements et d’action (BCRA).
Il est sans doute le plus important réseau de renseignements militaires de la Résistance. Il est aussi l’un des tous premiers créés en France, validé par un agent exceptionnel, Gilbert Renault dit « Raymond (plus tard Rémy » Colonel Rémy

 

 

Le Colonel Rémy envoyé vers la métropole dès l’été 40 par le 2e Bureau de la France Libre donnera à l’organisation le nom de Confrérie Notre-Dame afin de la placer sous la protection de la Vierge.
Les agents sont chargés pour les uns de recueillir des renseignements militaires, pour d’autres des renseignements économiques et politiques qui alimentaient la campagne radiophonique de la France Libre mais aussi; d’autres encore organisaient la prise de pouvoir gaulliste dans les départements côtiers pour le moment où le débarquement aurait lieu ; d’autres enfin, agents de liaison et radios, permettaient aux renseignements de partir et aux ordres d’arriver.

L’après-guerre la verra se battre encore pour obtenir la retraite des anciens combattants, civils.
En 1961, Air France fête les 40 ans du survol historique de la cordillère des Andes en offrant le voyage au couple Bolland-Vinchon.
Elle devient l’ambassadrice officielle de la compagnie, qui lui permet de voyager et de passer le virus du pilotage aux jeunes.
En 1971, Air France fête la première traversée d’un vol direct Paris-Santiago du Chili, et le cinquantenaire de son passage des Andes est l’évènement de l’année pour la presse sud-américaine. Adrienne est accompagnée de 30 personnes. Leur tournée les mène de Rio à Santiago en passant par São Paulo, Montevideo, Buenos Aires et Mendoza.

Elle meurt le 18 mars 1975 dans le 16e arrondissement de Paris.
Elle est enterrée aux côtés de son époux (mort en 1966) au cimetière de Donnery, dans le Loiret, berceau de sa famille. Son frère, ses proches encore vivants et quelques membres d’honneur des Vieilles Tiges sont présents à ses obsèques.
Elle est la seule gloire des « ailes françaises » à ne pas avoir de monument à son nom en France ou à l’étrange. Néanmoins, on trouve une fresque à Arcueil depuis septembre 2019.
En 2018, une partie des archives familiales est versée aux archives départementales du Loiret après une conférence donnée par l’historienne et spécialiste d’Adrienne Bolland, Coline Béry.

Distinctions et Reconnaissance

• Officière de la Légion d’honneur (1947 ; chevalier en 1924)23,24,25
• Médaille de la Résistance (décret du 31 mars 1947)
• Médaille du Mérite du Chili (après décret spécialement voté pour elle en 1921)
• Grande médaille de l’Aéro-Club de France (1967)
• Médaillée d’or de l’Aéro Club de Buenos Aires
• Vice-présidente de l’Association nationale des Résistants de l’Air
• Présidente d’honneur de l’Aéro-club de France
• Reine des vendanges de la province de Mendoza (Argentine), ville dont le gouverneur lui offre les clefs en 1971

Postérité

De nombreux lieux portent le nom d’Adrienne Bolland, dont :
• Un lycée professionnel à Poissy (Yvelines).
• Une résidence universitaire à Buc (Yvelines).
• Le groupe scolaire de Donnery (Loiret).
• Un collège à Bessières (Haute-Garonne).
• Un collège franco-argentin de Martinez, à Buenos Aires (Argentine).
• Une école maternelle publique au sud du Mans.
• Une station du tramway T3b à Paris.
• Une place à Strasbourg.
• Des allées à Bourges, Fosses, Limoges, Mions, Tarbes et Tinqueux.
• 34 rues dans le monde portent son nom.
• Des impasses à Niort et Saint-Herblain.
• Le multi-accueil ouvert en janvier 2013 à Avrillé, 6 boulevard Adrienne-Bolland, dans le quartier construit à la place de l’ancien aérodrome d’Angers-Avrillé.
Elle a été honorée d’un timbre-poste français à son effigie, émis en octobre 2005, et en Amérique du Sud, de deux sceaux commémoratifs des postes argentine et chilienne.
De l’extraordinaire vie de pionnière des airs et d’aventurière il reste des ouvrages, un groupe scolaire Adrienne-Bolland à Donnery, une rue à son nom à Toulouse ou encore une place à Joué-lès-Tours. Sans oublier une somme conséquente d’archives (en libre accès) se rapportant à sa vie préservée de l’oubli, depuis 2018, entre les murs des Archives départementales du Loiret (au 6, rue d’Illiers, à Orléans et sur archives-loiret.fr).
Terminons avec quelques photos :

Sources : journal « La Charte » et internet.
Serge Clay
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