Odette et Alfred ROUX          le jour , la nuit !

Alfred est né le 23 novembre 1908 à la Chaume, un quartier des Sables d’Olonne (Vendée), fils d’Eugène et Berthe Brandy, ayant 3 autres filles et 1 fils.

Instituteur, depuis son passage à l’Ecole Normale de La Roche-sur-Yon, il est nommé à Coëx, Grosbreuil et enfin à Vairé (Vendée). Il adhère au SNI1. Lors d’une réunion syndicale il fait la connaissance d’une collègue Odette Loisit, née le 25 mai 1917 à Boissières des Landes. Donc, elle institutrice à 19 ans est affectée pour son 1er poste à Challans (Vendée) en 1936. Elle est fille d’Auguste, menuisier, sa mère est Elodie Tesson, a une sœur ainée Raymonde. Certificat d’études en 1929, 1 ére du canton2 Elle est adhérente aux Jeunesses Socialistes, puis au PC en 1941, où est déjà Alfred.

Elle fera près de 40 km à vélo, depuis Bretigolles-sur-Mer pour le retrouver chaque soir, ah l’amour !

Leur mariage a lieu le 17 mars 1938 à La Chaume, le couple est nommé à Montournais, une fille Line, naîtra en 1942.

Ils seront mutés d’office à Aziré-de-Bénet (Sud Vendée) en décembre 1940 pour fait de grève3 le 30 novembre 1938.

Alfred est mobilisé en septembre 1939, agent de liaison il sera libéré en octobre 1940 pour la rentrée scolaire.

Ils ont une double vie : enseignants le jour, résistants la nuit. Pendant cette activité nocturne ils distribuent des tracts ou documents aux maquis, aidé par leur voisin Yves Renaud. Hébergent des résistants, des rebelles au STO.

  Alfred et Odette en 1938, la Roche sur Yon

Ils sont dénoncés et trois policiers français viennent les arrêter le 12 mars 1943. A la suite de la perquisition la police découvre : machine à écrire, duplicateur, stencils papiers et tracts. Ils sont emmenés au commissariat de Niort et séparés ensuite. Alfred est emprisonné à la prison de Fontenay-le- Comte puis transféré 3 jours plus tard à la prison allemande de La Roche-sur-Yon. Alfred est interrogé sans ménagements. Il va décéder4 trois jours plus tard conséquence des interrogatoires trop « musclés ». Quant à Odette elle sera libérée, faute de preuves après avoir subi quand même 11 interrogatoires.

Elle fut de nouveau arrêtée par les Allemands le 15 août 1944, mais pris la fuite.

Avec sa fille Line elle continuera, à vélo, ses activités patriotes jusqu’à la libération de la Vendée en août 1944.

Elle sera conseillère municipale des Sables d’Olonne en août 1944, puis élue maire le 18 mai 1945. Elle développera la ville et occupera plusieurs responsabilités jusqu’à la fin de son mandat en 1947.

                         Odette à son bureau de la mairie en 1946

Prendra sa retraite Education Nationale en 1972.

 

 Odette lors de son interview en 2024

Retrouvera en juin 2009, son amie d’enfance « Nénette » Bernadette Mousson, dans son école d’enfance à la Boissière des Landes.

Décédera le 30 janvier 2014.

 

 

Distinctions : Chevalier de la Légion d’Honneur en janvier 2009.

               Une rue Odette et Alfred ROUX aux Sables d’Olonne.

               Un jardin public « Le jardin d’Odette », dans cette même ville.

              Un hommage leur est rendu le 29 juin 2013 aux Sables d’Olonne.

Autre :

       Un livre de la présidente de l’association « Grains de mémoire » : Le jardin d’Odette.

     Une interview de sa fille Line Roux le 19 avril dernier, JT/FR2 de 13 h 

 Notes :

1°) Syndicat National des Instituteurs.

2°) Très recherché par les instituteurs : valorisation.

3°) Interdite pour les fonctionnaires depuis novembre 1938 : nous sommes sous le régime de Vichy.

       4°) Des interrogations : exécution, suicide   etc..

Sources : divers site internet. Ouest France. Famille

 

NDLR :  instituteur comme Alfred, mon père a été mobilisé aussi en 1939, mais n’a jamais été rappelé pour la rentrée des classes et a  été blessé le 18 juin 1940  (une référence l’appel du même jour) pour décéder  le 20., Mort pour la France.

(Cette France, qui a une dette envers nombre d’entre nous, mais qui est dans un profond déni).

Je n’ai pu m’empêcher de faire cette remarque, les souvenirs restent et remontent parfois.

 

 

 

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